l'INRA publie une expertise sur l'azote et l'élevage
À la demande des ministères chargés de l'agriculture et de l'écologie, l'INRA a conduit une étude scientifique collective pour réduire les émissions d'azote des productions animales dans l'environnement. Associant plus de vingt chercheurs d'horizons disciplinaires divers, basés sur 1.300 publications, ces travaux permettent de dégager des pistes pour réduire les fuites d'azote à l'échelle de l'exploitation. Ils mettent aussi en évidence l'importance de l'échelon territorial.

Les chercheurs ont avancé plusieurs idées pour réduire les émissions azotées, comme améliorer les systèmes d'élevage en matière d'azote, mieux gérer l'épandage et le stockage des effluents ou développer les cultures « pièges à nitrates ».
C'est la première fois qu'un travail scientifique analyse l'ensemble des flux d'azote associés aux élevages en prenant en compte les différentes échelles, animal, exploitation, territoire » constate Marion Guillou, présidente de l'INRA. Tirant les conclusions de la demi-journée de présentation des résultats de cette expertise conduite à la demande des ministères en charge de l'agriculture et de l'écologie, Mme Guillou n'a pas manqué de souligner l'ampleur de la démarche et sa capacité à dégager des pistes d'action « pour réduire les pertes et rétablir les équilibres ». Principal consommateur d'azote, l'élevage en restitue sous forme d'effluents. Utilisés comme engrais, ceux-ci dépassent largement les capacités d'absorption des surfaces épandues du fait de la concentration territoriale des élevages.
Émissions azotées dans l'eau, le sol et l'air
L'azote en excédent migre dans l'eau, les sols mais aussi dans l'air sous forme d'ammoniac. Dans un premier temps, les chercheurs ont donc exploré les solutions pour réduire les émissions azotées au niveau de l'exploitation :
» Améliorer l'efficience des systèmes d'élevage en matière d'azote, voire adopter des systèmes à bas niveau d'intrants,
» Mieux gérer l'épandage et le stockage des effluents,
» Éviter les dégagements d'ammoniac en maîtrisant la ventilation des bàtiments et en couvrant les fosses,
» Développer les prairies à base de légumineuses,
» développer les cultures « pièges à nitrates ».
Mais ils soulignent que les principales possibilités de maîtrise se trouvent au niveau des territoires :
» Exportation des effluents des régions en excédent vers des régions de grande culture,
» Développement sur des territoires vulnérables de forêts, prairies, systèmes à bas intrants à l'image de ce qui s'est fait dans la zone de production de l'eau de Vittel,
» Relocalisation partielle des productions,
» Mise en évidence de la notion de charge critique c'est-à -dire capacité d'absorption de l'azote dans un territoire. Approche territoriale
Invités à réagir à cette présentation, les participants à la table ronde ont confirmé la pertinence de l'approche territoriale. « Quand on met en oeuvre toute la panoplie des actions, on a des résultats, les détériorations sont réversibles, mais il faut un accompagnement agronomique des éleveurs » a souligné François Dubois de la Sablonière de l'Agence de l'eau Loire-Bretagne. Même constat pour Guy Dartois président de la Cooperl (coopérative spécialisée dans la production et l'abattage porcin). Celui-ci souhaite que « l'on évite de caricaturer et de décourager ceux qui s'engagent dans les bonnes pratiques ». La quantité d'azote nécessaire pour produire 1 kg de porc a baissé de 35 % au cours des dix dernières années. Un pari sur la technicité mal partagé par Gilles Billen du CNRS, coéditeur de l'European Nitrogen Assessment, partisan de solutions plus radicales telles que la relocalisation de l'élevage dans le Bassin parisien, l'adoption de systèmes à bas niveau d'intrants et le retour à une consommation faisant une plus large place aux protéines végétales.
» Améliorer l'efficience des systèmes d'élevage en matière d'azote, voire adopter des systèmes à bas niveau d'intrants,
» Mieux gérer l'épandage et le stockage des effluents,
» Éviter les dégagements d'ammoniac en maîtrisant la ventilation des bàtiments et en couvrant les fosses,
» Développer les prairies à base de légumineuses,
» développer les cultures « pièges à nitrates ».
Mais ils soulignent que les principales possibilités de maîtrise se trouvent au niveau des territoires :
» Exportation des effluents des régions en excédent vers des régions de grande culture,
» Développement sur des territoires vulnérables de forêts, prairies, systèmes à bas intrants à l'image de ce qui s'est fait dans la zone de production de l'eau de Vittel,
» Relocalisation partielle des productions,
» Mise en évidence de la notion de charge critique c'est-à -dire capacité d'absorption de l'azote dans un territoire. Approche territoriale
Invités à réagir à cette présentation, les participants à la table ronde ont confirmé la pertinence de l'approche territoriale. « Quand on met en oeuvre toute la panoplie des actions, on a des résultats, les détériorations sont réversibles, mais il faut un accompagnement agronomique des éleveurs » a souligné François Dubois de la Sablonière de l'Agence de l'eau Loire-Bretagne. Même constat pour Guy Dartois président de la Cooperl (coopérative spécialisée dans la production et l'abattage porcin). Celui-ci souhaite que « l'on évite de caricaturer et de décourager ceux qui s'engagent dans les bonnes pratiques ». La quantité d'azote nécessaire pour produire 1 kg de porc a baissé de 35 % au cours des dix dernières années. Un pari sur la technicité mal partagé par Gilles Billen du CNRS, coéditeur de l'European Nitrogen Assessment, partisan de solutions plus radicales telles que la relocalisation de l'élevage dans le Bassin parisien, l'adoption de systèmes à bas niveau d'intrants et le retour à une consommation faisant une plus large place aux protéines végétales.