Ces marchés qui rythment l'été
S'il y a de bons moments que les gastronomes ne doivent pas rater cet été, ce sont bien ceux des marchés de producteurs de pays — MPP — (une quinzaine de rendez-vous dans les Landes) et des marchés d'été (une dizaine dans les Pyrénées-Atlantiques) qui jalonnent la saison estivale.

Amou accueillait son deuxième marché de l'été jeudi 5 août. Ces soirées gourmandes sont devenues d'incontournables animations estivales. Les visiteurs apprécient la formule qui concilie gastronomie, convivialité et tradition.
La petite cité landaise était la première dans le département, il y a deux ans, à se lancer dans l'aventure de ces marchés festifs composés de producteurs fermiers locaux, d'artisans de bouche et d'artistes. Autre particularité, des tables sont dressées afin que le consommateur puisse composer et déguster son dîner 100 % fermier.
Partenaire incontournable de la chambre d'agriculture dans un MPP, la commune a, avec l'office de tourisme, un rôle important dans la réussite de la manifestation en assurant logistique et animations aux couleurs locales.
Le maire d'Amou, Jean-Jacques Doumaillacq, n'a pas hésité en 2008 à engager sa commune dans le projet lorsqu'il lui a été soumis par la chambre d'agriculture et l'office de tourisme des Luys : « j'avais beaucoup apprécié ces marchés festifs en Corrèze et l'idée me paraissait bonne d'essayer dans les Landes ».
Plébiscités par les consommateurs
« Dès la première année, l'essai a été concluant avec un énorme succès. Producteurs et consommateurs, 600 à 700 personnes, étaient ravis » mentionne l'élu. Cette année, la commune a donc décidé d'accueillir deux marchés. Lors du premier, le 13 juillet, les visiteurs étaient principalement des gens du canton. En cette soirée d'août, les têtes sont inconnues pour la plupart, mais la convivialité est toujours là . Un cocktail de floc de Gascogne à la main, Christiane, une Amolloise, savoure sa soirée, sur fond de jazz manouche : « on connaît les producteurs et leurs produits, mais ils nous préparent ce soir des assiettes sympas. Et c'est l'occasion de rencontrer des gens du village, de passer un bon moment en famille ou entre amis ».
Côtés producteurs, on se réjouit devant une file d'attente qui ne désemplit pas et en fin de soirée, les casseroles sont vides. Il est vrai que les assiettes proposées sont toutes plus alléchantes les unes que les autres. Difficile de choisir entre les escargots à l'espagnole, le cochon de lait, l'axoa, la truite fumée, le poulet mariné et grillé ou encore le foie à la plancha.
Travail de longue haleine
Même si les ventes de produits ont moins de succès que les assiettes, les retombées sont évidentes pour eux : « On se fait connaître sur le marché. Les clients goûtent nos plats et viennent ensuite sur la ferme pour acheter nos produits ». La ferme se situe dans le secteur géographique proche, « puisqu'excepté pour le vin ou les huîtres, nous ne retenons que les locaux » mentionne Laure Buthon, animatrice du réseau Bienvenue à la ferme.
Depuis la réussite du premier marché de producteurs de pays à Amou en 2008, 14 communes ont à leur tour testé le concept, toujours avec les mêmes retours très positifs. « Au début, les mairies étaient réticentes, elles n'y croyaient pas. Il a fallu qu'une ville se lance avec succès ». L'animatrice conseille aux agriculteurs intéressés par la vente sur un tel marché d'en parler à leur commune. Certaines zones ne sont pas encore couvertes par les MPP, comme dans le Tursan ou du côté de Peyrehorade.
Dominique Maurel