Améliorer le potentiel du sol
Certains itinéraires techniques permettent d'optimiser la structure et la minéralisation des sols, composante non négligeable du rendement. Un producteur béarnais témoigne de ses pratiques.
Installé au coeur de la plaine de Nay, Jean-Marc Nau a instauré des itinéraires culturaux pour optimiser ses gains agronomique et économique. Il a fait le choix d'implanter du triticale, en rotation avec la culture du mais sur des parcelles non irriguées. Ce fonctionnement revêt plusieurs atouts. Tout d'abord, il permet d'éviter les problèmes d'adventices sur le mais. « Je fais du triticale lorsque le terrain commence à être sale, explique-t-il. Cela me permet de détruire après le triticale, avec du glyphosate, les plantes vivaces qui s'avèrent difficiles à gérer en monoculture de mais (chiendent, sorgho d'Alep) ».
Une fumure plus économique
Ensuite, la culture du triticale lui autorise la mise place d'un engrais vert, très tôt en saison. En pratique, il sème 10 kilogrammes de trèfle et 10 kilogrammes de triticale. C'est là qu'intervient le rôle sur la structure du sol, car l'engrais vert permet d'augmenter le taux de matières organiques et ainsi d'économiser sur la fertilisation du mais suivant. En outre, l'amélioration de la structure du sol et du taux de matières organiques permet d'accroître la résistance du mais au stress hydrique. Le producteur supprime donc la fumure de fond et diminue de 20 % la fumure azotée du mais suivant.
L'économie apportée sur la fumure du mais suivant permet de diminuer l'écart de marge entre un mais et un triticale. Ainsi, sur des terres non irriguées dont le potentiel est correct, le triticale a sa place dans l'assolement (lire zoom ci-dessous).
Une approche agronomique des sols permet de diminuer les coûts de culture. Sur les sols qui fonctionnent bien, le pouvoir nutritif est souvent sous-estimé. Par exemple, 90 % de l'azote se trouvent sous forme organique et 90 % du phosphore sont réorganisés dans le sol, d'une part par les matières organiques, et d'autre part gràce par les éléments comme le fer ou l'aluminium ! Pour une agriculture économe, la question n'est plus de savoir ce qu'il faut apporter mais comment mobiliser ce potentiel nutritif.
Les nouvelles pratiques telles que les engrais verts relancent l'activité microbienne des sols lorsqu'elles sont bien menées. Les chiffres retenus sur les plans prévisionnels de fumure mésestiment souvent cette fourniture du sol. Ceci est d'autant plus dommage lorsque la parcelle possède un bon fonctionnement biologique, donc un bon potentiel minéralisateur.
Pour Jean-Marc Nau, l'intégration du triticale et de l'engrais vert dans un assolement apporte un gain indéniable sur la résistance à la sécheresse et l'économie en fumure. Une agronomie basée sur l'amélioration du potentiel du sol ne peut, à terme, qu'améliorer les marges.
Afin d'échanger autour de ces aspects, les animateurs du programme d'action territorial Gave de Pau et la chambre d'agriculture des Pyrénées-Atlantiques invitent les producteurs à venir participer une rencontre technique, le vendredi 27 juillet, au matin, à Labastide-Cézéracq. La réalisation de profils de sols, mais aussi des témoignages de producteurs sont notamment au programme. Emmanuelle Richard
animatrice du PAT Gave de Pau Étude économiqueUn premier travail sur les coûts de culture a été initié par le biais du plan d'action territorial Gave de Pau. Afin de comparer des itinéraires techniques entre eux, les coûts de mécanisation ont été calculés sur la base des coûts forfaitaires d'entrepreneurs. Sur l'exploitation de Jean-Marc Nau (lire article ci-contre), deux parcelles en pieds de bois ont été analysées.
Pour le triticale, le coût de revient calculé s'élève à 566 euros par hectare, dont 377 €/ha d'intrants et 189 €/ha de mécanisation. Ainsi, la marge « semi-nette » du triticale est estimée à
544 €/ha avec un produit de 1 110 €/ha (estimation basée sur : 50 quintaux par hectare de triticale à 190 €/t + 4 t/ha de paille à 40 €/t, puis 95 qt/ha de mais en pied de bois à 180 €/t).
En ce qui concerne le mais, le coût évalué se situe à 868 €/ha, dont 534 €/ha d'intrants et 334 €/ha de mécanisation. Par conséquent, la marge « semi-nette » du mais est estimée à 842 €/ha avec un produit de 1 710 €/ha.
La différence de marge « semi-nette » se situe donc environ à 300 €/ha en faveur du mais. Toutefois, l'économie en fumure sur le mais après le triticale peut être imputée à cette culture. Cette économie s'élève à 180 €/ha. L'écart n'est plus qu'à 120 €/ha. Avec le choix d'une semence de ferme, l'écart peut être encore réduit.
Ensuite, la culture du triticale lui autorise la mise place d'un engrais vert, très tôt en saison. En pratique, il sème 10 kilogrammes de trèfle et 10 kilogrammes de triticale. C'est là qu'intervient le rôle sur la structure du sol, car l'engrais vert permet d'augmenter le taux de matières organiques et ainsi d'économiser sur la fertilisation du mais suivant. En outre, l'amélioration de la structure du sol et du taux de matières organiques permet d'accroître la résistance du mais au stress hydrique. Le producteur supprime donc la fumure de fond et diminue de 20 % la fumure azotée du mais suivant.
L'économie apportée sur la fumure du mais suivant permet de diminuer l'écart de marge entre un mais et un triticale. Ainsi, sur des terres non irriguées dont le potentiel est correct, le triticale a sa place dans l'assolement (lire zoom ci-dessous).
Une approche agronomique des sols permet de diminuer les coûts de culture. Sur les sols qui fonctionnent bien, le pouvoir nutritif est souvent sous-estimé. Par exemple, 90 % de l'azote se trouvent sous forme organique et 90 % du phosphore sont réorganisés dans le sol, d'une part par les matières organiques, et d'autre part gràce par les éléments comme le fer ou l'aluminium ! Pour une agriculture économe, la question n'est plus de savoir ce qu'il faut apporter mais comment mobiliser ce potentiel nutritif.
Les nouvelles pratiques telles que les engrais verts relancent l'activité microbienne des sols lorsqu'elles sont bien menées. Les chiffres retenus sur les plans prévisionnels de fumure mésestiment souvent cette fourniture du sol. Ceci est d'autant plus dommage lorsque la parcelle possède un bon fonctionnement biologique, donc un bon potentiel minéralisateur.
Pour Jean-Marc Nau, l'intégration du triticale et de l'engrais vert dans un assolement apporte un gain indéniable sur la résistance à la sécheresse et l'économie en fumure. Une agronomie basée sur l'amélioration du potentiel du sol ne peut, à terme, qu'améliorer les marges.
Afin d'échanger autour de ces aspects, les animateurs du programme d'action territorial Gave de Pau et la chambre d'agriculture des Pyrénées-Atlantiques invitent les producteurs à venir participer une rencontre technique, le vendredi 27 juillet, au matin, à Labastide-Cézéracq. La réalisation de profils de sols, mais aussi des témoignages de producteurs sont notamment au programme. Emmanuelle Richard
animatrice du PAT Gave de Pau Étude économiqueUn premier travail sur les coûts de culture a été initié par le biais du plan d'action territorial Gave de Pau. Afin de comparer des itinéraires techniques entre eux, les coûts de mécanisation ont été calculés sur la base des coûts forfaitaires d'entrepreneurs. Sur l'exploitation de Jean-Marc Nau (lire article ci-contre), deux parcelles en pieds de bois ont été analysées.
Pour le triticale, le coût de revient calculé s'élève à 566 euros par hectare, dont 377 €/ha d'intrants et 189 €/ha de mécanisation. Ainsi, la marge « semi-nette » du triticale est estimée à
544 €/ha avec un produit de 1 110 €/ha (estimation basée sur : 50 quintaux par hectare de triticale à 190 €/t + 4 t/ha de paille à 40 €/t, puis 95 qt/ha de mais en pied de bois à 180 €/t).
En ce qui concerne le mais, le coût évalué se situe à 868 €/ha, dont 534 €/ha d'intrants et 334 €/ha de mécanisation. Par conséquent, la marge « semi-nette » du mais est estimée à 842 €/ha avec un produit de 1 710 €/ha.
La différence de marge « semi-nette » se situe donc environ à 300 €/ha en faveur du mais. Toutefois, l'économie en fumure sur le mais après le triticale peut être imputée à cette culture. Cette économie s'élève à 180 €/ha. L'écart n'est plus qu'à 120 €/ha. Avec le choix d'une semence de ferme, l'écart peut être encore réduit.