Mais : regards sur les marchés
Outre les sujets techniques, les deux « Rendez-vous mais » de Montardon et Orthez organisé par l'AGPM et Arvalis le 1er et 2 février ont été l'occasion de jeter un regard sur l'état des marchés des céréales.
Parmi les éléments marquants à retenir, à noter la confirmation du déficit de mais en Europe en raison d'une forte hausse de la demande liée à l'augmentation des besoins pour l'alimentation animale mais aussi au démarrage de nouvelles unités de fabrication d'éthanol.
Ces perspectives plutôt favorables pour la maisiculture régionale sont toutefois à nuancer par la concurrence de la production de pays tiers (Brésil, Serbie, Ukraine) qui font craindre un accroissement des importations. Dans ce contexte, l'AGPM table sur une légère augmentation des surfaces dans l'UE, en particulier, en Hongrie, Italie, Espagne, Pologne En France, il ne faut pas exclure l'hypothèse d'un recul en mais grain certes compensée par une progression en mais fourrage
Un contexte international agité
Ces perspectives sont par ailleurs à resituer dans un contexte international en perpétuel bouleversement. Les facteurs climatiques tels que les inondations en Australie ont en effet une incidence directe sur l'offre et donc sur les cours. De plus, on ne connaît pas encore avec précision le nombre d'hectares qui sera consacré au mais outre-Atlantique. On ne sait pas le potentiel de récolte en Argentine. Et aux États-Unis, on prévoit certes une hausse de la production de coton, mais des incertitudes demeurent sur les semis de soja et de mais.
Tous ces éléments sont aussi étroitement liés à des éléments purement spéculatifs : ainsi, a-t-on pu observer cette semaine encore, l'effet immédiat sur le prix du baril du pétrole, des événements survenus dans des pays du pourtour méditerranéen (Égypte). De tels événements et les évolutions politiques qui en découleront ne seront sûrement pas sans conséquence pour les marchés financiers, sur le cours du dollar en particulier.
Guy Mimbielle