Commerce : éviter le court-circuit
Circuit court ou traditionnel ? L'Adasea des Pyrénées-Atlantiques lancera le débat le 8 avril prochain avec une journée dédiée au sujet : «Â Commercialiser ses produits, un choix à raisonner ».
Le circuit court a le vent en poupe. Beaucoup de jeunes franchissent la porte de l'Adasea avec sous le bras un dossier d'installation qui implique ce type de commercialisation. Un phénomène qui n'a pas échappé à la directrice de la structure, Marie-Dominique Desaegher, mais qui n'est pas sans l'inquiéter. « Les jeunes imaginent que c'est facile, qu'ils vont produire du fromage et le vendre, que les clients les attendent ». Le tableau est loin d'être aussi idyllique. Donc, pour que ces futurs agriculteurs aient toutes les cartes en main afin de construire un projet viable et en prise avec la réalité du marché, l'Adasea organise une grande journée sur la commercialisation, le 8 avril prochain à Salies-de-Béarn. Une journée ouverte « à tous les agriculteurs qui s'interrogent sur ce sujet ».
« Nous ne voulons pas opposer circuit court et circuit traditionnel, explique Mme Desaegher. L'objectif est que les jeunes connaissent les deux modes de commercialisation afin qu'ils fassent le bon choix dans leur projet d'installation ». La directrice de l'Adasea livre un exemple criant : « Un jour un jeune est venu avec un projet de transformation de lait de vache en yaourt pour faire de la vente directe. Nous lui avons alors demandé s'il avait réfléchi au nom de son produit, à la communication qu'il comptait mettre en place autour. Il ne savait pas. Il n'avait pas réfléchi à son projet dans sa globalité. Pour nous, ce n'est pas satisfaisant ».Débat et travail en atelier
La journée s'articulera en deux temps. Durant la matinée, une série d'intervenants présentera les deux modes de commercialisation. Schémas de valorisation des produits agricoles, attentes des consommateurs, fonction commerciale, structure des filières, accompagnement technico-économique Les participants auront un large éventail des thématiques afférentes à la commercialisation des produits agricoles. Durant cette matinée de travail, un temps fort viendra animer les débats : la tenue d'une table ronde sur le thème « Quels modèles d'organisation pour la mise en marché de produit du terroir ? » Le débat, auquel participeront Philippe Lacube (producteur de boeuf gascon), Peyo Elgoyen (coopérative Azkorria), GeorgesLaberdesque (producteur de foie gras et chambre d'hôtes), Maité Goni (productrice de fromages de brebis Idoki) et Sabine Barra (saveurs des Pyrénées), sera animé par Sophie Ledore, journaliste à France Inter, spécialisée dans l'alimentaire. Cette dernière s'est notamment illustrée auprès de Jean-Pierre Coffe dans l'émission « Ca se mange pas, ça se bouffe ».
L'après-midi sera pour sa part consacré à la mise en place d'ateliers de travail. Quatre thèmes seront abordés : la filière viande (bovins, ovins, porcins), la filière végétale (maraîchage, arboriculture, viticultures, grandes cultures), la filière lait (bovins, ovins, caprins) et enfin les petits élevages (pisciculture, volailles, cuniculture). La synthèse des travaux conduits dans ces ateliers ponctuera cette journée.
Durant la journée, un questionnaire sera également distribué aux participants. « Nous ne voulons pas que cette journée en reste là », souligne Marie-Dominique Desaegher. En effet, en fonction des réponses formulées par les jeunes, des formations ciblées sur quelques jours seront organisées par la chambre d'agriculture. « Il ne faut rien laisser au hasard ».