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Lait de brebis : une réouverture des négociations ?

Lundi 7 novembre les transformateurs ont dévoilé des propositions «déconcertantes", selon les producteurs.

Dans l'enceinte sécurisée de la sous-préfecture, les discussions entre producteurs et transformateurs de la filière ovine laitière 64 ont repris dans le cadre d'une réunion du comité directeur de l'Interprofession. En effet, nous, représentants des producteurs, avions décidé de quitter la table des négociations lors du dernier Comité Directeur, afin de montrer notre mécontentement face aux non-respects des engagements pris par les transformateurs. Nous avions fait l'effort d'accepter de ne pas être collectés au mois d'août, à  la condition que les transformateurs diminuent fortement leurs importations de lait hors bassin. Ces derniers s'étaient engagés sur un volume de 7 millions de litres importés, mais aussi de poursuivre leurs efforts sur les campagnes à  venir.
Au final, 8.5 millions de litres hors bassin ont été transformés par les industriels et coopératives et leurs prévisions pour la campagne à  venir étaient encore supérieures, tout en ne donnant aucune perspective d'évolution aux producteurs locaux ! Cette situation était inacceptable. Le président de l'interprofession, Patrick Etchegaray, avait alors pris l'initiative de suspendre également l'organisation de l'assemblée générale dans une telle situation.« Propositions surprenantes »
Ce lundi 7 novembre, devait donc marquer la reprise des discussions sur la gestion de la production de la filière avec l'examen d'une copie revue par les transformateurs qui devaient avoir affiné, leurs prévisions pour la campagne prochaine. Et leur proposition nous à  tous surpris ! Industriels et coopérateurs, solidaires, ont conclu des accords d'échanges entre eux et s'engagent à  absorber la quasi-totalité du lait du bassin à  savoir : l'ensemble de la production de lait collecté par la fromagerie des Chaumes, et une partie seulement du lait collecté par la Coopérative laitière du Pays basque (CLPB). Ainsi, près de deux millions de litres produits par les coopérateurs de la CLPB seraient aujourd'hui sans « débouchés ».
En parallèle, les transformateurs maintiennent un niveau d'importation de 8,5 millions de litres de lait. Mais leurs propositions ne s'arrêtent pas là  : ils proposent ensuite d'absorber les 2 millions du bassin mais à  la condition de se répartir les producteurs entre les entreprises et de traiter directement avec eux sans avoir la CLPB comme intermédiaire. Au passage, ce n'est pas très clair, mais cette absorption se ferait sans augmentation des prévisions de fabrication et donc, au détriment du volume affectable aux producteurs du bassin et non pas une baisse des importations ! En résumé, les transformateurs se proposent d'absorber un volume global du bassin de l'ordre de 57 millions comprenant ou non les 2 millions de litres non affectés de la CLPB à  condition que les producteurs quittent la CLPB, et de maintenir un niveau d'importation de 8,5 millions de litres.« Inacceptable » Nous sommes restés jusqu'au bout pour écouter leur proposition et non pour la valider comme certains plus aptes à  la polémique qu'au dialogue l'ont laissé entendre.
Au vu de ces éléments, on ne peut accepter de telles propositions qui ne nous donnent aucune perspective, même pas celle de pouvoir produire les volumes réalisés en 2011, et prennent des éleveurs en otage à  10 jours du début de la collecte. Nous ne pouvons accepter que la production locale soit la variable d'ajustement alors que le niveau d'importation reste au même niveau. Et nous ne pouvons pas accepter, quelles que soient les motivations, que les producteurs d'ici ne soient pas collectés.Un appel à  la médiation
Patrick Etchegaray a demandé au sous-préfet de Bayonne, de mettre toutes ses capacités d'écoute et de persuasion dans la médiation de ce « litige » entre la CLPB et les transformateurs. Nous ne pouvons imaginer qu'il n'y ait pas un retour à  la raison à  la veille du début de la campagne. Il nous faut retrouver un peu de sérénité car il ne faut pas oublier que nous devons recommencer à  discuter de la gestion de la production avec une obligation d'aboutir pour ne pas revivre cette non-collecte subie l'année passée. De même, dans chaque entreprise les négociations sur le prix du lait doivent pouvoir se tenir. Nous devons asseoir notre production, donner des perspectives aux éleveurs et travailler à  conforter leur revenu.
Ensuite, un débat ou une réflexion sur la structuration de la collecte doit avoir lieu au sein de notre filière. On le voit depuis deux ans, les entreprises aux collectes fortement excédentaires comme la fromagerie des Chaumes ou qui ne transforment pas leur collecte comme la CLPB se retrouvent tributaires des autres entreprises et se retrouvent fragilisées. En conclusion, le dialogue doit impérativement reprendre pour qu'à  court terme aucun producteur du bassin ne soit laissé de côté et que nous puissions rediscuter d'une gestion de la production dans laquelle le développement de nos producteurs doit être le fondement et les importations la variable d'ajustement.
Alain Cornu
président de la section ovine de la FDSEA
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