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Une filière en chantier

Tandis que la contractualisation se met progressivement en place au sein de la filière, la production évolue dans un contexte dynamique, avec une collecte en hausse.

C'est le feuilleton de la production laitière. La mise en place de la contractualisation se poursuit à  tous les échelons de la filière. Pas d'autre scénario, la fin des quotas est actée pour 2015. La section de la FDSEA et JA des Pyrénées-Atlantiques, qui s'est réunie le 18 janvier, a permis de brosser un état des lieux du sujet.
Au dernier épisode, les institutions européennes sont parvenues à  un accord concernant le paquet lait. Le but est de permettre de rééquilibrer les relations commerciales entre producteurs et transformateurs en favorisant les relations contractuelles et en renforçant le pouvoir de négociation des éleveurs au travers de la création de groupements de producteurs.
Dans les campagnes, les discussions concernant la création de ces organisations n'ont pas attendu et aujourd'hui, elles ont entamé des négociations avec la plupart des entreprises. Les groupements de producteurs sont les futurs acteurs essentiels de la filière et le décret permettant leur reconnaissance devrait paraître début 2012 après l'adoption du paquet lait par le Parlement européen, courant février.
Plusieurs stades de négociations
Dans la région, les discussions sont aujourd'hui parvenues à  des stades très contrastés. « Les choses évoluent à  différentes vitesses selon les structures », constate Hubert Majesté, président de la section laitière des Pyrénées-Atlantiques. Pour 2012, plusieurs étapes devraient être franchies. Dans un premier temps, « il s'agit de finaliser tout ce qui a été fait jusque-là , commente Guillaume Bourge, animateur de la FRPL. Il faut achever la création des groupements de producteurs, puis si possible les fédérer, sous la forme d'AOP (association d'organisations de producteurs) ». Ensuite, l'objectif sera d'aboutir à  un contrat-cadre avec chaque opérateur de la filière.
« Pour avancer, il est nécessaire que les coopératives et les entreprises travaillent en symbiose avec leurs producteurs », insiste Hubert Majesté. Au mois de décembre, le ministre de l'agriculture, Bruno Le Maire, a déclaré « souhaiter que toute la production soit sous contrat à  la fin 2012 ». Par endroits, il y a encore du chemin à  faire. Par exemple, les négociations avec la société Lactalis sont longtemps restées dans une impasse. L'épineux dossier de la contractualisation devrait donc continuer à  s'inviter dans les actualités des mois à  venir.
La section FDSEA-JA s'est également penchée sur la conjoncture laitière. En ce début d'année, le contexte mondial s'avère porteur. « Les marchés sont relativement équilibrés », observe Guillaume Bourge. La collecte française affiche une croissance de 6 % vis-à -vis de l'exercice précédent. À environ deux mois de la fin de campagne, 98,2 % du quota national a été réalisé. Cependant, le Sud-Ouest affiche des chiffres en retrait. En effet, ce bassin enregistre une sous-réalisation chronique de son quota administratif. En revanche, la collecte y enregistre également une hausse (+3 % dans les Pyrénées-Atlantiques). « C'est un bon niveau, qui compense un peu la sous-réalisation », commente l'animateur de la FRPL.
En ce qui concerne les tendances de prix, l'interprofession laitière du Sud-Ouest, Cilaisud, a revu sa grille de calcul. Comme à  l'accoutumée, le prix de base mensuel du lait (hors flexibilité) s'obtient en ajoutant au prix moyen de l'année précédente (320,66 euros pour la campagne 2011), l'indice trimestriel économique calculé au niveau national par le Cniel, l'indice mensuel de compétitivité France-Allemagne et l'indice mensuel de saisonnalité fixé par Cilaisud.
Un indice d'ajustement
Aujourd'hui, plusieurs éléments ayant un impact direct sur le prix du lait restent en suspend, comme une probable baisse des cours en Allemagne et les incertitudes qui pèsent sur l'économie mondiale. Ces facteurs pourraient avoir un impact négatif sur les cours français au second trimestre. Aussi Cilaisud a décidé de mettre en place un nouvel indice d'ajustement, uniquement sur le premier semestre, afin d'éviter de trop grandes fluctuations des prix entre le premier et le second trimestre.
Au-delà  du marché, la filière laitière régionale rencontre d'autres problématiques. Le reclassement des producteurs qui livrent au groupe agroalimentaire Leche Pascual (menacés d'arrêt de collecte) n'a toujours pas trouvé d'issue. Des questions techniques taraudent également les producteurs. Par exemple, les problèmes de qualité du lait et de cellules sont lourds de conséquence. Or, ils sont récurrents dans les élevages de la région et pèsent sur la rentabilité des ateliers. Les partenaires techniques souhaitent prendre ce dossier complexe à  bras-le-corps.
Au total, la filière laitière dispose donc de nombreux fers au feu. De quoi justifier la prochaine organisation d'une journée entièrement consacrée à  cette production, dans la continuité de celle qui s'est déroulée à  Saint-Boes, il y a tout juste un an.
Fabien Brèthes
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