La valeur du foncier révélatrice de la crise agricole
La valeur foncière du vignoble d'Aquitaine (150 000 ha) est estimée en 2008 à plus de 9 milliards d'euros, en augmentation de 37 % par rapport à 1991. Cependant, ce vignoble ne représente plus que 1/5e de la valeur viticole nationale contre près d'un tiers en 1991. Le poids pris par les vignes de champagne explique ce recul (entre 1991 et 2008 les prix y ont presque doublé). Ces deux vignobles ont connu des « évolutions contrastées » concernant « la valeur ajoutée et le revenu des viticulteurs ». Les variations du revenu des viticulteurs, ainsi que le loyer de l'argent, ont joué sur le prix du foncier viticole aquitain au cours des vingt années passées. Les revenus étant en baisse, le prix du foncier a tendance à baisser.
En effet, « le calcul du prix du foncier se base principalement sur les ventes effectuées dans l'année, corrigées d'un effet qualité et non pas sur une valeur économique potentielle du foncier ». Cependant, « l'indicateur le plus fréquemment utilisé en matière de rente foncière pour un producteur reste le coût à l'hectare de vigne rapporté au revenu », explique l'étude. Ce qui consiste à estimer le nombre d'années de revenu nécessaires à payer un hectare (hors investissements et main-d'oeuvre). Il en fallait cinq en 2008 en Aquitaine, trois en 1991.
Pour les nouveaux installés de moins de 40 ans, qui entretiennent en 2007 un vignoble d'une vingtaine d'ha en moyenne (données MSA), « c'est plus d'une vie de travail qu'il faudrait pour rembourser » leurs vignes, « en équivalent revenu et en cas d'achat », écrit l'observatoire qui en déduit : « On comprend mieux pourquoi les jeunes viticulteurs n'ont d'autre choix que le fermage ».