L'arrêté «nuisibles» annulé dans les Landes
La FDSEA et les JA sont scandalisés par l'interdiction de régulation du renard et du corbeau. Par contre, le plan de gestion du sanglier demeure avec le démarrage de l'agrainage et l'arrêt momentané des battues.
Suite à une requête de l'ASPAS (Association pour la protection des animaux sauvages), la cour administrative de Pau suspend l'arrêté du 22 juin 2009 dit « arrêté nuisibles » dans le département des Landes. Désormais, seuls le ragondin, le vison d'Amérique, le lapin, le sanglier et le rat musqué sont classés nuisibles dans les Landes jusqu'au 30 juin.Cette association dénonce le piégeage et la notion de dégàts que peuvent commettre certaines espèces, les éléments pour classer les espèces en nuisibles n'ayant pas été fournis assez tôt. En conséquence, les battues du mois de mars aux renards sont donc désormais proscrites, tout comme le piégeage du renard, des mustélidés et des corvidés (dont la corneille noire). Cette décision aura des effets économiques directs auprès des éleveurs de granivores régulièrement victimes d'attaques du renard.« Les arrêtés nuisibles sont systématiquement attaqués par les écologistes, tempête Jean-Marc Benquet en charge du dossier à la FDSEA. Le monde agricole doit y prendre garde et se sentir concerné par la problématique, car non seulement le renard et la corneille, mais aussi le ragondin ou le sanglier pourraient ne plus être considérés nuisibles, comme le veulent les écologistes ».Des attaques des écologistes systématiques
À charge donc pour les agriculteurs d'apporter la preuve de la nuisance des animaux, en n'omettant pas d'effectuer des déclarations précises à chaque dégàt. « Ce n'est que la multiplication des déclarations qui permettra de nouveau le classement du renard ou de la corneille en nuisible ». Les responsables de la FDSEA ont demandé au préfet une rencontre sur ce sujet. Ce dernier a, dès à présent, convoqué pour le 7 avril la commission départementale de chasse et faune sauvage qui va de nouveau statuer sur le classement des animaux en nuisibles. « Si on laisse les écologistes peser sur les décisions, demain on aura une ruralité faîte de prédateurs dans une nature désertée par son principal façonneur qu'est l'agriculteur ».
Le sanglier est, quant à lui, toujours classé nuisible et le plan de gestion du sanglier n'est pas remis en cause. En conséquence, il n'y aura plus de battues au sanglier pendant la période de semis du mais du 1er avril à la mi-juin (stade 7-8 feuilles du mais). Pour rappel, la mesure, associée à de l'agrainage de dissuasion, vise à limiter les dégàts de sangliers sur les semis. En effet, les battues dispersent les colonies de sangliers, multipliant les dégàts. La méthode utilisée l'an dernier dans le département avait eu des résultats concluants, puisque les dégàts avaient été divisés par 10. Cette année, comme l'an dernier, le mais sera en grande partie donné par les organismes collecteurs.
Si des dégàts importants surviennent, ils sont à signaler à la fédération des chasseurs, mais Benoît Rémond, animateur à la FDGDON (Fédération départementale des groupements de défense contre les organismes nuisibles) met en garde : « À la déclaration des dégàts, il faut savoir estimer de manière précise la surface touchée, car si l'écart est trop important avec la réalité, l'agriculteur peut avoir à payer le montant de l'expertise ».
De son côté, Jean-Marc Benquet appelle les producteurs à supporter les petits dégàts, notamment lorsqu'ils sont diffus : « On ne peut demander aux chasseurs d'indemniser tous les dégàts, surtout que dans certains cas, les frais d'expertise sont supérieurs au coût réel des dégàts ». Il est à signaler qu'en cas de gros dégàts malgré les mesures de prévention, des battues peuvent exceptionnellement être organisées après accord de la fédération des chasseurs.
Le blaireau, lui, n'est pas classé nuisible, mais gibier. En conséquence, il n'est possible de le piéger qu'avec l'accord du lieutenant de louveterie auquel, auparavant, aura été adressée une plainte écrite. Les déclarations de dégàts adressées à la FDGDON font également office de plainte car elles sont transmises au fur et à mesure aux louvetiers des secteurs concernés.
Dominique Maurel Pour plus de renseignements, contacter Benoît Rémond à la FDGEDON au 05 58 85 44 49 ou la Fédération des chasseurs au 05 58 90 18 69.