Le droit au progrès pour tous
« Innover, expérimenter, diffuser », tel était le thème de la session de la chambre régionale réunie en session ce 22 juin à l'INRA de Villenave-d'Ornon.
Innover, c'est le meilleur moyen pour garantir des revenus agricoles », affirme Dominique Graciet, président de la chambre régionale d'agriculture d'Aquitaine. Il insiste : « C'est au travers de l'innovation que l'on adaptera notre appareil de production aux marchés, aux attentes de la société, à l'évolution de la réglementation ». C'est pourquoi il faut, dès maintenant, « rentrer en résistance pour garder les outils de l'innovation » qui seraient, pour cause de crise et d'abandon d'un certain nombre d'aides, en cours d'affaiblissement.
Pôles d'excellence par filière
Pourtant, lorsqu'Éric Lemonnier, de la direction régionale de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt, dresse l'état des lieux des centres de recherche en Aquitaine, on constate que la région est loin d'être dépourvue. C'est au total une cinquantaine de sites, des lycées agricoles aux pôles d'excellence, qui est recensée, avec une répartition équitable sur le territoire et, qui plus est, solidement organisée par filière.
Les témoignages des responsables des filières palmipèdes à foie gras, fruits et légumes et viticulture, invités à participer au débat, révèlent en effet une organisation forte de la recherche dans chacun de ces domaines afin de répondre au mieux à leurs besoins d'innovation. La plupart de ces filières a d'ailleurs su créer de véritables pôles d'excellence, comme l'Institut de la vigne et du vin et le centre de Blanquefort pour la filière viticole ou encore la Maison du palmipède et la Ferme de l'Oie pour la filière foie gras.
Cela dit, ces témoignages démontrent aussi le trop peu de collaborations inter-filières. Benoît Fauconneau, président de l'INRA Aquitaine, le souligne : « La coordination et la concentration des centres expérimentaux dans une filière sont importantes pour éviter les doublons, mais la coordination inter-filières doit aussi exister sur les axes communs de recherche. La réduction des intrants, par exemple, est une question transversale à toutes les filières agricoles. » Autre suggestion, toujours sur le mode de la transversalité : le montage de dossiers de financements européens dont la procédure est la même pour tous les centres de recherche.
Mais aborder la question de l'innovation, c'est aussi évoquer celle de la diffusion des résultats de la recherche. En effet, si ces derniers ne parviennent pas jusqu'aux agriculteurs, tout le travail de recherche et l'investissement qu'ils représentent restera lettre morte. Pour la filière foie gras, Marcel Saint-Cricq témoigne que le réseau est « très structuré » donc l'information passe « assez bien ». Joël Bonneau, pour la viticulture, reconnaît quant à lui l'existence de marges de progrès.
Vincent Schieber, président du tout nouveau pôle de recherche Invenio pour la filière fruit et légume (lire zoom ci-dessous), est pour sa part inquiet au sujet de cette question de la diffusion des savoirs : « Les relais sont très disparates selon les espèces et les départements, car certaines chambres d'agriculture diffusent, d'autres non ». Une diffusion aléatoire qui s'explique aussi en interne par des problèmes de financement. Le financement, voilà donc un autre axe de travail pour lequel « il faudra faire preuve d'imagination », souligne le président Graciet.
Insistant sur « le besoin de recherche et d'expérimentation, pour garder une grande compétitivité », Jean-Pierre Reynaud, vice-président du conseil régional d'Aquitaine en charge de l'agriculture, s'est dit prêt à ce que la Région participe à l'effort sur le transfert et la vulgarisation des résultats de la recherche via le réseau des chambres d'agriculture. De son coté, Hervé Durand, le nouveau Draaf Aquitaine, a estimé qu'il faut entreprendre un véritable « travail de structuration » inter-filières, « Trouver des modes de relations plus efficaces tout en en s'appuyant sur ce qui est déjà mis en place ».
Dominique Graciet s'est engagé à de nouveaux échanges sur le sujet avec les autres filières régionales, car « ce qui est en jeu, déclare-t-il, c'est le droit au progrès et au développement de notre agriculture ». Solène Méric Invenio Baptisé « je trouve » en latin, le nouveau centre de recherche et d'expérimentation de la filière fruits et légumes d'Aquitaine, affiche ainsi, pour peu que l'on comprenne le latin, la vocation des producteurs aquitains à « être les meilleurs » dans leur domaine. Créé le 31 mai dernier, sur le domaine de la grande ferrade à l'INRA Villenave-d'Ornon, Invenio est le résultat de la fusion du Cirea (Centre inter-régional d'expérimentation arboricole)
et d'Hortis, station expérimentale spécialisée en cultures légumières et machinisme.
Sa mission, selon son président Vincent Schieber : répondre, voire anticiper les besoins des producteurs et des marchés de demain pour une plus grande compétitivité de la filière.
Organisé en une dizaine de pôles sur la base de compétences filières-produits, Invenio, traite aussi de thématiques transversales comme le machinisme, l'irrigation-climat ou encore la santé des plantes. Chaque pôle est géré par un comité de pilotage constitué de professionnels et d'un ingénieur référent Invenio. Lors de sa présentation, Vincent Schieber a insisté sur le fait que « les producteurs adhérents payent pour la recherche et pour en obtenir les résultats ». C'est selon lui la « meilleure façon d'intéresser les agriculteurs à la recherche et l'expérimentation agricole », et sans doute aussi de faire face aux difficultés de financement de la diffusion des résultats de la recherche.
Les témoignages des responsables des filières palmipèdes à foie gras, fruits et légumes et viticulture, invités à participer au débat, révèlent en effet une organisation forte de la recherche dans chacun de ces domaines afin de répondre au mieux à leurs besoins d'innovation. La plupart de ces filières a d'ailleurs su créer de véritables pôles d'excellence, comme l'Institut de la vigne et du vin et le centre de Blanquefort pour la filière viticole ou encore la Maison du palmipède et la Ferme de l'Oie pour la filière foie gras.
Cela dit, ces témoignages démontrent aussi le trop peu de collaborations inter-filières. Benoît Fauconneau, président de l'INRA Aquitaine, le souligne : « La coordination et la concentration des centres expérimentaux dans une filière sont importantes pour éviter les doublons, mais la coordination inter-filières doit aussi exister sur les axes communs de recherche. La réduction des intrants, par exemple, est une question transversale à toutes les filières agricoles. » Autre suggestion, toujours sur le mode de la transversalité : le montage de dossiers de financements européens dont la procédure est la même pour tous les centres de recherche.
Mais aborder la question de l'innovation, c'est aussi évoquer celle de la diffusion des résultats de la recherche. En effet, si ces derniers ne parviennent pas jusqu'aux agriculteurs, tout le travail de recherche et l'investissement qu'ils représentent restera lettre morte. Pour la filière foie gras, Marcel Saint-Cricq témoigne que le réseau est « très structuré » donc l'information passe « assez bien ». Joël Bonneau, pour la viticulture, reconnaît quant à lui l'existence de marges de progrès.
Vincent Schieber, président du tout nouveau pôle de recherche Invenio pour la filière fruit et légume (lire zoom ci-dessous), est pour sa part inquiet au sujet de cette question de la diffusion des savoirs : « Les relais sont très disparates selon les espèces et les départements, car certaines chambres d'agriculture diffusent, d'autres non ». Une diffusion aléatoire qui s'explique aussi en interne par des problèmes de financement. Le financement, voilà donc un autre axe de travail pour lequel « il faudra faire preuve d'imagination », souligne le président Graciet.
Insistant sur « le besoin de recherche et d'expérimentation, pour garder une grande compétitivité », Jean-Pierre Reynaud, vice-président du conseil régional d'Aquitaine en charge de l'agriculture, s'est dit prêt à ce que la Région participe à l'effort sur le transfert et la vulgarisation des résultats de la recherche via le réseau des chambres d'agriculture. De son coté, Hervé Durand, le nouveau Draaf Aquitaine, a estimé qu'il faut entreprendre un véritable « travail de structuration » inter-filières, « Trouver des modes de relations plus efficaces tout en en s'appuyant sur ce qui est déjà mis en place ».
Dominique Graciet s'est engagé à de nouveaux échanges sur le sujet avec les autres filières régionales, car « ce qui est en jeu, déclare-t-il, c'est le droit au progrès et au développement de notre agriculture ». Solène Méric Invenio Baptisé « je trouve » en latin, le nouveau centre de recherche et d'expérimentation de la filière fruits et légumes d'Aquitaine, affiche ainsi, pour peu que l'on comprenne le latin, la vocation des producteurs aquitains à « être les meilleurs » dans leur domaine. Créé le 31 mai dernier, sur le domaine de la grande ferrade à l'INRA Villenave-d'Ornon, Invenio est le résultat de la fusion du Cirea (Centre inter-régional d'expérimentation arboricole)
et d'Hortis, station expérimentale spécialisée en cultures légumières et machinisme.
Sa mission, selon son président Vincent Schieber : répondre, voire anticiper les besoins des producteurs et des marchés de demain pour une plus grande compétitivité de la filière.
Organisé en une dizaine de pôles sur la base de compétences filières-produits, Invenio, traite aussi de thématiques transversales comme le machinisme, l'irrigation-climat ou encore la santé des plantes. Chaque pôle est géré par un comité de pilotage constitué de professionnels et d'un ingénieur référent Invenio. Lors de sa présentation, Vincent Schieber a insisté sur le fait que « les producteurs adhérents payent pour la recherche et pour en obtenir les résultats ». C'est selon lui la « meilleure façon d'intéresser les agriculteurs à la recherche et l'expérimentation agricole », et sans doute aussi de faire face aux difficultés de financement de la diffusion des résultats de la recherche.