La Safer veut favoriser la transmission des exploitations

La présentation des premiers résultats de ces enquêtes, et surtout les actions qui ont été mises en place, est riche d'enseignement. Tout d'abord un constat: sur les 8000 exploitations professionnelles que comptent les Pyrénées-Atlantiques, 37% des exploitants ont plus de 55 ans et 2700 d'entre eux — pour 40.000 hectares — ont déclaré ne pas avoir de succession lors du dernier recensement agricole. Un tiers de la SAU est ainsi concerné. Pas une paille. Un constat suffisamment alarmant pour que soit engagée une action de sensibilisation, à  l'échelle des territoires et des filières, auprès des cédants exploitants. «Le sujet est sensible» reconnaît Éric Pénacq, directeur départemental de la Safer Pyrénées-Atlantiques. Mais il n'est pas nouveau. Déjà , dans les forums de la transmission réalisés tous les ans dans chaque département, les cédants exploitants sont amenés à  réfléchir sur leur succession. «À 55 ans, il faut commencer à  se poser des questions» conseille à  son tour Thierry Péré, chef du service installation-transmission de la chambre d'agriculture des Pyrénées-Atlantiques. Les actions de sensibilisation menées par les organisations professionnelles sont là  pour aider les exploitants cédants à  prendre conscience de l'intérêt de cette anticipation. À l'échelle d'un territoire ou d'une filière. Mais pas seulement. Anticiper et recenser Ce travail doit associer l'ensemble des acteurs locaux — élus, responsables professionnels, techniciens et ingénieurs des organisations agricoles — afin de pouvoir dresser un inventaire exhaustif des cédants exploitants de plus de 55 ans sans succession. Un grand, très grand chantier en perspective. Ce travail initié dans chaque département d'Aquitaine commence par une rencontre gratuite et à  domicile. «Nous sommes sur la base du volontariat. Ce sont les agriculteurs qui nous ouvrent leur porte et nous échangeons librement» tient à  préciser Éric Pénacq avant d'ajouter «Avec l'agriculteur, nous mettons tout à  plat». Et après? Ensemble, la Safer et les chambres d'agriculture engagent une concertation pour proposer les outils les mieux adaptés. Si rien n'est décidé dans l'immédiat, les cédants ne sont pas abandonnés. «L'idée est d'assurer un suivi de ces cédants dans le temps et de mettre en place un système de veille sur le devenir du foncier», explique le directeur de la Safer Pyrénées-Atlantiques. Des outils de veille Et c'est là  que l'outil cartographique VigiTrans intervient. Mis au point par la Safer, ce système d'information géographique permet de dresser un inventaire qui reprend, commune par commune, le nombre de cédants sans succession. Dans les Pyrénées-Atlantiques, pionnières du système, des actions de sensibilisation ont été réalisées auprès des cédants exploitants de quatre territoires: Garlin-Lembeye, Pays de Nay, Lacq-Orthez et Sud Pays basque. Pour 2014, Safer et chambre d'agriculture veulent se donner les moyens d'avoir une vision globale sur l'ensemble du département. Une vision est indispensable pour accompagner les filières et concevoir les outils de demain. Aujourd'hui, le chantier engagé en est à  ses débuts. Mais déjà  il laisse entrevoir les possibilités. Sa déclinaison dans chaque département couvert par la Safer Aquitaine Atlantique est en marche. G. Marcusse-Artigue Marché foncier ruralEn 2013, le marché foncier rural sur le territoire de la Safer Aquitaine Atlantique a concerné 32936 hectares pour un montant total de 1,128milliard d'euros, (+21% en surfaces, - 3% en valeur). La Safer a ainsi réalisé 514 acquisitions pour un total de 3759 hectares et un montant de 133,3millions d'euros dont:
» 364 acquisitions pour un total de 121M€ en Gironde.
» 89 acquisitions dans les Landes (8,60M€).
» 61 acquisitions dans les Pyrénées-Atlantiques (3,50M€).
La part des acquéreurs non agricoles est de 49% en surface et 42% en valeur pour la Gironde, 61% en surface et 73% en valeur pour les Landes et 39% en surfaces et 89% en valeur dans les Pyrénées-Atlantiques.