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Course landaise

Une tradition vivante ancrée dans la modernité

Pour Jean Lafitte, agriculteur, maire d'Arboucave dans les Landes, associé de la ganaderia Dargelos près de Saint-Sever, mais aussi ancien écarteur et membre du comité directeur de la fédération de la course landaise, le lien entre la course landaise et le monde agricole et rural est évident : « Depuis toujours, la course est l'événement principal des fêtes de villages du Sud-Ouest de la France. Villages composés pendant longtemps en majorité d'agriculteurs ». Les origines de ce divertissement sont lointaines, puisque des archives de 1457 font état d'une coutume immémoriale de faire courir vaches et boeufs dans les rues de Saint Sever à  l'occasion des fêtes de la Saint Jean. Le coursayre explique : « De tout temps, l'homme a voulu se mesurer au bétail ». La course landaise ne s'est pas faite en un jour. Son organisation et ses structures actuelles sont le fruit d'une passion et d'un engagement séculaire. Pendant plusieurs siècles, les autorités ont tenté vainement d'interdire, à  cause du danger qu'ils représentaient, ces jeux taurins dans les rues. Au cours du XIXe siècle, pour conserver cette tradition, les Gascons ont fini par accepter l'obligation de pratiquer les courses uniquement dans des lieux délimités. C'est dans cet espace clos de l'arène que naquirent d'abord l'écart, puis le saut, les deux figures artistiques de la course landaise. Apparut aussi à  cette époque, la tenue des toreros landais : le pantalon blanc et le boléro de couleur, agrémenté de paillettes d'or et d'argent.Filles du taureau de corrida « Les Gascons ont à  ce moment-là  organisé des ganaderias et fait venir du bétail, d'abord de Camargue, puis d'Espagne, car ce bétail correspondait mieux au jeu gascon ». La vache dite landaise est aujourd'hui en réalité la soeur ou la fille du taureau de corrida, élevée en troupeau, mais en semi-liberté. Chaque année, une centaine de vaches jeunes est achetée en Espagne, dans les élevages de taureaux braves de la région de Salamanque pour compléter le cheptel élevé sur place. Les quelque 1 200 bêtes qui constituent le cheptel de la course landaise sont réparties entre quinze ganaderias. « Ces élevages ont pour but principal d'amener en piste, dans une arène, le meilleur bétail possible pour que brillent écarteurs et sauteurs qui le défient. Sélection génétique, alimentation et conduite du troupeau vont dans ce sens ». Au début du XXe siècle, la course était dans les villages un événement que l'on préparait plusieurs jours à  l'avance, surtout quand il fallait monter les arènes en bois. Les ganaderias amenaient les vaches à  pied. Le village fournissait l'enclos et nourrissait les animaux pendant plusieurs jours. « Tous les habitants se mobilisaient pour le spectacle et c'est encore assez vrai aujourd'hui. On n'imagine pas des fêtes patronales sans course landaise. Peu de traditions se sont ainsi perpétuées depuis plus d'un siècle ». Pour la petite histoire, il faut savoir que deux courses avaient généralement lieu. Une le dimanche et une le lundi. Cette dernière, la course des cuisinières, étant destinée aux femmes qui n'avaient pu voir la course du dimanche, trop occupées aux fourneaux pour nourrir les nombreux invités.Une tradition forte en Gascogne Au fil des années, les villages ont construit des enceintes en dur et dorénavant, on compte 150 arènes ou places d'arène (lieu où les arènes sont montées occasionnellement) dans le Sud-Ouest. On les trouve dans les Landes, zone Tursan Chalosse principalement, ainsi que le Nord Ouest du Gers, mais aussi le Nord du Béarn, les Haute-Pyrénées, le Lot-et-Garonne et enfin la Gironde.La course landaise est aujourd'hui un sport régional, reconnu par le ministère de la jeunesse et des sports, géré par une fédération française créée en 1953. Les acteurs sont des sportifs de haut niveau formés pendant deux ans à  l'école taurine, sur la technique de l'écart et du saut. Une vingtaine de jeunes de 15 à  25 ans compose la promotion 2010. La relève des anciens, les plus de 35 ans, est donc pour le moment assurée. « Il y a toujours des jeunes intéressés pour rejoindre l'école taurine, même si cette tradition n'est pas toujours facile à  concilier avec la vie professionnelle » fait remarquer l'ancien écarteur de la fédération. Il n'en demeure pas moins que, « moteur indispensable à  la survie des villages », le monde agricole est attendu dans ces rendez-vous taurins (500 environ) qui ponctuent l'été, au fil des fêtes de village. « Il faut s'attacher à  maintenir la tradition et le spectacle permet d'oublier les soucis ». Dominique Maurel Art et Courage le 5 juinLes arènes de Mont-de-Marsan accueilleront à  18 h 30, pour la première fois, ce spectacle taurin où écarteurs et sauteurs défieront des taureaux. Le festival sera précédé de diverses animations dès 14 h 00 et se poursuivra par les repas coursayres. Les agriculteurs landais proposeront un menu gastronomique boeuf à  la broche pour 13 euros. Pour réserver les places au festival et au repas, vous pouvez contacter la fédération de la course landaise au 05 58 46 50 89.
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