Ces nouvelles technologies qui soulagent les éleveurs de bovins

Parce que tous n'ont pas l'occasion de visiter chaque année le Sommet de l'élevage ou bien le Space de Rennes, les éleveurs de bovins des Landes et des Pyrénées-Atlantiques avaient l'opportunité de venir s'informer mercredi dernier sur les dernières nouveautés technologiques au sein de leur filière. À Saint-Boès, à  proximité d'Orthez, les chambres d'agriculture des deux départements proposaient en commun un rendez-vous entièrement dédié à  la question de l'innovation. En pratique, il s'agissait d'un mini-salon, où les visiteurs pouvaient déambuler à  leur guise d'un stand à  l'autre. Nul n'ignore la période difficile dans laquelle intervenait cette rencontre. Il faut reconnaître que l'actualité des filières bovines est aujourd'hui largement dominée par leurs problèmes économiques. Sans chercher à  éluder cette situation, les organisateurs entendaient privilégier un moment de communication positive au sein de ces productions. «Il ne s'agit pas de céder à  la fatalité, commentait Nicolas Bernatas, président de la section lait de la chambre d'agriculture des Pyrénées-Atlantiques. Bien sûr, le contexte économique est la préoccupation majeure du moment Mais cela ne doit pas nous empêcher de continuer à  avoir des réflexions autour des problématiques techniques de nos exploitations. Il se trouve que la maîtrise de la main-d'oeuvre est l'une d'elle». En effet, les présentations de matériels se voulaient plus particulièrement orientées vers la question de la réduction des astreintes en élevage bovin. Un problème qui revient de manière récurrente dans la bouche des producteurs. Derrière les difficultés économiques, il s'agit clairement d'une des principales raisons qui poussent certains d'entre eux à  se détourner des productions bovines. Au-delà  du gain de temps, un intérêt technique Face à  ce constat, les innovations affluent de la part des constructeurs depuis quelques années. Pas une année ne passe sans qu'une nouvelle application ne voit le jour. On pense bien sûr aux robots de traite, pour la production laitière, mais les nouvelles technologies concernent aussi d'autres domaines, tels que la surveillance du troupeau, l'alimentation, le nettoyage des bàtiments, la qualité du lait À chaque producteur de trouver chaussure à  son pied, en fonction de ses attentes et des faiblesses de son système. À chacun aussi de fixer sa limite entre l'utile et le superflu. Car, si certaines solutions apparaissent assez accessibles sur le plan financier, d'autres sont synonymes de lourds investissements. Outre leur intérêt en matière de temps de travail ou de pénibilité, la plupart des innovations technologiques permet aussi de gagner sur d'autres tableaux. Un rapide coup d'oeil aux différentes technologies permet de percevoir leurs réels atouts techniques. «Certes, tous ces nouveaux systèmes ont un coût, souligne Nicolas Bernatas. Mais il faut aussi les voir comme des outils de développement. Certaines technologies permettent de gagner en précision et en régularité dans notre travail. Au final, elles se traduisent par un gain de temps bien sûr, mais aussi d'argent». Automatisation complète Un des exemples les plus évidents concerne le contrôle des vêlages ou des chaleurs. Un domaine dans lequel les produits sont désormais très aboutis. Tout en soulageant les tàches de surveillance, ils permettent une meilleure gestion de la reproduction. En clair, l'éleveur gagne du temps et gagne aussi des veaux.
L'alimentation constitue un autre secteur dans lequel les nouveautés sont nombreuses. L'heure est désormais à  l'automatisation complète. Tous les principaux constructeurs de matériel proposent actuellement leurs systèmes de distribution automatisée. Cela va de l'Optimatâ„¢ chez DeLaval, au Vectorâ„¢ de Lely, en passant par le MixFeeederâ„¢ de GEA Farm Technologies. Reste que ces nouveaux concepts s'avèrent onéreux et nécessitent une profonde réflexion sur la conduite des animaux. De plus, il ne sera pas facile de bousculer les nouvelles habitudes des éleveurs, avec un usage de plus en plus fréquent des mélangeuses. La robotisation en marche En matière d'alimentation, la robotisation se décline aussi sur des systèmes plus légers. Par exemple, des robots «repousse fourrage» permettent de libérer l'éleveur de cette tàche peu valorisante et ont pour intérêt de favoriser la consommation des animaux (prévention des troubles métaboliques). Dans un registre différent, les robots apportent également une solution en matière de nettoyage des bàtiments. Ils peuvent être amenés à  racler des logettes de manière efficace. En élevage laitier, une telle opération s'avère intéressante pour la santé des vaches (propreté des mamelles). Le système Bobman, de la marque Jydeland, était visible à  Saint-Boès. Outre ces quelques exemples, la présence à  cette journée technique de l'ensemble des fournisseurs et concessionnaires du secteur a permis de brosser un aperçu très large des produits présents sur le marché. Les quatre principales marques de robots de traite étaient notamment représentées. «C'est déjà  une grande satisfaction d'avoir pu mobiliser les acteurs du marché, notait Nicolas Bernatas. Si les visiteurs ont pu trouver quelques réponses à  leurs questions, l'essentiel de l'objectif a été rempli». Fabien Brèthes