Une gestion de l'eau bien maîtrisée dans les Landes
Jusqu'à présent, le plan de crise et les pluies dans les Pyrénées ont permis, malgré les faibles précipitations de l'été dans les Landes, de concilier dans la majorité des cas, bon débit des cours d'eau et irrigation.

Lors du point presse qui s'est tenu lundi 9 août à la préfecture des Landes sur l'usage de l'eau, Bernard Guillemotonia, chef du service de la police de l'eau à la DDTM a annoncé que « la situation était maîtrisée gràce à un plan de crise bien rôdé depuis 2003. Les tours d'eau stabilisent les débits ». Cette présentation faisait suite au comité sécheresse (1) qui se réunit tous les lundis pour faire le point sur la situation hydrologique et la météo du département et décider, le cas échéant, de la nature des restrictions de l'usage de l'eau, en fonction des secteurs.
Éric de Wispelaere, secrétaire général de la préfecture, a spécifié, en introduction, que le rôle de l'administration était de « trouver des équilibres dans l'usage de l'eau pour évitàÅer les conflits, en instaurant des restrictions qui visent les prélèvements industriels autant que l'irrigation ».
Des déficits concentrés sur l'est
Avec la faible pluviométrie de l'été, les Landes, comme 45 autres départements, sont présentées dans les médias comme étant dans le rouge, c'est-à -dire concernées par des arrêtés préfectoraux qui limitent l'usage de l'eau pour cause de sécheresse. En réalité, ce n'est pas l'ensemble du département qui est « dans le rouge », puisque les problèmes ne concernent que quelques cours d'eau et seulement 3.000 ha (soit 220 exploitants) de l'est du département, sur les 120.000 ha irrigués dans les Landes.
« Depuis le début de l'été, des territoires entiers ne souffrent d'aucun déficit » a mentionné Bernard Guillemotonia. C'est le cas par exemple, de la zone côtière, du bassin de la Leyre et de l'axe Adour ou du Luy. Sur ces deux derniers secteurs, il signale cependant une phase d'alerte (des restrictions pourraient avoir lieu prochainement) car la météo n'annonce pas de précipitations sensibles pour les prochains jours. Il est donc nécessaire de se renseigner régulièrement sur les éventuelles restrictions auprès de la DDTM au 0.820.20.56.58 ou sur www.landes.pref.gouv.fr.
Les mesures de restriction (arrosage 2 jours sur 4) concernent depuis le 10 août le bassin de la Midouze à l'amont de Campagne. La même Midouze, bassin du Midou, était déjà concernée par de telles mesures depuis le 30 juillet, comme le Lusson (depuis le 4 août), le Ludon (depuis le 20 juillet) et l'Arrigan du Gert (depuis le 27 juillet).
D'autres secteurs doivent par contre, depuis le 12 août, faire face à une interdiction totale de prélèvement. Il s'agit du Louts en amont du barrage d'Hagetmau, des ruisseaux Jean Barbé et du Marrein, ainsi que de leurs affluents qui se sont très rapidement taris. « Dans ces secteurs, on défend l'idée de mettre en place rapidement des tours d'eau, dès que le niveau des rivières sera remonté » a indiqué Jean-Michel Anaclet, président du pôle territoire à la chambre d'agriculture.
Grosses inquiétudes pour les non irrigants
Le chef du service de la police de l'eau a aussi signalé que les barrages avaient jusque-là été peu sollicités, permettant un taux de remplissage important, de 50 à 70 %. On peut l'expliquer par les fortes précipitations dont ont bénéficié les cours d'eau sur leur partie amont, dans les Pyrénées-Atlantiques.
Pour Jean-Michel Anaclet, « la situation est loin d'être alarmante pour la majorité des irrigants. La saison se passe plutôt bien, alors qu'on est sur une année sèche ». L'irrigation a pu démarrer tard, avec des cours d'eau bien remplis. En outre, le gros orage à la mi-juillet a bien aidé certaines zones. « Nous sommes plus inquiets pour les non irrigants qui souffrent de la sécheresse, en particulier en Chalosse et Tursan. On voit là toute l'urgence de la création de nouvelles ressources en eau ».
Dominique Maurel
1 - Présidé par l'État, il réunit tous les tous les acteurs locaux concernés par l'eau, ainsi que Météo France