Agriculture bio et techniques de pointe vont de pair
La traditionnelle journée technique sur l'agriculture biologique organisée par la chambre d'agriculture des Landes a eu lieu le mardi 8 novembre 2011 sur la ferme du lycée professionnel de Sabres. Au cours de cette journée, les techniques bio en grande culture, maraîchage et élevage de poulets, et un matériel toujours plus performants ont été mis en avant.
L'exploitation agricole du lycée de Sabres (Landes), y compris l'atelier d'élevage de poulets, s'est en effet progressivement convertie, depuis 1999, à l'agriculture biologique. Un choix guidé dans un premier temps par une considération économique : conserver tout le personnel de l'exploitation, gràce à une plus value sur les productions. D'autre part, l'aspect pédagogique et expérimental séduisait le lycée. Ainsi, l'expertise de la ferme en matière de systèmes de culture économes en produits phytosanitaires fournit d'importantes références au réseau DEPHY Ecophyto dont elle fait partie.
« Malgré le doublement en trois ans des surfaces en agriculture biologique dans les Landes, elles ne représentent que 2 % de la SAU » indique Pierre Jouglain, technicien bio à la chambre d'agriculture. « Or, déplore-t-il, on manque de production », puisque pas moins de 40 % d'une demande nationale en croissance, est couverte par des importations. « Il est urgent de développer cette production dans le département, complète Bernard Berque, président de la commission bio à la chambre d'agriculture. Production qui en outre permettrait de nombreuses installations ».
Des possibilités d'installation en bio
L'enseignement agricole français, bien conscient de cet enjeu du bio, impose déjà à tous ses élèves au moins une formation de base dans ce domaine. Mardi, les élèves de lycées agricoles (Sabres, mais aussi Bazas, Mugron, Dax et même Saint-Palais) étaient donc nombreux (250) à Sabres, aux côtés d'une centaine d'agriculteurs et de techniciens.
Outre la chambre d'agriculture, la plupart des partenaires de l'agriculteur bio landais étaient présents à cette journée, depuis les organismes de recherche (Arvalis), de contrôle, de conseil (FDCUMA, Civambio), aux organismes de collecte et d'approvisionnement (Maisadour, Agribio Union), à l'association interprofessionnelle au service des opérateurs bio de la région Aquitaine (Arbio Aquitaine), au Civam bio.
Du matériel en action
Plusieurs présentations et démonstrations de matériels très performants de désherbage et de préparation du sol ont attiré toute l'attention des visiteurs. « Pour éliminer les adventices, les constructeurs proposent maintenant un matériel très précis, avec des dents flexibles, n'hésitant pas à faire appel au guidage satellite ou à la caméra infrarouge » décrit Pierre Jouglain.
Pour le travail du sol, des outils perfectionnés préparent le lit de semence sans retourner le sol, permettant de ne pas noyer la matière organique et de préserver la vie microbienne. C'est ce que propose par exemple le strip till (la dent vibre dans le sol sans le retourner) qui ne travaille par ailleurs que la ligne de semis, assurant ainsi une économie d'énergie. « Ces outils performants ne sont pas spécifiques au bio et sont une alternative en agriculture conventionnelle, pour réduire les besoins en produits phytosanitaires et améliorer structure et vie microbienne du sol ».
Dominique Maurel
Fermes de référence
Le plan Ecophyto 2018 a pour but de réduire de 50 % d'ici 10 ans si possible l'utilisation de pesticides.
Ce plan prévoit la mise en place d'un réseau d'acquisition de références, de démonstration et d'expérimentation sur les systèmes de culture économes en produits phytosanitaires. Le réseau baptisé DEPHY Ecophyto, se structure en cinq dispositifs, dont un réseau de démonstration qui se compose de 1 200 exploitations agricoles volontaires.
Accompagnées par un dispositif de conseil et de suivi, elles mettront en oeuvre et expérimenteront des démarches de réduction d'usage des produits phytosanitaires. Ce réseau vise à produire des références permettant d'évaluer leur faisabilité et leurs performances techniques, économiques, environnementales et sociales et de jouer un rôle de démonstration et d'information : montrer que c'est possible techniquement et viable économiquement pour mobiliser l'ensemble des agriculteurs.
Dans les Landes, dix fermes réparties sur tout le département participent au réseau. Les deux tiers sont situés dans les zones de captage des eaux potables et un tiers dans la zone vulnérable de la Leyre. Le réseau est animé par la chambre d'agriculture, en collaboration avec les organismes stockeurs Maisadour, Agralia et Euralis.
Le plan Ecophyto 2018 a pour but de réduire de 50 % d'ici 10 ans si possible l'utilisation de pesticides.
Ce plan prévoit la mise en place d'un réseau d'acquisition de références, de démonstration et d'expérimentation sur les systèmes de culture économes en produits phytosanitaires. Le réseau baptisé DEPHY Ecophyto, se structure en cinq dispositifs, dont un réseau de démonstration qui se compose de 1 200 exploitations agricoles volontaires.
Accompagnées par un dispositif de conseil et de suivi, elles mettront en oeuvre et expérimenteront des démarches de réduction d'usage des produits phytosanitaires. Ce réseau vise à produire des références permettant d'évaluer leur faisabilité et leurs performances techniques, économiques, environnementales et sociales et de jouer un rôle de démonstration et d'information : montrer que c'est possible techniquement et viable économiquement pour mobiliser l'ensemble des agriculteurs.
Dans les Landes, dix fermes réparties sur tout le département participent au réseau. Les deux tiers sont situés dans les zones de captage des eaux potables et un tiers dans la zone vulnérable de la Leyre. Le réseau est animé par la chambre d'agriculture, en collaboration avec les organismes stockeurs Maisadour, Agralia et Euralis.