Mieux maîtriser les épandages de lisier
Le débit proportionnel à l'avancement (DPA) améliore la précision et la traçabilité des épandages d'une tonne à lisier suffisamment équipée pour le valoriser.

Le dispositif de débit proportionnel à l'avancement permet d'évaluer précisément les doses de lisier épandues, mais cet équipement ne se justifie pleinement qu'avec des rampes à pendillard ou sur les enfouisseurs.
Les dispositifs de gestion du débit proportionnel à l'avancement (DPA ou DPAE) ne sont plus réservés aux pulvérisateurs et autres distributeurs d'engrais. Les épandeurs de matière organique, et notamment les tonnes à lisier, tirent partie de la précision de dosage offerte par ces gestions électroniques. Les contraintes réglementaires, la valorisation des effluents d'élevage et la rapidité d'intervention sont autant d'arguments qui plaident en faveur des systèmes DPA.
Pour autant, force est de constater que ce sont surtout les CUMA et les entreprises de travaux agricoles (ETA) qui justifient plus facilement le surcoût d'un tel équipement (5.000 à 8.000 euros). Dans ces structures, le DPA facilite la gestion des chantiers, le chauffeur pouvant s'affranchir de la connaissance des parcelles et de la vitesse d'avancement, à partir du moment où il connaît sa largeur de travail et la dose.
Enfouisseur ou pendillard obligatoire
Le DPA est aussi un gage de traçabilité pour l'agriculteur qui dispose de tout l'historique d'épandage sur ses parcelles. Couplés à une barre de guidage GPS, certains dispositifs assurent une coupure automatique de l'épandage en fourrière. D'autres pourront bientôt exploiter une cartographie répertoriant les différentes doses à apporter selon les parcelles et ensuite générer une cartographie des épandages réalisés.
Attention toutefois à ne pas faire reposer la précision d'épandage sur ce seul dispositif électronique. Avant d'investir dans un DPA, il faudra s'assurer de la qualité de répartition de l'équipement arrière. L'utilisation d'une buse ou d'une rampe à buse aura ainsi du mal à se justifier avec un DPA. Ce type d'équipement n'est pas compatible avec de grandes variations de débit si l'on souhaite préserver la largeur de travail et la répartition transversale. Le DPA est dans ce cas utilisé dans son mode « manuel » en indiquant à l'utilisateur une consigne de vitesse à respecter.
Seuls les rampes à pendillards et les enfouisseurs permettent de travailler en mode automatique, les variations de débit n'ayant pas d'impact sur la largeur de travail et la répartition transversale de ces équipements. À condition de disposer d'un broyeur répartiteur efficace, notamment en cas de lisier épais ou pailleux.
Différentes pompes
Concernant le pompage du lisier, la plupart des dispositifs DPA intègre un capteur de débit mesurant le flux de lisier sortant de la tonne. Le type de pompe n'a donc en théorie aucune influence sur le fonctionnement du DPA.
Dans les faits, certaines précautions s'imposent. Les pompes à vide sont limitées à une pression de travail de 1 bar, ce qui réduit la plage de variation de débit. Pour limiter cette contrainte, les constructeurs interviennent à différents niveaux, en adaptant les sections de passage du lisier, en réduisant les pertes de charge ou encore en montant un accélérateur de vidange. Une solution plus radicale, mais aussi plus coûteuse, consiste à remplacer la pompe à vide par une pompe volumétrique qui autorise des variations de débit importantes.
M. Portier