Conjuguer qualité, diversité et compétitivité
Double rendez-vous en Pays basque pour Bruno Le Maire. Le ministre de l'agriculture est venu inaugurer «Â la Ferme en ville » avant de participer au dixième anniversaire de l'AOC du piment d'Espelette.

Venu inaugurer « La Ferme en ville », organisée par la chambre d'agriculture des Pyrénées-Atlantiques les samedi 26 et dimanche 27 juin à Bayonne, le ministre de l'agriculture, Bruno Le Maire, a souhaité saluer « l'effort considérable » réalisé par l'agriculture régionale en matière de qualité et de protection de l'environnement. Cette déclaration ponctuait une visite des différents stands des producteurs fermiers et des concours bovins, événements phares de ce rendez-vous à la fois professionnel et grand public.
Auparavant, le ministre s'était entretenu avec les responsables agricoles afin d'évoquer plusieurs sujets d'actualité. Tout comme la semaine dernière à Pau avec Christophe Malvezin, conseiller du président Sarkozy, le président de la chambre d'agriculture des Pyrénées-Atlantiques, Jean-Michel Anxolabéhère, a dressé l'inventaire des dossiers en souffrance ou dont les évolutions suscitent certaines inquiétudes.
Fort logiquement, le président de la chambre mettait l'accent sur la pression foncière à laquelle l'agriculture est confrontée, notamment en Pays basque où les terres sont convoitées pour de multiples usages. Autre sujet de sérieuse controverse, la gestion de l'eau et l'irrigation. Avec l'appui de Guy Estrade, président du Groupement des irrigants, M. Anxolabéhère dénonçait la pesante tutelle de l'environnement. Agalaxie ovine, médicaments vétérinaires espagnols, financement de l'accompagnement de l'installation des jeunes agriculteurs constituaient les autres points majeurs sur lesquels les responsables agricoles attiraient l'attention du ministre et sollicitaient un rendez-vous « le plus tôt possible ».
Bruno Le Maire apportait des éléments de réponse, ou du moins des engagements à prendre en considérationsdes demandes professionnelles. Il affirmait ainsi sa ferme volonté de reprise en main par le ministère de l'agriculture du dossier de l'eau. Sur le foncier, le ministre de l'agriculture précisait les modalités d'application de la taxation des plus-values réalisées lors de ventes des terres agricoles devenues constructibles. Décidée dans le cadre de la LMA (loi de modernisation agricole), cette surimposition ne concernera que les opérations véritablement spéculatives (prix multiplié par dix ?). Le produit de cette taxe (40 à 50 millions d'euros) sera intégralement affecté à l'installation, confirmait M. Le Maire, décision qui est, selon lui « un signe politique fort ».
Il prenait également bonne note des arguments de Nicolas Bernatas, président des JA des Pyrénées-Atlantiques, lequel lui demandait de bien mesurer les réalités locales avant de prendre une quelconque décision sur l'accompagnement des jeunes agriculteurs. Si le faible nombre d'installés dans certaines régions peut justifier une réorganisation entre structures, la situation est diamétralement opposée dans des départements — comme les Pyrénées-Atlantiques — où le maintien d'outils spécifiques tels que les Adasea semblent pleinement se justifier.
Sur l'agalaxie ovine, M. Le Maire se disait conscient de la nécessité de « faire avancer les choses en matière de recherche ». Et sur les médicaments espagnols, il exprimait sa volonté d'oeuvrer à une harmonisation des règles européennes avec des obligations « les mêmes pour tous » en matière de sécurités sanitaire et alimentaire.
Mais au-delà de ces dossiers spécifiques, Bruno Le Maire profitait de sa venue à la « Ferme en ville » pour clamer sa foi en « la diversité, la qualité et la compétitivité ». Selon lui, l'avenir de l'agriculture française ne se joue pas tant sur la production de masse que sur « la meilleure qualité des produits et sur la valorisation des signes officiels » d'origine et de qualité. Le dixième anniversaire de l'AOC Piment d'Espelette (lire page 8 de ce numéro) le même jour le confortait ainsi dans son attachement à défendre « la diversité des produits partout sur le territoire », face à d'autres schémas de développement à l'échelle planétaire dont les maîtres mots sont standardisation ou uniformisation.
Mais cette agriculture se doit aussi d'être compétitive. Prenant l'exemple de la production laitière, le ministre faisait remarquer que les Français en 2009 ont consommé 60 % de plus de lait frais provenant d'Allemagne. Un tel constat confirme l'acuité du problème de la maîtrise des charges par rapport à la concurrence étrangère. « Le ministre de l'agriculture, reconnaît M. Le Maire, a pour mission de les aider à gagner en compétitivité » Guy Mimbielle
Auparavant, le ministre s'était entretenu avec les responsables agricoles afin d'évoquer plusieurs sujets d'actualité. Tout comme la semaine dernière à Pau avec Christophe Malvezin, conseiller du président Sarkozy, le président de la chambre d'agriculture des Pyrénées-Atlantiques, Jean-Michel Anxolabéhère, a dressé l'inventaire des dossiers en souffrance ou dont les évolutions suscitent certaines inquiétudes.
Fort logiquement, le président de la chambre mettait l'accent sur la pression foncière à laquelle l'agriculture est confrontée, notamment en Pays basque où les terres sont convoitées pour de multiples usages. Autre sujet de sérieuse controverse, la gestion de l'eau et l'irrigation. Avec l'appui de Guy Estrade, président du Groupement des irrigants, M. Anxolabéhère dénonçait la pesante tutelle de l'environnement. Agalaxie ovine, médicaments vétérinaires espagnols, financement de l'accompagnement de l'installation des jeunes agriculteurs constituaient les autres points majeurs sur lesquels les responsables agricoles attiraient l'attention du ministre et sollicitaient un rendez-vous « le plus tôt possible ».
Bruno Le Maire apportait des éléments de réponse, ou du moins des engagements à prendre en considérationsdes demandes professionnelles. Il affirmait ainsi sa ferme volonté de reprise en main par le ministère de l'agriculture du dossier de l'eau. Sur le foncier, le ministre de l'agriculture précisait les modalités d'application de la taxation des plus-values réalisées lors de ventes des terres agricoles devenues constructibles. Décidée dans le cadre de la LMA (loi de modernisation agricole), cette surimposition ne concernera que les opérations véritablement spéculatives (prix multiplié par dix ?). Le produit de cette taxe (40 à 50 millions d'euros) sera intégralement affecté à l'installation, confirmait M. Le Maire, décision qui est, selon lui « un signe politique fort ».
Il prenait également bonne note des arguments de Nicolas Bernatas, président des JA des Pyrénées-Atlantiques, lequel lui demandait de bien mesurer les réalités locales avant de prendre une quelconque décision sur l'accompagnement des jeunes agriculteurs. Si le faible nombre d'installés dans certaines régions peut justifier une réorganisation entre structures, la situation est diamétralement opposée dans des départements — comme les Pyrénées-Atlantiques — où le maintien d'outils spécifiques tels que les Adasea semblent pleinement se justifier.
Sur l'agalaxie ovine, M. Le Maire se disait conscient de la nécessité de « faire avancer les choses en matière de recherche ». Et sur les médicaments espagnols, il exprimait sa volonté d'oeuvrer à une harmonisation des règles européennes avec des obligations « les mêmes pour tous » en matière de sécurités sanitaire et alimentaire.
Mais au-delà de ces dossiers spécifiques, Bruno Le Maire profitait de sa venue à la « Ferme en ville » pour clamer sa foi en « la diversité, la qualité et la compétitivité ». Selon lui, l'avenir de l'agriculture française ne se joue pas tant sur la production de masse que sur « la meilleure qualité des produits et sur la valorisation des signes officiels » d'origine et de qualité. Le dixième anniversaire de l'AOC Piment d'Espelette (lire page 8 de ce numéro) le même jour le confortait ainsi dans son attachement à défendre « la diversité des produits partout sur le territoire », face à d'autres schémas de développement à l'échelle planétaire dont les maîtres mots sont standardisation ou uniformisation.
Mais cette agriculture se doit aussi d'être compétitive. Prenant l'exemple de la production laitière, le ministre faisait remarquer que les Français en 2009 ont consommé 60 % de plus de lait frais provenant d'Allemagne. Un tel constat confirme l'acuité du problème de la maîtrise des charges par rapport à la concurrence étrangère. « Le ministre de l'agriculture, reconnaît M. Le Maire, a pour mission de les aider à gagner en compétitivité » Guy Mimbielle