Agroalimentaire : coup de pub pour relancer les exportations
Via une campagne intitulée « So French, so good », l'agroalimentaire et la gastronomie français font leur promotion à l'international. Les pouvoirs publics veulent profiter de l'aura de l'inscription du repas français au patrimoine immatériel de l'Humanité pour rebooster les exportations françaises qui perdent des parts de marchés.

Pierre Lellouche, secrétaire d'Etat au Commerce extérieur, lors de la présentation de la campagne de publicité "So French, so good". © DR
Présentée à l'occasion du Salon de l'Agriculture, la campagne publicitaire intitulée « So French, so good » vise à « donner envie de consommer français ». Notre agroalimentaire et notre gastronomie vont s'appuyer dessus pour faire leur promotion à l'international. Le secrétaire d'État au Commerce extérieur, Pierre Lellouche, a expliqué vouloir profiter de la « reconnaissance internationale » acquise gràce à l'inscription l'an dernier du « repas gastronomique des Français » au patrimoine immatériel de l'Unesco.
Son idée est aussi de regagner les parts de marché perdues par l'agriculture et l'industrie alimentaire, qui emploient 250.000 personnes en France et pèsent 15 % de nos exportations, à égalité avec l'aéronautique. « C'est un marché stratégique pour l'avenir de la planète, pour la sécurité alimentaire, pour l'image de la France », a-t-il déclaré.
L'opération sera déclinée sur 170 salons et manifestations dans le monde cette année, en commençant par le Foodex de Tokyo, le 3 mars, ainsi que lors d'un Festival mondial de la gastronomie française, qui mobilisera les ambassades de France dans le monde entier la semaine du 14 juillet. Dans l'intervalle, les producteurs français seront accompagnés à l'étranger par Ubifrance, réseau public de soutien à l'export, ainsi que la Sopexa, société privée délégataire du ministère de l'Agriculture. « So French, so good s'inscrit dans la durée », a assuré le secrétaire d'État, et « elle réunit l'équipe de France de l'agroalimentaire », des producteurs aux chefs en passant par les artisans.
Soutenir les petites entreprises
Austérité budgétaire oblige, le budget de lancement reste modeste, de l'ordre de 2 millions d'euros. Un budget d'amorçage qui doit permettre d'accompagner quelque 4.000 entreprises à l'étranger dans un premier temps, mais qui est surtout appelé à être complété par le privé. Les grands groupes français, qu'ils soient agroalimentaires ou non, seront sollicités et pourront être associés à la campagne en échange d'un ticket d'entrée. Son montant n'est pas fixé mais sera « moins cher qu'un spot télé », a affirmé Pierre Lellouche.
« En échange, ça va permettre aux petits de ne rien payer », a-t-il expliqué. « L'idée, c'est que les grands aident les petits. » Car ce sont bien les PME que cette « campagne de réseau » entend pousser à l'export sur 12 marchés en priorité, concentrant 66 % des exportations de produits agroalimentaires transformés, dont l'Allemagne, les États-Unis, le Japon, la Suède, la Chine et la Russie, pays où « nous pouvons doubler nos exportations », juge le ministre.
« So French, so good » pourra s'appuyer prochainement sur un site internet et sur des « Maisons de la gastronomie française ». Souhaitant que « tout le monde s'y mette », Pierre Lellouche veut voir un jour le slogan figurer sur tous les avions d'Air France. La campagne se déclinera auprès des compagnies aériennes, dans les centres commerciaux, les aéroports, les grands hôtels et les chaînes de distribution qui vendent des produits français.