Prospective : les marchés agricoles devraient être bien orientés en 2020
Selon la Commission européenne qui vient de publier ses projections pour les marchés agricoles en 2020, les prix devraient rester fermes dans les années qui viennent pour la plupart des produits.

Après une période d'incertitudes, des perspectives favorables s'ouvrent pour les marchés agricoles. La croissance de la demande alimentaire mondiale combinée au développement des biocarburants en Europe offre de nouvelles opportunités pour les agriculteurs. Alors que la croissance de la productivité agricole observée dans le passé va continuer à s'essouffler.
Ainsi, pour les céréales, les marchés devraient rester tendus, avec des stocks qui resteraient à des niveaux relativement bas et des prix soutenus au-dessus de leur moyenne de long terme. La Commission estime, en effet, que la croissance de la production céréalière sera modérée dans les années qui viennent. Elle ne devrait atteindre que 305 millions de tonnes en 2020 du fait d'une progression des rendements moindre, de l'ordre de 0,5 % par an seulement et d'une stabilisation des surfaces de céréales.
Demande intérieure soutenue
Par ailleurs, Bruxelles s'attend à un accroissement de la demande intérieure de céréales, dopée par la production d'éthanol dont des développements importants sont attendus pour satisfaire aux objectifs fixés par la Directive de 2008 sur les énergies renouvelables.
La Commission prévoit également des transferts de production à l'intérieur de l'ensemble des céréales : une croissance de la part du mais et blé tendre en hausse respectivement de 16 % et de 39 %, aux dépens des autres céréales et notamment de l'orge en repli de 21 %.
Tous les secteurs concernés
Des évolutions similaires sont attendues pour les oléagineux avec des perspectives favorables sur les besoins et les prix. Avec à la fois des projections de croissance de la production relativement faible du fait d'une croissance modérée des rendements et d'une extension modeste des surfaces et une demande soutenue stimulée par la production de biodiesel.
Sur le sucre, les prévisions sont mitigées. D'un côté, la production d'éthanol devrait stimuler la production de betteraves, de l'autre, dans la consommation alimentaire, la demande d'isoglucose est appelée à croître en remplacement du sucre de betterave, surtout dans la perspective d'une suppression des quotas en 2015.
Porcs et volailles en expansion
Coté viandes, la Commission européenne s'attend à une légère croissance de la production de l'ordre de 2,4 % en 2020. Mais avec des évolutions fortement divergentes selon les types de viande. Le recul annoncé de la production de viande bovine et de viande ovine, respectivement de 1,3 % et de 7,9 % est gommé par l'expansion de la production de porc et de volaille respectivement de 3,6 % chacune.
La croissance de la production de viandes blanches est essentiellement stimulée par la demande et d'abord celle de volaille. Il n'en reste pas moins que le porc est la viande préférée des Européens avec 41,6 kg par tête et par an, suivi de la volaille 23,6 kg, le boeuf et le veau, 15,8 kg et la viande ovine et caprine, 2 kg.
Demande mondiale au diapason
Enfin, et pour ce qui est du lait, les perspectives apparaissent également favorables. La Commission prévoit une poursuite de l'expansion de la demande mondiale de produits laitiers conséquence de l'augmentation de la population et de la croissance économique, combinée à une préférence accrue pour les produits laitiers notamment dans les pays émergents.
Dans l'Union européenne également, les projections pour la consommation de fromages et de produits laitiers frais sont bien orientées. Au final, la collecte laitière dans l'Union européenne devrait augmenter de 7 % sur la période 2009-2020.
Amélioration globale du revenu
Conséquence de la bonne tenue des marchés, le revenu agricole devrait s'améliorer dans les années qui viennent. Pour la Commission de Bruxelles, il devrait être supérieur de 9 % en 2020 à ce qu'il était sur la période 2007-2011. Mais ce gain global marque de fortes disparités. Alors qu'il baisserait de 3,5 % dans les 15 anciens Etats-membres, il progresserait de 35 % dans les douze nouveaux, essentiellement en Europe orientale.