L'agroforesterie au service de l'apiculture
La création de haies ou de lignes d'arbres en plein champ peut être une des solutions pour lutter contre la dépopulation apicole dans nos campagnes.
À l'issue de leur bilan annuel, les responsables du GDSA (Groupement de défense sanitaire apicole des Pyrénées-Atlantiques) avaient convié Alain Canet, de l'association Arbres et Paysages. Cette dernière préconise le retour à des pratiques abandonnées : le rétablissement des haies et des arbres champêtres. « Ces derniers amènent des ressources méconnues entre plantes ligneuses et herbacées, explique Alain Canet. Les pollens sont de meilleure qualité et ce toute l'année ».
Cela pourrait être une solution afin de stopper le déclin des abeilles par une qualité et une diversité accrues de la nourriture. « Cependant, l'idée de base est que l'on peut faire une agriculture plus propre et productive avec des plantes utilisées au bon moment ».
Les atouts de l'agroforesterie
L'agroforesterie ne se veut pas uniquement au service de l'apiculture insistant sur les sols et l'eau. « C'est une donnée paysagère accompagnant les structures grises (chemins) et bleus (cours d'eau, fossés) où l'on peut planter de la végétation qui n'existe pas ou plus », explique notamment Alain Canet.
Les arbres dans les champs sont un concept qui pourrait prêter à sourire. « Ce que l'on voit, c'est la place que cela prend et pas ce que cela amène, poursuit le spécialiste d'Arbres et Paysages. Si tout est fait correctement, il n'existe aucun problème pour les engins. En captant nos polluants, l'arbre devient une ressource pour tout le monde ».
Cette solution apparaît donc simple, peu onéreuse et, qui plus est, fer de lance du rassemblement entre le fait de produire et celui de protéger. « Tout en maintenant la productivité, on peut avoir un effet bénéfique sur l'environnement. L'arbre protège les animaux et les plantes, amène la pollinisation et des auxiliaires épurateurs en matière de ravageurs, tout en stockant du carbone ». L'objectif, à long terme, est de parvenir à une agriculture sans produit.
Echo favorable
Le retour des principes de l'agroforesterie reçoit un écho plutôt favorable de la part des agriculteurs. En effet, elle va au-delà des simples pratiques culturales préconisant reconstitution des sols et récupération de bois d'oeuvre. « L'agroforesterie ne suscite pas de refus mais de l'écoute, d'autant plus qu'elle n'est pas un frein à la mécanisation », explique Alain Canet.
Pour exemple, on peut cultiver des céréales avec des arbres en plein champ suivant un alignement voulu par l'agriculteur. « Le maître mot de l'association Arbres et Paysages est l'optimisation. L'énergie solaire ne doit plus servir qu'à assécher les sols, mais aussi à faire pousser des arbres ». Dans le Gers, ce sont déjà 1.000 km de haies ou d'arbres qui ont été plantés suivant ce principe, et des dossiers, avec l'aide de l'Europe et des départements, sont en cours en Aquitaine.
Maudit frelon
Le GDSA, présidé par Pierre Darfeuil, passe, d'autre part, un cap dans la lutte contre le frelon asiatique tueur d'abeilles. Un signe encourageant pour les 350 ruchers, soit entre 13.000 et 15.000 ruches du département. « Certes, précise le responsable, la menace est en augmentation mais nous devons également lutter contre le varois, un acarien prédateur (lui aussi venu d'Asie), une sorte de petit crabe qui suce le sang des abeilles. Il existe un traitement, et les médicaments, gràce à une subvention de 25.000 euros, notamment de l'Europe, peuvent être distribués ». Le problème du frelon asiatique reste quant à lui très sensible. « Nous sommes très infestés. Même si nous n'avons pas de réelles données statistiques, on peut estimer que nous en sommes au même niveau que le département de la Gironde, soit 1.200 destructions de nids par 25 bénévoles ». Les demandes des municipalités augmentent et, gràce aux nouvelles subventions, le GDSA va pouvoir former des équipes bénévoles qui détruiront les nids accessibles quand les professionnelles ne sont pas disponibles. « Ce sont des actions nouvelles, nécessitant des formations, qui nous font sortir de notre vocation première ». Au-delà de ces deux fléaux, les adhérents du groupement signalent des problèmes de dépopulation aux mois de mai et juin derniers, dus à des phénomènes d'intoxication sur les secteurs de Lasseube et d'Arudy pour lesquels des analyses sont en cours. À tout cela, il convient d'ajouter une mortalité chronique de 30 à 40 % complétant un tableau toujours très sensible. Philippe Delvallée
Le GDSA, présidé par Pierre Darfeuil, passe, d'autre part, un cap dans la lutte contre le frelon asiatique tueur d'abeilles. Un signe encourageant pour les 350 ruchers, soit entre 13.000 et 15.000 ruches du département. « Certes, précise le responsable, la menace est en augmentation mais nous devons également lutter contre le varois, un acarien prédateur (lui aussi venu d'Asie), une sorte de petit crabe qui suce le sang des abeilles. Il existe un traitement, et les médicaments, gràce à une subvention de 25.000 euros, notamment de l'Europe, peuvent être distribués ». Le problème du frelon asiatique reste quant à lui très sensible. « Nous sommes très infestés. Même si nous n'avons pas de réelles données statistiques, on peut estimer que nous en sommes au même niveau que le département de la Gironde, soit 1.200 destructions de nids par 25 bénévoles ». Les demandes des municipalités augmentent et, gràce aux nouvelles subventions, le GDSA va pouvoir former des équipes bénévoles qui détruiront les nids accessibles quand les professionnelles ne sont pas disponibles. « Ce sont des actions nouvelles, nécessitant des formations, qui nous font sortir de notre vocation première ». Au-delà de ces deux fléaux, les adhérents du groupement signalent des problèmes de dépopulation aux mois de mai et juin derniers, dus à des phénomènes d'intoxication sur les secteurs de Lasseube et d'Arudy pour lesquels des analyses sont en cours. À tout cela, il convient d'ajouter une mortalité chronique de 30 à 40 % complétant un tableau toujours très sensible. Philippe Delvallée