De nouveaux défis en perspective pour la presse professionnelle

Les responsables des journaux qui composent le Syndicat national de la presse agricole, rurale et cynégétique (SNPAR), étaient réunis les 3 et 4 juin à  Guéret, dans la Creuse, département ô combien agricole et rural ! Présidé par Paul Pen, notre confrère du « Paysan Breton », ce syndicat fédère plus de 170 titres à  diffusion nationale, départementale, ou régionale répartis sur l'ensemble du territoire. « Le Sillon » fait partie de cette grande famille de presse et siège au conseil d'administration du SNPAR. Presse des territoires Intéressant un public diversifié, la presse agricole et rurale doit répondre à  une multiplicité d'attentes de son lectorat, en matière d'information technique, économique, politique, sociale, culturelle Elle est aussi une presse de réflexion, faite de témoignages et de reportages. Lui-même partie prenante de la FNPS (Fédération nationale de la presse d'information spécialisée), le SNPAR a pour mission d'assurer la défense de cette forme de presse et de l'accompagner dans les mutations dictées par l'évolution du monde agricole et rural mais aussi par les bouleversements de la donne médiatique. À cet égard, les débats qui ont émaillé ce congrès 2010 étaient particulièrement représentatifs des nouveaux défis auxquels la presse professionnelle se doit de faire face. Outre la réorganisation de la distribution postale en France et l'évolution de la diffusion de l'information « en ligne », la rencontre a permis de faire le point sur un projet de Bruxelles qui vise à  simplifier les formalités administratives des entreprises mais qui inquiète de nombreux titres. Une directive prévoit en effet la mise en place d'une plateforme électronique mutualisée pour la publication des annonces légales. Sur ce dossier, le SNPAR, en commun avec les autres familles de presse, demande que les États membres aient la possibilité de maintenir également la parution de ces annonces dans les journaux « papier ». La presse agricole et rurale fait remarquer d'une part que l'accessibilité par Internet est encore loin de couvrir, de manière satisfaisante, l'ensemble des zones rurales et d'autre part que l'impact économique pour les 600 journaux habilités, toutes familles de presse confondues, serait considérable et dévastateur. Le SNPAR insiste aussi sur la nécessité de garder avec ses lecteurs « la proximité de l'information-service ». Les directeurs de journaux ont également regretté que les aides à  la presse se concentrent sur la presse dite « d'information politique et générale ». Une classification qui, pour l'administration, exclut la presse agricole et rurale parce qu'elle s'adresse à  une « catégorie particulière de lecteurs ». Face à  une telle discrimination, le SNPAR ne manque pas de rappeler que la presse agricole est lue par 8 agriculteurs sur 10 en France. Avec 145 publications dont 83 départementales, 48 nationales et 14 titres de la chasse, ce sont 31 millions d'exemplaires qui sont diffusés chaque année. Véritable « presse des territoires », ces titres sont considérés comme des « aides à  la décision » comme le soulignaient des jeunes agriculteurs creusois invités à  exprimer leurs attentes en matière d'information en clôture de ce congrès organisé par notre confrère local « La Creuse Agricole et Rurale ». G. M. Deux prix au Sillon Chaque année, le SNPAR organise « le Grand prix éditorial de la presse agricole, cynégétique et rurale » : concours qui met en évidence la qualité de cette forme de presse et les initiatives menées par les titres nationaux et régionaux. Deux prix ont, cette année, été décernés au Sillon Gers-Landes-Pyrénées :
- Le 2e prix de « la meilleure photo » pour un cliché illustrant l'hélitreuillage d'une vache blonde d'Aquitaine blessée en montagne.
- Le 3e prix de « la meilleure Une » pour la première page du Sillon du 31 juillet 2009 revenant sur « les douloureuses séquelles de Klaus » dans le massif forestier landais.