La border disease en ligne de mire
Le nombre croissant de dossiers de border disease et les problèmes de fertilité chez les brebis soulevés par le Centre ovin, ont incité le GDS64 à avoir une vision objective de la présence de la maladie dans le département.

Un sondage a été réalisé en 2012 et 174 troupeaux ont été tirés au sort, en fonction de la typologie d'élevages:
- 15 cheptels ovins pur non transhumants,
- 48 cheptels ovins mixtes (ovins/bovins) non transhumants,
- 18 cheptels ovins pur transhumants,
- 93 cheptels ovins mixtes transhumants. Une analyse sérologique sur le lait de tank a été réalisée dans ces cheptels. Il en ressort que 35% de ces élevages avaient des laits séropositifs. Cela signifie que ces animaux ont eu un contact avec la maladie. Mais cela ne donne pas d'indication sur le moment où le troupeau a été en contact avec la maladie car, une fois contaminées, les brebis restent séropositives toute leur vie. Des résultats inquiétants Pour les cheptels identifiés avec un lait séropositif, des prélèvements de sang ont été effectués sur les jeunes animaux (antenaises). En effet, si les animaux de moins d'un an sont séropositifs, cela veut dire que le contact avec la maladie est récent. Après contrôles sur les agnelles, il s'avère qu'environ 14% des cheptels ovins lait du sondage ont connu un passage récent du virus. Ces résultats sont inquiétants pour les élevages, mais on peut maîtriser et gérer la maladie en faisant des propositions aux éleveurs (vaccination, gestion collective). Ainsi, dans l'Aveyron, où des actions ont été mises en place depuis très longtemps, la maladie, au travers des analyses de lait, impacte maintenant moins de 1% des cheptels. Une campagne de dépistage systématique Suite aux résultats de ce sondage, le GDS des Pyrénées-Atlantiques a décidé de réaliser, une fois par an, un dépistage de la border disease chez tous les éleveurs ovins laitiers adhérents du GDS. Cette analyse sera réalisée en février. Pour les éleveurs livreurs, les prélèvements seront réalisés par les laiteries, en même temps que les prélèvements agalactie pour les zones réglementées (ZR, ZT). Pour les éleveurs fermiers, des kits de prélèvement ont été envoyés par le GDS et par l'Interprofession lait de brebis. Les éleveurs fermiers réaliseront directement ces prélèvements, suivant les consignes données, avant de les envoyer chez leur vétérinaire. Chaque éleveur recevra ensuite son résultat, par courrier, avec les dispositions à prendre. Les vétérinaires recevront également une copie de tous les résultats (positifs et négatifs) de leur clientèle. Pour les éleveurs qui auront un résultat de lait de tank négatif, il n'y aura rien de particulier à faire. Par contre, pour les éleveurs qui auront un lait de tank séropositif, il sera vivement conseillé de faire réaliser, par le vétérinaire, des sérologies sur antenaises. Si ces antenaises sont séropositives, c'est que le virus de la border disease circule dans le cheptel. Il sera alors très fortement conseillé de vacciner les jeunes mises à la reproduction pour la première année, et ce durant trois à quatre campagnes. Pour les éleveurs d'ovins viande qui cotisent pour 50 animaux ou plus, le vétérinaire sanitaire pourra réaliser 10 prises de sang sur les antenaises au moment de la prophylaxie annuelle. Un statut pour tous les cheptels Ces analyses, ainsi que les recontrôles, devront être réalisés avant la lutte et avant les montées en estives pour bénéficier de délais suffisants pour prévoir la vaccination. Par la suite, tout comme pour la brucellose et l'agalactie contagieuse, un statut border disease sera donné à tous les cheptels ovins lait, adhérents au GDS64. Toutes les analyses et les recontrôles seront pris en charge par le GDS. Par contre, la vaccination sera à la charge de l'éleveur. Un montant de 0,06€/ovin cotisant est inclus dans la cotisation annuelle. Cette opération a pour objectif collectif de diminuer les pertes provoquées par la maladie. Il appartient à chacun de la conduire complètement. Les dossiers border qui seront présentés dorénavant à la caisse sanitaire des petits ruminants ne pourront être traités que si l'éleveur demandeur a appliqué l'ensemble des dispositions proposées relatives au dépistage, ainsi que les conseils consécutifs (recontrôles et vaccination). Le GDS 64 Origines de la maladieIdentifiée pour la première fois en 1959 sur des ovins vivants dans les régions frontalières de l'Angleterre et du Pays de Galles (maladie des frontières), la maladie se manifeste par la présence de brebis vides dans le troupeau, d'avortements (parfois seul symptôme), de mort-nés, d'agneaux faibles présentant de façon plus ou moins importante des tremblements, des anomalies du squelette et un aspect hirsute.
En 1984, une forme grave de la maladie est apparue en Aveyron et fut dénommée Petega ovina.
Étiologie et transmissionLa maladie est due à un virus très proche du virus BVD des bovins. Les matières virulentes sont les produits des sécrétions et des excrétions (sperme, sécrétions utérines, liquide amniotique, lait, salive, larmes, jetage, urine, fèces lors de maladie clinique).
La contamination s'effectue surtout par ingestion et inhalation ou par voie utérine lors de la lutte ou de l'insémination artificielle.
Il existe une transmission entre les bovins et les ovins.
Deux facteurs de risques dans les troupeaux du département ont été identifiés par le GDS, la transhumance et le fait d'avoir un atelier bovin.
Symptômes de la maladieLes symptômes décrits ne sont pas tous présents dans un même troupeau, suivant le stade de la brebis au moment du passage viral.
En 1984 en Aveyron, une forme grave de la maladie a provoqué sur les brebis adultes de 5 à 20% de mortalité, avec hyperthermie, diarrhée liquide nauséabonde, noiràtre.
Plus classiquement, le virus de la border affaiblit le troupeau. Toutes les autres maladies deviennent plus difficiles à soigner. On constate:
- Avortements embryonnaires et fort taux de brebis vides. Les avortements peuvent survenir aussi dans le dernier tiers de la gestation avec expulsion de foetus plus ou moins momifiés.
- Des agneaux normaux, des mort-nés et des agneaux faibles et petits qui présentent des anomalies (agneaux hirsutes), mort rapide en allaitement ou au sevrage.
Les survivants présentent des retards de croissance importants, une sensibilité accrue aux maladies (digestives, respiratoires, ecthyma).
Pathogénie- Si l'infection a lieu avant le 60e jour de gestation, soit la brebis avorte, soit elle peut donner naissance à un agneau IPI (infecté permanent immunotolérant).
L'agneau IPI dans la plupart des cas meurt assez jeune, mais il est un réservoir de virus qui contamine le troupeau.
- Si l'infection a lieu entre 60 et 80 à 85 jours: troubles de la reproduction et anomalies sur les agneaux. Les agneaux ne sont pas porteurs du virus mais ont des anticorps.
- Après 80 à 85 jours: agneaux faibles ou normaux non porteurs du virus mais ayant des anticorps.Diagnostic
On pensera à la border disease lorsque l'on aura de nombreuses brebis vides ou des avortements tardifs, avec des agneaux ayant divers troubles (agneaux trembleurs, diarrhées).
Dans tous les cas, le diagnostic sera confirmé par le laboratoire qui pourra isoler le virus à partir de la rate et du sang.
La sérologie permet aussi de mettre en évidence un passage de border.
De nouvelles techniques de dosage d'anticorps dans le lait de tank permettent, à faible coût, d'identifier une circulation de border.ProphylaxieC'est le seul moyen de lutte, tout traitement étant illusoire (maladie virale).
» Gestion sanitaire
Les sérologies sur les agneaux ou agnelles de 1 à 2 ans permettent de savoir si le virus a circulé récemment dans le troupeau (sérologie sur 5 à 10 animaux).
» Éradication de la maladie Il faudrait éliminer les IPI.
Recherche du virus par PCR sur sang de mélange de 20 animaux (problème de coût).
Les animaux infectés (non IPI) s'immunisent, mais le nombre important d'animaux et le renouvellement peuvent permettre une circulation virale pendant plusieurs années au sein du troupeau.
» PréventionIl est préconisé une vaccination annuelle de tous les animaux avec un vaccin bovin contre la maladie des muqueuses, à la 1/2 dose bovine, un à deux mois avant la mise à la reproduction.
On surveillera la circulation du virus en réalisant des sérologies sur les agnelles avant vaccination.
Lorsque le virus ne circulera plus, par précaution, on vaccinera les animaux pendant encore deux ans.
NB: La vaccination réduit l'incidence clinique de la maladie dans les troupeaux infectés.
- 15 cheptels ovins pur non transhumants,
- 48 cheptels ovins mixtes (ovins/bovins) non transhumants,
- 18 cheptels ovins pur transhumants,
- 93 cheptels ovins mixtes transhumants. Une analyse sérologique sur le lait de tank a été réalisée dans ces cheptels. Il en ressort que 35% de ces élevages avaient des laits séropositifs. Cela signifie que ces animaux ont eu un contact avec la maladie. Mais cela ne donne pas d'indication sur le moment où le troupeau a été en contact avec la maladie car, une fois contaminées, les brebis restent séropositives toute leur vie. Des résultats inquiétants Pour les cheptels identifiés avec un lait séropositif, des prélèvements de sang ont été effectués sur les jeunes animaux (antenaises). En effet, si les animaux de moins d'un an sont séropositifs, cela veut dire que le contact avec la maladie est récent. Après contrôles sur les agnelles, il s'avère qu'environ 14% des cheptels ovins lait du sondage ont connu un passage récent du virus. Ces résultats sont inquiétants pour les élevages, mais on peut maîtriser et gérer la maladie en faisant des propositions aux éleveurs (vaccination, gestion collective). Ainsi, dans l'Aveyron, où des actions ont été mises en place depuis très longtemps, la maladie, au travers des analyses de lait, impacte maintenant moins de 1% des cheptels. Une campagne de dépistage systématique Suite aux résultats de ce sondage, le GDS des Pyrénées-Atlantiques a décidé de réaliser, une fois par an, un dépistage de la border disease chez tous les éleveurs ovins laitiers adhérents du GDS. Cette analyse sera réalisée en février. Pour les éleveurs livreurs, les prélèvements seront réalisés par les laiteries, en même temps que les prélèvements agalactie pour les zones réglementées (ZR, ZT). Pour les éleveurs fermiers, des kits de prélèvement ont été envoyés par le GDS et par l'Interprofession lait de brebis. Les éleveurs fermiers réaliseront directement ces prélèvements, suivant les consignes données, avant de les envoyer chez leur vétérinaire. Chaque éleveur recevra ensuite son résultat, par courrier, avec les dispositions à prendre. Les vétérinaires recevront également une copie de tous les résultats (positifs et négatifs) de leur clientèle. Pour les éleveurs qui auront un résultat de lait de tank négatif, il n'y aura rien de particulier à faire. Par contre, pour les éleveurs qui auront un lait de tank séropositif, il sera vivement conseillé de faire réaliser, par le vétérinaire, des sérologies sur antenaises. Si ces antenaises sont séropositives, c'est que le virus de la border disease circule dans le cheptel. Il sera alors très fortement conseillé de vacciner les jeunes mises à la reproduction pour la première année, et ce durant trois à quatre campagnes. Pour les éleveurs d'ovins viande qui cotisent pour 50 animaux ou plus, le vétérinaire sanitaire pourra réaliser 10 prises de sang sur les antenaises au moment de la prophylaxie annuelle. Un statut pour tous les cheptels Ces analyses, ainsi que les recontrôles, devront être réalisés avant la lutte et avant les montées en estives pour bénéficier de délais suffisants pour prévoir la vaccination. Par la suite, tout comme pour la brucellose et l'agalactie contagieuse, un statut border disease sera donné à tous les cheptels ovins lait, adhérents au GDS64. Toutes les analyses et les recontrôles seront pris en charge par le GDS. Par contre, la vaccination sera à la charge de l'éleveur. Un montant de 0,06€/ovin cotisant est inclus dans la cotisation annuelle. Cette opération a pour objectif collectif de diminuer les pertes provoquées par la maladie. Il appartient à chacun de la conduire complètement. Les dossiers border qui seront présentés dorénavant à la caisse sanitaire des petits ruminants ne pourront être traités que si l'éleveur demandeur a appliqué l'ensemble des dispositions proposées relatives au dépistage, ainsi que les conseils consécutifs (recontrôles et vaccination). Le GDS 64 Origines de la maladieIdentifiée pour la première fois en 1959 sur des ovins vivants dans les régions frontalières de l'Angleterre et du Pays de Galles (maladie des frontières), la maladie se manifeste par la présence de brebis vides dans le troupeau, d'avortements (parfois seul symptôme), de mort-nés, d'agneaux faibles présentant de façon plus ou moins importante des tremblements, des anomalies du squelette et un aspect hirsute.
En 1984, une forme grave de la maladie est apparue en Aveyron et fut dénommée Petega ovina.
Étiologie et transmissionLa maladie est due à un virus très proche du virus BVD des bovins. Les matières virulentes sont les produits des sécrétions et des excrétions (sperme, sécrétions utérines, liquide amniotique, lait, salive, larmes, jetage, urine, fèces lors de maladie clinique).
La contamination s'effectue surtout par ingestion et inhalation ou par voie utérine lors de la lutte ou de l'insémination artificielle.
Il existe une transmission entre les bovins et les ovins.
Deux facteurs de risques dans les troupeaux du département ont été identifiés par le GDS, la transhumance et le fait d'avoir un atelier bovin.
Symptômes de la maladieLes symptômes décrits ne sont pas tous présents dans un même troupeau, suivant le stade de la brebis au moment du passage viral.
En 1984 en Aveyron, une forme grave de la maladie a provoqué sur les brebis adultes de 5 à 20% de mortalité, avec hyperthermie, diarrhée liquide nauséabonde, noiràtre.
Plus classiquement, le virus de la border affaiblit le troupeau. Toutes les autres maladies deviennent plus difficiles à soigner. On constate:
- Avortements embryonnaires et fort taux de brebis vides. Les avortements peuvent survenir aussi dans le dernier tiers de la gestation avec expulsion de foetus plus ou moins momifiés.
- Des agneaux normaux, des mort-nés et des agneaux faibles et petits qui présentent des anomalies (agneaux hirsutes), mort rapide en allaitement ou au sevrage.
Les survivants présentent des retards de croissance importants, une sensibilité accrue aux maladies (digestives, respiratoires, ecthyma).
Pathogénie- Si l'infection a lieu avant le 60e jour de gestation, soit la brebis avorte, soit elle peut donner naissance à un agneau IPI (infecté permanent immunotolérant).
L'agneau IPI dans la plupart des cas meurt assez jeune, mais il est un réservoir de virus qui contamine le troupeau.
- Si l'infection a lieu entre 60 et 80 à 85 jours: troubles de la reproduction et anomalies sur les agneaux. Les agneaux ne sont pas porteurs du virus mais ont des anticorps.
- Après 80 à 85 jours: agneaux faibles ou normaux non porteurs du virus mais ayant des anticorps.Diagnostic
On pensera à la border disease lorsque l'on aura de nombreuses brebis vides ou des avortements tardifs, avec des agneaux ayant divers troubles (agneaux trembleurs, diarrhées).
Dans tous les cas, le diagnostic sera confirmé par le laboratoire qui pourra isoler le virus à partir de la rate et du sang.
La sérologie permet aussi de mettre en évidence un passage de border.
De nouvelles techniques de dosage d'anticorps dans le lait de tank permettent, à faible coût, d'identifier une circulation de border.ProphylaxieC'est le seul moyen de lutte, tout traitement étant illusoire (maladie virale).
» Gestion sanitaire
Les sérologies sur les agneaux ou agnelles de 1 à 2 ans permettent de savoir si le virus a circulé récemment dans le troupeau (sérologie sur 5 à 10 animaux).
» Éradication de la maladie Il faudrait éliminer les IPI.
Recherche du virus par PCR sur sang de mélange de 20 animaux (problème de coût).
Les animaux infectés (non IPI) s'immunisent, mais le nombre important d'animaux et le renouvellement peuvent permettre une circulation virale pendant plusieurs années au sein du troupeau.
» PréventionIl est préconisé une vaccination annuelle de tous les animaux avec un vaccin bovin contre la maladie des muqueuses, à la 1/2 dose bovine, un à deux mois avant la mise à la reproduction.
On surveillera la circulation du virus en réalisant des sérologies sur les agnelles avant vaccination.
Lorsque le virus ne circulera plus, par précaution, on vaccinera les animaux pendant encore deux ans.
NB: La vaccination réduit l'incidence clinique de la maladie dans les troupeaux infectés.