Aliments du bétail : maintien des tonnages en 2010
En 2010, les fabrications françaises d'aliments du bétail ont préservé leur bilan en tonnage par rapport à 2009. Mais ces résultats ne se retrouveront pas dans le bilan financier des entreprises qui n'ont pas pu répercuter intégralement la flambée des cours des matières premières sur le prix de l'aliment.
Coop de France nutrition animale et le SNIA (industriels privés de la nutrition animale) viennent de présenter le bilan de la production française d'aliments du bétail pour 2010. Il s'agit encore de chiffres provisoires puisqu'ils n'englobent pas la production des usines de moins de 30.000 t par an. Mais ils indiquent suffisamment la tendance qui est celle de la stabilisation, voire d'une très légère progression par rapport à 2009. Les premiers mois de 2010 ne laissaient pas espérer ce résultat, mais une reprise des fabrications est intervenue au cours du deuxième semestre, et décembre en particulier, enregistrant une progression globale de 2,2 %, à 1,88 million de tonnes (Mt).
Sur l'ensemble de l'année 2010, la production française d'aliments composés, dans les usines de plus de 30.000 t par an, a atteint 20,55 Mt, soit 0,9 % de mieux qu'en 2009. Il convient de relativiser ce résultat car il survient après la sensible baisse de 2009 (-6 %). Le maintien des fabrications est redevable au secteur bovin, entre autres, en progression de 2,3 %, à 4,21 Mt, sans négliger la production d'aliments pour ovins et caprins : 630.800 t, soit (+4,6 %). De plus, ce bilan en tonnage, plutôt inespéré, ne se retrouvera pas au plan financier pour les entreprises confrontées à la flambée des cours des matières premières qu'elles n'ont pu que partiellement répercuter sur le prix de l'aliment livré aux éleveurs.
Bovins et volailles compensent le déficit porcin
L'augmentation des fabrications pour bovins est surtout le fait des spécialités pour vaches laitières qui ont progressé de 4,1 %, à près de 3 Mt. C'est la conséquence de la reprise de la production laitière qui a incité les éleveurs à utiliser des aliments hautement performants.
Le plus grand consommateur d'aliments composés est l'élevage avicole. 8,45 Mt d'aliments ont été produits en 2010, soit 1,8 % de plus qu'en 2009 gràce aux spécialités poulets de chair et pondeuses, en hausse respectivement de 2,4 % et 2 %. Les palmipèdes réalisent aussi une bonne performance, à 1,35 Mt (+3,1 %). En revanche le secteur des dindes, bien qu'améliorant un peu ses résultats durant le second semestre 2010, accuse encore un très léger retrait sur toute l'année (-0,4 %).
Mais c'est le secteur porcin qui affiche encore la plus mauvaise performance, avec un recul de 2,5 % pour un tonnage de 5,65 Mt. Les aliments porcelets sont particulièrement pénalisés : -4,3 %. La diminution des fabrications porcs reflète la crise latente de cet élevage.
En extrapolant ces évolutions aux usines de moins de 30.000 t, la production globale française pour l'exercice 2010 pourrait s'élever à 21,46 Mt, lui permettant de conserver sa première place européenne, bien que le score s'annonce serré avec l'Allemagne.
Stabilisation de la production européenne Selon les toutes premières estimations de la FEFAC, la Fédération européenne de l'industrie de l'alimentation animale, la production d'aliments composés dans l'UE-27 aurait atteint 149 Mt, contre 148,2 en 2009. Cette quasi-stabilisation serait due aux aliments volailles, en progression de 3 %, qui, pour la première fois, dépassent les aliments porcs, victimes de la crise porcine et en baisse de 1 %. La production européenne d'aliments pour bovins est stable.