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Comment nourrir la planète en 2050 ?

Un progrès général de productivité est nécessaire pour nourrir le monde en 2050. C'est à  cette condition que l'on pourra arriver à  produire assez de céréales pour alimenter correctement les 9 milliards d'habitants que comptera alors la planète, selon les prévisions. Cet effort, imposé par la rareté et le coût croissant des moyens de production doit concerner autant les pays en développement que les pays industrialisés.

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S'il est un point sur lequel les participants au colloque organisé par la filière céréalière française et le quotidien Les Échos, le 22 février à  Paris, et intitulé “Nouvelle donne géopolitique et économique mondiale”: l'alimentation et la production au coeur des débats, c'est bien celui-là : il faut absolument améliorer la productivité de l'agriculture et particulièrement les rendements céréaliers si on veut nourrir la planète en 2050.
Raréfaction de la ressource On le sait, les besoins à  satisfaire sont immenses. Pour y parvenir, il faudra, selon la FAO, produire d'ici là , près d'un milliard de tonnes de céréales supplémentaires. Or, dans le même temps, comme l'a expliqué Sébastien Léger de l'institut McKinsey, les ressources naturelles vont devenir plus rares et plus coûteuses, tandis que la superficie des terres pouvant être mises en culture ne sera pas extensible à  l'infini même si le représentant du Brésil a annoncé que son pays pouvait mettre en production 89 millions d'hectares supplémentaires sans toucher à  la forêt gràce à  fertilisation de la savane, opération qui pourrait être reprise au Mozambique sur plus de 50 millions d'hectares. Investissements importants Dans ces conditions, il faudra accroître la production à  l'hectare tout en économisant sur les intrants tant pour compenser leur hausse de leur prix que respecter l'environnement. Redoutable défi qui implique d'importants investissements dans la recherche, le développement et les transferts de technologies. En effet, les pays industriels dans lesquels l'agriculture est déjà  développée ne pourront pas produire assez et les pays en développement doivent impérativement moderniser leurs agricultures, y compris celle des petits paysans, pour approcher au plus près l'autosuffisance alimentaire. Déficits en céréales La persistance de prix mondiaux élevés devrait les y inciter. Malgré cela, certaines régions devraient, en 2050, connaître encore un déficit important en céréales: 142 millions de tonnes pour l'Afrique du Nord et le Proche Orient, 68millions pour l'Asie de l'Est et 60 millions pour l'Afrique subsaharienne, selon la FAO. Ces déficits devront donc être couverts par les pays industrialisés qui devront, pour cela, doubler leurs exportations et augmenter leur production en conséquence. L'Union européenne a des atouts pour ce faire: c'est la région du monde où les rendements, pour le blé par exemple, sont les plus réguliers. Ils peuvent varier au maximum de 35% d'une année à  l'autre contre 79% au Canada et autour de 100% en Argentine, Australie, Russie ou Ukraine. Déficit agroalimentaire européen Mais elle n'en prend pas le chemin: en 20 ans la production de céréales a augmenté de 381millions de tonnes en Asie (+48%), de 161millions en Amérique du Nord (+56%) et de seulement 15 millions pour l'ensemble de l'Europe (+4%). L'Union européenne, comme l'a rappelé le professeur Von Witze de l'université Humboldt de Berlin, ne cesse, depuis 1999 d'accroître son déficit agroalimentaire. Celui-ci atteignait 45 milliards de dollars en 2008, ce qui représente la production agricole de 35 millions d'hectares. Il serait temps qu'elle change d'orientation. Difficiles équilibres Bref, ce colloque a permis de bien mesurer les défis qui attendent la céréaliculture mondiale. Il est dommage que cette réflexion n'ait pas inclut d'autres graines comme le soja qui prend une place de plus en plus importante dans les échanges mondiaux avec la croissance des productions animales dans les pays émergents. De même, si on peut considérer que les porcs et les volailles ne sont que des céréales sur pieds, il ne faut pas oublier le rôle que jouent les herbivores pour l'équilibre alimentaire dans certaines régions du monde. Enfin, si tous les intervenants ont déploré les effets néfastes de la volatilité des prix mondiaux agricoles, ils n'ont guère avancé de solution pour y remédier. Il est vrai que, dans ce domaine, les décisions relèvent des politiques et que, malgré la prise de conscience du G20, le consensus est loin d'être la règle dans le monde multipolaire qui est désormais le nôtre.
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