Irrigation : «Â Ne pas relàcher la pression »
Dans une lettre ouverte que nous publions ici, le président du Groupement des irrigants, Guy Estrade, dénonce une nouvelle fois l'application du décret qui instaure la mise en place des volumes prélevables.
La mise en place de la gestion collective et de la réforme des volumes alloués à l'irrigation se poursuit. L'étude commandée par l'Agence de l'eau Adour-Garonne et la DREAL Midi-Pyrénées (N.D.L.R. : direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement), et réalisée par la Compagnie d'aménagement des coteaux de Gascogne, annonce une baisse des volumes prélevables par l'irrigation, y compris sur le bassin des Lèes et des Luys en Pyrénées-Atlantiques !
Au-delà des aberrations résultant du « dogme » de certaines administrations régionales, ces résultats sont intolérables et dangereux pour notre département. En effet, la totalité des prélèvements pour l'irrigation dans les Pyrénées-Atlantiques, localisée en zone de répartition des eaux (Nord-Est du département à partir des Luys inclus), est effectuée à partir de ressources stockées dans des lacs pendant l'hiver et qui par conséquent n'a pas d'impact sur le milieu naturel durant l'été. La profession agricole (irrigants, coopératives), les responsables politiques et l'administration départementale sont unanimes : la spoliation de cette eau inscrite dans les règlements des retenues est inacceptable !
Afin de mettre en exergue la légèreté d'une étude partisane décriée par les instances économiques et politiques de notre département, les quatre chambres d'agriculture, en partenariat avec les associations d'irrigants, ont financé une contre expertise.
« Une étude légère et partisane »La profession a assisté aux premières réunions de « concertation » organisées par la préfecture. Nous voulons bien reconnaître l'importance de l'Organisme unique à condition que tous les usages soient pris en compte. L'eau est un bien commun qui nous concerne tous. Mais au travers de cette réforme, la société tente bel et bien de mettre le monde agricole au ban de la gestion de l'eau. Et pourtant, ce sont les irrigants qui paient aujourd'hui l'intégralité des coûts de fonctionnement des ouvrages de stockage, que ce soit pour les prélèvements d'irrigation mais aussi pour le soutien d'étiage des cours d'eau !
Un chiffre simple : sur la totalité du volume stocké dans des retenues à vocation agricole, plus d'un tiers est consacré au soutien d'étiage. Nous entendons bien trop souvent le même discours : « C'est le contribuable qui paie les ouvrages ». Ce discours est insensé puisqu'il s'agit d'un investissement de l'État qui permet de créer de l'économie en France. Un ouvrage est rentabilisé en seulement quelques années lorsque l'on prend en considération la richesse créée par la production de rendements supplémentaires. A contrario, l'État ne crée pas beaucoup de richesse en commandant telle ou telle étude environnementale
Si demain, les volumes liés à l'irrigation diminuent, qui va payer la salubrité et le surplus de soutien d'étiage ? Toujours les irrigants ? Jusqu'à preuve du contraire les environnementalistes ne paient pas. Et quid des nouvelles contraintes imposées par l'État au travers de la mise aux normes des ouvrages ? Toutes ces réformes votées tambour battant ont omis de poser ces questions et menacent désormais l'équilibre économique et environnemental de notre territoire.
« La profession sait gérer l'eau »En l'état, la profession s'oppose à l'application du décret tel qu'il est écrit. Nous réclamons par ailleurs la réalisation d'une étude d'impact socio-économique de cette réforme. Nous défendons également le fait qu'une gestion par volume est une aberration. Nous revendiquons une gestion par débit.
Ces dernières années, la profession a démontré qu'elle savait gérer les prélèvements par les débits. Les tours d'eau mis en place par la chambre d'agriculture sur les cours d'eau déficitaires en 2009, année exceptionnellement sèche, ont montré une fois de plus que l'irrigant sait mieux que quiconque gérer l'eau.
Les contraintes sociales, économiques et environnementales que nous subissons tous les jours en tant qu'irrigants sont intolérables. C'est dans l'intérêt de tous, de garantir une production sécurisée et de qualité, gràce à une eau que nous savons mobiliser et gérer.
Au travers de cette réforme, il nous faut nous rendre compte d'une chose : si guerre de l'eau il y a, ce sera à l'encontre des dogmes véhiculés par certains lobbies « agri-phobes » et non pas sur la raréfaction de la ressource, qui n'est plus d'actualité sur notre territoire aménagé en conséquence depuis des années.
Guy Estrade
président du Groupement des Irrigants
Au-delà des aberrations résultant du « dogme » de certaines administrations régionales, ces résultats sont intolérables et dangereux pour notre département. En effet, la totalité des prélèvements pour l'irrigation dans les Pyrénées-Atlantiques, localisée en zone de répartition des eaux (Nord-Est du département à partir des Luys inclus), est effectuée à partir de ressources stockées dans des lacs pendant l'hiver et qui par conséquent n'a pas d'impact sur le milieu naturel durant l'été. La profession agricole (irrigants, coopératives), les responsables politiques et l'administration départementale sont unanimes : la spoliation de cette eau inscrite dans les règlements des retenues est inacceptable !
Afin de mettre en exergue la légèreté d'une étude partisane décriée par les instances économiques et politiques de notre département, les quatre chambres d'agriculture, en partenariat avec les associations d'irrigants, ont financé une contre expertise.
« Une étude légère et partisane »La profession a assisté aux premières réunions de « concertation » organisées par la préfecture. Nous voulons bien reconnaître l'importance de l'Organisme unique à condition que tous les usages soient pris en compte. L'eau est un bien commun qui nous concerne tous. Mais au travers de cette réforme, la société tente bel et bien de mettre le monde agricole au ban de la gestion de l'eau. Et pourtant, ce sont les irrigants qui paient aujourd'hui l'intégralité des coûts de fonctionnement des ouvrages de stockage, que ce soit pour les prélèvements d'irrigation mais aussi pour le soutien d'étiage des cours d'eau !
Un chiffre simple : sur la totalité du volume stocké dans des retenues à vocation agricole, plus d'un tiers est consacré au soutien d'étiage. Nous entendons bien trop souvent le même discours : « C'est le contribuable qui paie les ouvrages ». Ce discours est insensé puisqu'il s'agit d'un investissement de l'État qui permet de créer de l'économie en France. Un ouvrage est rentabilisé en seulement quelques années lorsque l'on prend en considération la richesse créée par la production de rendements supplémentaires. A contrario, l'État ne crée pas beaucoup de richesse en commandant telle ou telle étude environnementale
Si demain, les volumes liés à l'irrigation diminuent, qui va payer la salubrité et le surplus de soutien d'étiage ? Toujours les irrigants ? Jusqu'à preuve du contraire les environnementalistes ne paient pas. Et quid des nouvelles contraintes imposées par l'État au travers de la mise aux normes des ouvrages ? Toutes ces réformes votées tambour battant ont omis de poser ces questions et menacent désormais l'équilibre économique et environnemental de notre territoire.
« La profession sait gérer l'eau »En l'état, la profession s'oppose à l'application du décret tel qu'il est écrit. Nous réclamons par ailleurs la réalisation d'une étude d'impact socio-économique de cette réforme. Nous défendons également le fait qu'une gestion par volume est une aberration. Nous revendiquons une gestion par débit.
Ces dernières années, la profession a démontré qu'elle savait gérer les prélèvements par les débits. Les tours d'eau mis en place par la chambre d'agriculture sur les cours d'eau déficitaires en 2009, année exceptionnellement sèche, ont montré une fois de plus que l'irrigant sait mieux que quiconque gérer l'eau.
Les contraintes sociales, économiques et environnementales que nous subissons tous les jours en tant qu'irrigants sont intolérables. C'est dans l'intérêt de tous, de garantir une production sécurisée et de qualité, gràce à une eau que nous savons mobiliser et gérer.
Au travers de cette réforme, il nous faut nous rendre compte d'une chose : si guerre de l'eau il y a, ce sera à l'encontre des dogmes véhiculés par certains lobbies « agri-phobes » et non pas sur la raréfaction de la ressource, qui n'est plus d'actualité sur notre territoire aménagé en conséquence depuis des années.
Guy Estrade
président du Groupement des Irrigants