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Morosité à  la foire de Hélette

La filière équine traverse une période de crise. Le passage de la TVA à  20% inquiète les professionnels.

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La foire de la Sainte Catherine de Hélette, ce dimanche 24 novembre, a servi de révélateur à  toutes les interrogations que se pose la filière équine en ce moment. Le prochain passage de la TVA à  20% pour les activités équestres, la chute endémique des cours, les contraintes administratives et sanitaires croissantes alimentaient la plupart des discussions. Peu de chevaux sur le foirail, dont une majorité de bêtes de selle. Et encore moins d'acheteurs que d'habitude. Où sont passés les pottoks? Autrefois emblématiques du Pays basque, ils constituaient l'essentiel des apports dans ces foires traditionnelles, car un marché existait. Aujourd'hui, quelques petites dizaines attendaient encore un acheteur. Au grand dam de leurs éleveurs désireux d'alléger leur troupeau à  l'entrée de l'hiver, en raison des coûts d'entretien et de la rareté de la demande. Beaucoup de chevaux de selle en revanche étaient présents, de qualité très disparate, avec de rares mais très belles bêtes venues d'Espagne, valant quelque 2.000 euros pièce, alors que la majorité en valait beaucoup moins et semblait peu susceptible d'intéresser le client. Les poulains lourds, peu nombreux, ont trouvé preneurs, les plus beaux et les plus gras partant à  12,37 euros le kilo vif (mais ils ont atteint 11,50 euros pour les meilleurs à  la dernière foire de Lourdes). La qualité moyenne se négociait entre 1,10 et 1,20 euro le kilo, pour alimenter un atelier d'engraissement espagnol, la destination finale étant bien sûr l'Italie, premier marché européen de viande équine. Au final donc, la morosité du ciel d'hiver avait son répondant dans la frilosité des transactions. Des éleveurs plutôt désabusés Éleveurs comme négociants sont unanimes sur le foirail à  accuser les pouvoirs publics «d'organiser la mort du commerce du cheval». En premier lieu des griefs vient le prix de l'identification obligatoire des bêtes. Un pottok nécessite une somme de 100 euros alors même que sa valeur vénale n'atteint plus cette somme. Sauf exception. Figure emblématique des champs de foire, Robert Harinordoquy confie: «On m'a dit qu'à  la dernière foire de Pampelune, début juillet, certains partaient à  50 euros». Autre frein, les normes de transport. Pour notre interlocuteur, «il y a vingt ans, on pouvait transporter 50 poulains dans une bétaillère, après il a fallu n'en charger que quarante, puis trente pour obéir aux normes du bien-être animal. Il est vrai qu'il y a eu beaucoup d'abus mais il n'empêche que les frais de transport s'en ressentent et impactent directement le prix du cheptel». Devenu moins rentable, l'élevage attire de moins en moins de monde. Et que dire des contraintes administratives et sanitaires? «Lorsque vous vendez des animaux à  l'export, il faut faire une déclaration à  la DSV, les soumettre à  un examen vétérinaire et procéder à  l'embarquement dans une zone agréée, centre d'allottement ou autre, note Robert Harinordoquy. L'embarquement dans la cour de ferme a donc vécu». Autant d'éléments nouveaux qui poussent les éleveurs à  abandonner peu à  peu leur activité. Michel Bengoechea
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