à‡a chauffe aves les plaquettes de bois !
Se chauffer au bois, ce n'est plus seulement mettre une bûche dans un robuste poêle en fonte ou dans le foyer d'une cheminée. De vastes progrès technologiques ont été réalisés au niveau de l'automatisation des chaudières à bois, ce qui offre des perspectives beaucoup plus larges, même pour des particuliers ou de petites installations collectives. Exemple au sein de la commune de Poyartin, dans les Landes.

Les chaudières à plaquettes ont connu des progrès technologiques prodigieux en termes d'automatisation. Pourtant, ces équipements restent peu nombreux dans le Sud-Ouest, contrairement à d'autres régions de France.
Rien d'étonnant donc, si le groupement de productivité forestière du Sud Adour s'est intéressé à cette question, à l'occasion de son assemblée générale, le 22 juin. Une visite des installations de la commune de Poyartin était à l'ordre du jour. Situé au coeur de la Chalosse, ce village s'est doté, il y a deux ans, d'une chaudière à plaquettes. Elle alimente le réseau de chaleur du groupe scolaire et de la mairie. «Il s'agissait de remplacer trois chaudières à fioul qui arrivaient en fin de vie mais aussi de s'adapter en prévision de l'agrandissement de l'école, explique le conseiller municipal, Francis Napias. Notre chaudière accepte les plaquettes forestières et les granulés de bois (aussi appelés pellets)».
Ces équipements ont connu des progrès technologiques assez prodigieux en termes de rendement et de confort d'utilisation. Leur fonctionnement est simple: un échangeur thermique, dans le corps de la chaudière, transmet à l'eau la chaleur qui provient de la combustion du bois.
Une facture réduite de moitié
Aujourd'hui, le grand avantage de ces machines est leur haut degré d'automatisation. «Au cours de l'hiver dernier, nous avons dû intervenir une seule fois. La chaudière s'était arrêtée à cause de plaquettes trop humides», raconte Vincent Escurial, l'employé en charge de l'installation.
Pour alimenter la chaudière, un local de stockage, d'un volume de 110 mètres cubes, a été aménagé à proximité. Un système de régulation gère l'alimentation en plaquettes selon les besoins par le biais d'une vis sans fin. Le fonctionnement aux plaquettes nécessite un équipement bien spécifique au niveau du silo d'approvisionnement. Contrairement aux granulés, ce produit a la propriété de former des voûtes. Au total, l'investissement a coûté environ 11.0000 euros HT, dont 28.000 euros pour la seule chaudière, d'une puissance de 110 kilowatts.
Un combustible fiable et efficace
Issues du broyage des bois, les plaquettes forestières constituent un combustible fiable et efficace. Toutefois, une granulométrie régulière et un taux d'humidité suffisamment faible restent des exigences incontournables. «Pour faire fonctionner ce type de chaudière, il est important d'avoir des plaquettes bien calibrées et sèches, prévient Vincent Escurial. Il faut donc veiller à la qualité de chaque livraison».
Moins de 200 mètres cubes de plaquettes (environ 46 tonnes) sont nécessaires pour faire fonctionner, durant tout un hiver, l'installation du village de Poyartin. Autrement dit, cet investissement à permis à la commune d'éviter de faire chauffer ses factures, car les tarifs de ce combustible restent très compétitifs. «Avec 20% de surface en plus, nous avons réduit de 50% la facture d'énergie», précise Francis Napias.
Pour l'heure, l'approvisionnement est assuré gràce à un contrat passé avec la coopérative forestière locale. Cependant, des plantations devraient être réalisées prochainement sur les terres communales, afin de subvenir au besoin. «Gràce à des essences à croissance rapide, on peut assurer une production de bois dans un laps de temps relativement court, au bout de sept ans environ pour les premières coupes», explique Thierry Cazeaux, technicien forestier à la chambre d'agriculture des Landes. Le broyage pourrait être ensuite assuré par un prestataire, mais la municipalité réfléchie aussi à un éventuel investissement.
Fabien Brèthes
IndustrieDans le domaine industriel, le débouché du bois-énergie connaît également un essor sans précédent. Cette évolution est autorisée par d'importantes avancées techniques sur le fonctionnement des chaudières industrielles à biomasse. Le principe de la cogénération permet aujourd'hui de produire simultanément de l'électricité et de la chaleur tout en assurant de très bons rendements énergétiques (près de 70%). Dans la région, plusieurs installations de valorisation de la biomasse ont vu le jour ou sont actuellement en projet (sites de Lacq, Facture, Tartas, Mimizan). Fortement encouragé par le contexte réglementaire, ce débouché énergétique enregistre ainsi une forte croissance.