De plus en plus de piégeurs dans les Landes
Cette année, les populations de ragondins ont été moins importantes dans les Landes mais la lutte reste active. C'est ce qui ressort du bilan de lutte contre les nuisibles dressé par la FDGEDON.

La fédération départementale de défense contre les organismes nuisibles (FDGEDON) a tenu son assemblée générale vendredi 17 décembre à Mont-de-Marsan. Activité historique de la structure, le piégeage de ragondins demeure sa principale action. 3.053 ragondins et 323 rats musqués ont été capturés au cours de la saison 2009-2010 par 133 piégeurs dans 84 communes des Landes. Si la densité de ragondins a diminué durant la période (16,4 au kilomètre de cours d'eau contre 24,3 l'année précédente), la mobilisation des piégeurs s'est amplifiée.
La lutte collective s'est déroulée dans 26 % de communes de plus que l'année dernière. « Nous arrivons à trouver de plus en plus de gens qui acceptent de participer à nos actions », se réjouit Benoît Rémond, animateur de la FDGEDON. Dans les années à venir, cette tendance pourrait se poursuivre, car la structure vient d'être habilitée par la préfecture pour délivrer des agréments de piégeurs. Par ailleurs, les bénéfices dégagés cette année lui permettront d'augmenter son stock de cages pièges.
Les pins traités contre les chenilles résistent mieux aux scolytes
Concernant les ravageurs de la forêt, Benoît Rémond s'étonne de ne pas avoir eu plus de surfaces à traiter contre la chenille processionnaire alors même que l'année constituait un pic de pullulation comme il en arrive environ tous les sept ans. Seuls 24 chantiers ont été réalisés dans 17 communes, couvrant 195 hectares en forêt de production et 1.238 hectares en zone urbanisée.
« C'est certainement le contrecoup de Klaus. Les gens avaient d'autres préoccupations que les chenilles. » Pourtant, les constatations réalisées à plusieurs endroits montrent que « les parcelles traitées ont mieux résisté aux attaques de scolytes ». Fin septembre, 3,9 millions de mètres cubes étaient contaminés par cet insecte. Pour lutter contre sa propagation, la FDGEDON préconise de ne pas laisser les bois en bordure des parcelles, de broyer les rémanents, et de ne pas réaliser d'élagage ou d'éclaircie cet hiver, car les coulées de sève attirent les scolytes.
Concernant le nématode du pin, la surveillance se poursuit. Soixante-cinq échantillons réalisés à proximité d'axes routiers se sont tous révélés négatifs, mais l'arrivée de l'insecte, actuellement au Portugal semble inéluctable dans les années à venir.
Un espoir pour lutter contre les frelons asiatiques en 2012
Contre les frelons asiatiques, la FDGEDON ne peut rien faire d'autre qu'observer la progression. Alors que 15 signalements étaient enregistrés en 2007, et 60 en 2009, on en comptabilise à ce jour 194 pour 2010 ! « Actuellement, les opérations de piégeage ne sont pas sélectives et détruisent beaucoup d'autres insectes utiles. Le Muséum d'histoire naturelle s'oppose donc à toute action de lutte. »
Seule la destruction des nids est réellement efficace, mais elle coûte très cher. La FDGEDON fonde donc de grands espoirs sur les recherches menées à Villenave-d'Ornon (Gironde) sur un piège sélectif à hormones. « Normalement, il sera prêt pour 2012. Nous pourrons alors engager la lutte collective. » Prédateur de nombreux insectes, le frelon asiatique est nuisible à l'apiculture et à la biodiversité.
Cécile Agusti
Dégàts de prédateurs En 2009, les agriculteurs landais ont déposé 148 déclarations de dégàts de prédateurs. Renards, rapaces, ragondins et autres sangliers ont causé pour 381.529 € de préjudice. Si les dégàts sont réels, les arrêtés préfectoraux qui autorisent la régulation des nuisibles sont de plus en plus attaqués, notamment par l'ASPAS (Association de protection des animaux sauvages). Pour rendre ces documents plus solides juridiquement, un nouveau formulaire de déclaration de dégàts est diffusé. Il nécessite de justifier les préjudices par espèces de prédateurs.