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Label rouge : un demi-siècle après, toujours d'avenir

Synonyme de qualité supérieure, de bon goût et de sécurité, le label rouge a la côte auprès des consommateurs français qui lui accordent leur confiance depuis 50 ans.

file-La continuité de l'esprit des fondateurs du label rouge est assurée. «Â Les générations suivantes ont pris le relais, assurant au consommateur des produits de qualité supérieure » affirme Bernard Tauzia, à  droite de Pierre Laborde © D.M / Le Sillo
La continuité de l'esprit des fondateurs du label rouge est assurée. «Â Les générations suivantes ont pris le relais, assurant au consommateur des produits de qualité supérieure » affirme Bernard Tauzia, à  droite de Pierre Laborde © D.M / Le Sillo
Au tournant des années 1950 et 1960, le label rouge est la formulation d'un autre point de vue sur les produits agricoles face à  l'émergence de l'industrialisation de la production agricole. Il fête cette année 50 ans de qualité supérieure. À cette occasion la Fédération label rouge et le ministère de l'agriculture organisaient à  Paris un colloque « rétrospective et perspectives » le jeudi 2 décembre dans les locaux du ministère, rue de Varennes.
Une initiative d'aviculteurs landais
Pierre Laborde, ancien exploitant landais, était invité à  participer à  la table ronde de ce colloque. L'éleveur a raconté comment, avec quelques autres producteurs landais, ils ont mis sur les rails cette formidable idée du label rouge. Une initiative d'aviculteurs soucieux de développer un élevage respectant la tradition et apportant une garantie de qualité au consommateur.
Dans les années cinquante, la fin du gemmage laisse une importante population rurale, sur de petites exploitations, avec peu de revenu. « L'élevage du traditionnel poulet jaune, en petits bàtiments en bois était une solution facile pour dégager du revenu » explique l'ancien éleveur. Mais très vite, est venue l'obligation d'évoluer, avec deux options : soit l'industrialisation de l'élevage de poulet, comme cela se pratiquait dans les régions et pays voisins, soit le maintien de l'aviculture artisanale, mais en l'organisant.
Visionnaire et astucieux, un éleveur sarrois installé dans les Landes, Albert Falkenberg, a fait prendre conscience à  la profession de la viabilité et de l'avenir du système d'élevage landais. « Nous avons eu la chance d'avoir son point de vue forgé par une expérience de ce qui se passait ailleurs », commente Pierre Laborde.
Albert Falkenberg a su convaincre les professionnels de la nécessité d'organiser la production, avec une structure collective forte et obéissant à  des règles de production communes et strictes. Il fallait commercialiser partout en France, en brandissant l'appartenance géographique et la qualité comme valeurs fortes. Une stratégie qui perdure encore un demi-siècle plus tard. « Restait alors à  faire reconnaître cette qualité d'élevage par une authentification du ministère de l'agriculture », lance Pierre Laborde.
Nécessité d'une structure collective forte
Un travail de longue haleine démarre alors dès 1958. Ces travaux finissent par payer auprès des pouvoirs publics : le 5 mai 1960, le ministère de l'agriculture adopte la loi d'orientation agricole reconnaissant l'existence de la qualité supérieure de produits agricoles, au travers d'une habilitation AFAQ (Association française pour l'amélioration de la qualité). « Il a cependant encore fallu toute la détermination des professionnels pour obtenir les décrets d'application régissant les règles de production, de transformation et de commercialisation en label rouge », se souvient l'éleveur. En 1961 seront fixées les conditions d'homologation et en 1964 est créée la commission supérieure de la qualité des produits agricoles et alimentaires. Ce n'est que le 13 janvier 1965, près de 5 ans après par le ministère de l'adoption de la loi d'orientation agricole, que le premier label rouge peut enfin être attribué au poulet jaune des Landes.
Le souci a ensuite été de faire suivre dans le même esprit l'ensemble des demandes de label rouge, pour que l'éthique de qualité supérieure soit respectée. « Le consommateur devait avoir confiance en ce tampon et c'est gagné, puisqu'au bout de 50 ans, il a toujours confiance dans le label. La confiance est longue à  acquérir, plus rapide à  perdre ! » note le pionnier du label, qui estime que « le label est la certification la plus sérieuse qui soit » car il y a un cahier des charges, mais aussi un contrôle par un organisme certificateur extérieur et une sanction en cas de non-conformité.
« Cette politique a eu pour résultat de créer un lien de confiance auprès du consommateur qui ne s'est pas démenti, même si certains cherchent à  créer la confusion dans l'esprit du consommateur, conclut Pierre Laborde. Le label, c'était bien et c'est encore une solution d'avenir pour les jeunes générations. Son seul défaut est de faire bien sans le faire assez savoir ».
Dominique Maurel Label rouge : 500 produits et toujours l'esprit des débuts Aujourd'hui, 500 produits répartis dans 12 familles se partagent le précieux label. Il demeure très présent dans les viandes, surtout en volailles (plus de 300). On trouve aussi le célèbre logo rouge et blanc sur des farines, des fruits et légumes, du saumon, des herbes de Provence et même du gazon ! Depuis sa création, le label est resté fidèle à  la même philosophie : l'exigence d'une production rigoureuse et contrôlée et d'une qualité sans cesse améliorée. Seuls sont élus les produits qui, par leurs conditions de production ou de fabrication, ont un niveau de qualité supérieur par rapport aux autres produits similaires.
50 ans après, l'esprit des pionniers reste donc le même, comme l'affirme Bernard Tauzia, l'actuel président du Synalaf, le syndicat national des labels avicoles de France créé en 1967 et présidé à  l'époque par Albert Falkenberg : « L'idée d'un label qui défende un produit, un territoire et des hommes est toujours la même aujourd'hui. Il y a continuité dans les générations. On vend toujours des produits gustativement supérieurs ». Il en veut pour preuve le dynamisme par exemple de la volaille label rouge. En outre, le label rouge répond aux nouvelles attentes de la société en terme de développement durable. Il participe au patrimoine du pays. « Cet anniversaire nous permet de réaffirmer notre engagement dans ces filières de qualité qui ont su convaincre les consommateurs ».
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