Le portrait-robot de la ferme 64

Quel visage présente aujourd'hui l'agriculture des Pyrénées-Atlantiques ? Une étude de la direction régionale de l'agriculture et de la forêt (DRAAF), commandée par la direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) et présentée ce mardi 8 juin au lycée agricole de Pau-Montardon, tente de répondre à  cette question. Premier constat, cette analyse, si elle a le mérite d'exister, souffre d'un manque manifeste de précision. Tout le monde en convient. « Il faudra qu'elle soit complétée par le prochain recensement général agricole », souligne Hervé Servat, directeur adjoint de la DRAAF (lire également zoom ci-dessous).Pour parvenir à  dégager les grandes tendances qui dessinent le paysage de la ferme 64, le service statistiques de la DRAAF a croisé plusieurs fichiers : déclaration PAC, base nationale d'identification bovine, quotas laitiers, données de la MSA, casier viticole informatisé, bases de données de l'enseignement agricole « Nous avons mobilisé toutes les bases de données administratives », indique le chef du service statistique Jacky Bonotaux. Enfin, la DRAAF a choisi de travailler au niveau des pays, « le maillage territorial le plus pertinent », souligne M. Bonotaux. « Les productions animales prédominent » Que faut-il finalement retenir de cette étude ? Tout d'abord qu'avec une valeur de production de près de 900 millions d'euros, les Pyrénées-Atlantiques sont le deuxième département agricole derrière la Gironde, contribuant pour près de 20 % à  la valeur totale des productions d'Aquitaine. Les statisticiens de la DRAAF observent que « les productions animales sont prédominantes ». Ainsi, le cheptel allaitant représente près de la moitié de la valorisation aquitaine. Autre exemple, pour le secteur ovin, l'intégralité de la production de lait et produits laitiers d'Aquitaine est réalisée dans les Pyrénées-Atlantiques, représentant un poids de 70 millions d'euros. Côté occupation des sols, l'agriculture utilise près de la moitié de l'espace départemental (411 250 hectares selon les déclarations PAC de 2008). Deux grands paysages se dégagent : au sud (Pays basque et pays d'Oloron Haut-Béarn) les prairies dominent, donnant au territoire une vocation d'élevage ; au nord (canton de Lacq-Orthez, grand Pau et Val d'Adour) les exploitations sont plus orientées vers la culture et l'élevage intensif. Si les prairies occupent 60 % de l'espace agricole, le mais, « toutes destinations confondues », représente plus d'un quart des surfaces (108 000 ha). « Il est de loin la céréale la plus cultivée dans le département », souligne la DRAAF. La vigne, quant à  elle, représente 2 % du vignoble aquitain. « Entre 2000 et 2008, la surface viticole des Pyrénées-Atlantiques s'est accrue de plus de 10 %, note Hubert Guicheney, chargé d'étude à  la DRAAF. Cette progression se démarque de celle des autres vignobles de la région où la baisse est notoire ». Concernant les filières animales, les statisticiens ont ciblé quatre productions. Tout d'abord les ovins, qui représentent 85 % du cheptel aquitain. L'élevage est principalement concentré sur le Pays basque et le Pays d'Oloron. Près des trois quarts des exploitants déclarent commercialiser du lait (48 millions de litres) et près de 300 élevages valorisent leur production par une transformation directe à  la ferme. Deuxième cible, les bovins viande, qui représentent 40 % du cheptel aquitain. « Les élevages sont répartis sur l'ensemble du département, mais conduits différemment selon les pays », indique Hubert Guicheney. Au sud, la DRAAF observe un système bovins-ovins, et au nord un système allaitant seul. Pour la commercialisation, les circuits courts prédominent. Pour les bovins lait, les services de la DRAAF ont pointé 1 340 producteurs, répartis essentiellement au Pays basque et sur le pays du grand Pau, pour un litrage total s'élevant à  287 millions de litres (37 % du volume régional). Les élevages laitiers sont intimement liés à  la production de mais : « 85 % des éleveurs possédant un quota laitier déclarent du mais à  la PAC ». L'aviculture, pour finir, compte 510 élevages (20 % du total régional). Les pays du grand Pau et de Lacq-Orthez regroupent 60 % des exploitations, suivis du Pays basque (19 %), du Val d'Adour (15 %) et d'Oloron Haut-Béarn (4 %). La filière est orientée vers une production de volailles finies (2 millions de volailles en 2008) et de canards gras (27 % de la production aquitaine, soit le deuxième rang). Yannick Allongue Recensement agricole Le prochain recensement agricole se déroulera d'octobre 2010 à  février 2011. Cette opération mobilisera en Aquitaine 220 enquêteurs qui interrogeront 44 000 exploitations.Elle répond à  une obligation européenne et touche l'ensemble des exploitations agricoles.Réalisé tous les 10 ans,il permet de fournir une information statistique détaillée. Le ministère de l'agriculture prépare cette opération depuis maintenant deux ans. Les résultats seront diffusés essentiellement par Internet. La DRAAF précise que « le grand public pourra librement et gratuitement accéder à  un système de diffusion interactive des statistiques agricoles de référence ».