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Les analyses de terre pour estimer le potentiel nutritif

La disponibilité des éléments fertilisants du sol évolue en permanence, en fonction des récoltes, des pratiques culturales et/ou des conditions climatiques.

Plusieurs intérêts pour les producteurs sont attribuables à  la réalisation d'analyses de terre. « À court terme, elles permettent de raisonner avec plus de pertinence la fertilisation des cultures et cela dans des conditions économiques acceptables. En effet, une analyse facilitera l'ajustement du plan de fertilisation de l'agriculteur en fonction des résultats obtenus sur le potentiel nutritif du sol. À plus long terme, des analyses régulières permettent le suivi et le maintien du potentiel de production des terres », explique ainsi François Servain, président du Gemas1 (Groupement d'étude méthodologique pour les analyses de sols).
Réaliser ses analyses à  la même époque La période de prélèvement a une incidence faible mais réelle sur certains résultats des analyses de terre, le pH ou le stock de carbone par exemple. Pour un suivi à  long terme, il est donc conseillé de les réaliser toujours à  la même époque et de préférence sur les mêmes cultures et dans les mêmes conditions. « Bien que la saison n'ait que peu d'influence, l'inter-culture est souvent considérée comme la période la plus propice pour effectuer le prélèvement. Mais, il est tout à  fait possible de profiter du passage d'un préleveur lors d'un reliquat azoté pour faire réaliser son analyse de terre. Dans ce cas, il est conseillé de transmettre au laboratoire un prélèvement indépendant de celui pour le reliquat », précise notamment François Servain.
Ensuite, pour réaliser le prélèvement, deux solutions s'offrent aux producteurs : le faire réaliser ou l'effectuer soi-même. Dans le second cas, il faudra absoluement disposer d'une tarière et identifier une zone représentative. « Il n'existe pas de règle stricte pour choisir la zone à  analyser. Par contre, il est important de ne pas mélanger des échantillons de terre qui ne se ressemblent pas », souligne le président du Gemas. La zone doit être la plus homogène possible et représentative de la parcelle. Toutes les zones anormales, comme les bordures de champ, sont à  éviter.
« Il faut effectuer suffisamment de prélèvements : au moins une quinzaine de carottages sur la zone retenue, à  une profondeur équivalente à  celle du labour », poursuit encore François Servain. De plus, il faut attendre deux à  trois mois pour faire une analyse après un apport d'engrais et six mois après un apport d'amendement basique ou organique.
La terre recueillie dans un seau doit être mélangée, puis mise en sachet. 300 à  500 grammes suffisent. L'échantillon ainsi constitué doit être identifié (nom de l'exploitant, nom de la parcelle) avant d'être amené au laboratoire sans impératif de rapidité.
Pour effectuer un suivi sérieux, une analyse tous les cinq à  six ans est nécessaire, notamment dans le cadre d'une conduite avec pour objectif, une diminution de l'utilisation des intrants. « L'analyse de terre, lorsqu'elle est utilisée régulièrement, devient un outil prédictif, qui permet d'estimer tôt les risques liés à  la disponibilité des éléments fertilisants dans le sol. En ce qui concerne l'interprétation des résultats, il est préférable qu'elle soit basée sur des références régionalisées qui sont très solides. L'analyse de terre est aujourd'hui un outil très pertinent qui a fait ses preuves, même si la France est très en retard par rapport à  certains autres pays européens », ajoute François Servain.
Le coût d'une analyse est assez variable et dépend essentiellement des paramètres à  analyser. Une analyse de base comprenant le calcaire, le pH, la matière organique, le phosphore, le potassium, le magnésium coûte environ 30 euros. La connaissance de la granulométrie et la détermination de la capacité d'échange cationique permettent d'affiner le raisonnement.
Pour l'analyse de la CEC, il faut compter 10 euros de plus et pour la granulométrie, il faut compter 15 à  20 euros. Enfin, pour une analyse avec les oligo-éléments, il faut ajouter environ 15 euros. « Le coût d'une analyse à  l'hectare et par an est en outre négligeable par rapport aux autres postes d'une exploitation », tient à  conclure François Servain. 1. Le Gemas est une association qui regroupe une quarantaine de laboratoires français d'analyses de sols autour d'une charte qualité. Cyrielle DelisleEn pratique « Il existe une norme de prélèvements mais les pratiques habituelles, au nombre de deux,
ne répondent pas à  des règles strictes. Le prélèvement en diagonale qui donne un échantillon moyen et le prélèvement sur une zone référencée et homogène qui, à  mon avis, est le plus pertinent des deux », explique François Servain, président du Gemas. Le Gemas travaille par ailleurs sur un document
de synthèse sur toutes les pratiques de prélèvements qui sortira certainement en 2011.
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