La SAFER Aquitaine-Atlantique dépeint le paysage rural de 2030
Face aux rapides transformations d'espaces ruraux qui font l'objet d'appréciations divergentes, l'étude des devenirs possibles des ruralités permet de cerner de nouveaux enjeux pour l'agriculture.

La fin de l'exode rural et son inversion, les transformations des modes de vie et de l'imaginaire associé à la campagne contribuent à la fabrication de nouveaux territoires, avec une intrication grandissante des dynamiques urbaines et rurales.
Du fait de la mobilité des personnes, des biens des informations et des styles de vie, les espaces ruraux connaissent de profondes mutations avec une recomposition démographique et économique d'occupation de l'espace rural. Il est intéressant d'anticiper ces mutations pour orienter recherche agronomique et stratégies de l'agriculture, ainsi que les réflexions des pouvoirs publics sur par exemple la diversité des territoires ou sur les nouvelles complémentarités ville-campagne.
Les espaces ruraux ne sont plus voués au déclin. Leur attractivité n'est plus à démontrer, mais leur avenir est suspendu à la résolution d'interrogations sur ce que seront les mouvements de périurbanisation, sur la gouvernance de territoires où les conflits d'usage s'accroissent, sur la gestion du foncier, sur la place réservée à l'agriculture. Des espaces ruraux non voués au déclin
C'est pourquoi l'INRA, afin d'identifier les enjeux futurs de sa recherche, a initié en 2006 une étude prospective sur ce que pourrait être ce milieu rural à l'horizon 2030. Lors de l'assemblée générale de la Safer Aquitaine Atlantique mardi 14 juin à Haut Mauco, les principales conclusions de ce travail étaient présentées par Olivier Mora, de l'unité prospective de l'INRA.
Conduite par l'Institut avec le concours d'un groupe d'experts pluridisciplinaires (agronomes, géographes, écologues, économistes, sociologues, ...), la prospective propose quatre scénarios de devenirs possibles des ruralités (voir zoom ci-dessous) à partir d'un état des lieux des espaces ruraux et de leurs tendances d'évolution. Quatre facteurs de cette évolution ont été choisis : la mobilité villes-campagnes, les dynamiques économiques dans les campagnes, la gouvernance des territoires ruraux et enfin la relation aux ressources naturelles et patrimoniales. Chaque scénario est l'illustration d'un avenir possible, non exclusif des autres.
La prospective montre que les nouvelles formes de ruralité qui apparaissent sont étroitement liées aux dynamiques urbaines, avec notamment le développement de vastes espaces périurbains, hybrides de ville et de campagne. La campagne en tant que domaine dédié à la seule activité agriÂcole a disparu. Elle est désormais un espace aux multiples usages, où des individus travaillent, habitent et se détendent « Le devenir des campagnes ne peut plus se concevoir indépendamment de celui des villes » en déduit le chercheur pour qui, par ailleurs, « la diversité actuelle des ruralités et la pluralité des évolutions possibles impliquent de rester attentif à une certaine géodiverÂsité des territoires, comme on s'attache à la biodiversité ».
Pour l'agriculture, les scénarios de nouvelles ruralités laissent apparaître des enjeux qui portent notamment sur le contrôle du foncier, sur la contribution à la valorisation du patrimoine paysager, culturel et productif, sur la maîtrise des risques environnementaux et sanitaires, sur la compatibilité d'une diversité de formes productives.
Dominique Maurel 4 scénarios
- Les campagnes de la diffusion métropolitaine : étalement des grandes villes, intense
mobilité des résidents périurbains, agriculture localisée dans les interstices de ce tissu métropolitain, développement d'espaces naturels en réponse aux demandes de nature des urbains.
- Les campagnes déconnectées des villes, devenant des « espaces alternatifs » pour des individus oscillant entre ville et campagne : très grande mobilité ville-campagne des individus ; territoires ruraux attractifs pour les citadins ; l'agriculture a un rôle essentiel d'entretien des paysages et de gestion des écosystèmes.
- Les campagnes au service de la densification urbaine. La ville s'érige : les mobilités sont limitées par la hausse du coût de l'énergie. Concentration des populations dans les villes qui se densifient. Les grandes villes intègrent des formes de micro-campagnes intra-urbaines (parcs, bois, espaces agricoles). Dualités entre agriculture et espaces protégés.
- Les campagnes dans les mailles des réseaux de villes, devenant des « espaces complémentaires » des villes. Une France en patchwork : les mobilités se portent vers les villes, petites et moyennes qui attirent de nouveaux résidents par leur qualité de vie. Différentes agricultures coexistent, enchevêtrées avec des espaces naturels protégés.
Les espaces ruraux ne sont plus voués au déclin. Leur attractivité n'est plus à démontrer, mais leur avenir est suspendu à la résolution d'interrogations sur ce que seront les mouvements de périurbanisation, sur la gouvernance de territoires où les conflits d'usage s'accroissent, sur la gestion du foncier, sur la place réservée à l'agriculture. Des espaces ruraux non voués au déclin
C'est pourquoi l'INRA, afin d'identifier les enjeux futurs de sa recherche, a initié en 2006 une étude prospective sur ce que pourrait être ce milieu rural à l'horizon 2030. Lors de l'assemblée générale de la Safer Aquitaine Atlantique mardi 14 juin à Haut Mauco, les principales conclusions de ce travail étaient présentées par Olivier Mora, de l'unité prospective de l'INRA.
Conduite par l'Institut avec le concours d'un groupe d'experts pluridisciplinaires (agronomes, géographes, écologues, économistes, sociologues, ...), la prospective propose quatre scénarios de devenirs possibles des ruralités (voir zoom ci-dessous) à partir d'un état des lieux des espaces ruraux et de leurs tendances d'évolution. Quatre facteurs de cette évolution ont été choisis : la mobilité villes-campagnes, les dynamiques économiques dans les campagnes, la gouvernance des territoires ruraux et enfin la relation aux ressources naturelles et patrimoniales. Chaque scénario est l'illustration d'un avenir possible, non exclusif des autres.
La prospective montre que les nouvelles formes de ruralité qui apparaissent sont étroitement liées aux dynamiques urbaines, avec notamment le développement de vastes espaces périurbains, hybrides de ville et de campagne. La campagne en tant que domaine dédié à la seule activité agriÂcole a disparu. Elle est désormais un espace aux multiples usages, où des individus travaillent, habitent et se détendent « Le devenir des campagnes ne peut plus se concevoir indépendamment de celui des villes » en déduit le chercheur pour qui, par ailleurs, « la diversité actuelle des ruralités et la pluralité des évolutions possibles impliquent de rester attentif à une certaine géodiverÂsité des territoires, comme on s'attache à la biodiversité ».
Pour l'agriculture, les scénarios de nouvelles ruralités laissent apparaître des enjeux qui portent notamment sur le contrôle du foncier, sur la contribution à la valorisation du patrimoine paysager, culturel et productif, sur la maîtrise des risques environnementaux et sanitaires, sur la compatibilité d'une diversité de formes productives.
Dominique Maurel 4 scénarios
- Les campagnes de la diffusion métropolitaine : étalement des grandes villes, intense
mobilité des résidents périurbains, agriculture localisée dans les interstices de ce tissu métropolitain, développement d'espaces naturels en réponse aux demandes de nature des urbains.
- Les campagnes déconnectées des villes, devenant des « espaces alternatifs » pour des individus oscillant entre ville et campagne : très grande mobilité ville-campagne des individus ; territoires ruraux attractifs pour les citadins ; l'agriculture a un rôle essentiel d'entretien des paysages et de gestion des écosystèmes.
- Les campagnes au service de la densification urbaine. La ville s'érige : les mobilités sont limitées par la hausse du coût de l'énergie. Concentration des populations dans les villes qui se densifient. Les grandes villes intègrent des formes de micro-campagnes intra-urbaines (parcs, bois, espaces agricoles). Dualités entre agriculture et espaces protégés.
- Les campagnes dans les mailles des réseaux de villes, devenant des « espaces complémentaires » des villes. Une France en patchwork : les mobilités se portent vers les villes, petites et moyennes qui attirent de nouveaux résidents par leur qualité de vie. Différentes agricultures coexistent, enchevêtrées avec des espaces naturels protégés.