Il y a 50 ans, les Landes lançaient le premier Label Rouge
Sécurité sanitaire, traçabilité, contrôles sont les premières définitions d'un produit estampillé du logo « Label Rouge » pour le consommateur français. À 50 ans, il est synonyme de qualité, de bon goût et jouit d'une belle notoriété.

Emblème de l'agriculture régionale, le poulet jaune des Landes a été le premier a obtenir le précieux Lable Rouge. © Réussir/B. C.
Le Label Rouge est la formulation d'un autre point de vue sur les produits agricoles face à l'émergence de l'industrialisation de la production agricole au tournant des années 1950 et 1960. 50 ans après, parti des Landes et de ses volailles fermières, le label s'est étendu à divers produits et demeure très présent dans les viandes.
Chez les consommateurs français, il est d'abord l'emblème d'une garantie, celle de produits sûrs sur le plan sanitaire, la sécurité sanitaire des aliments demeurant une attente sociétale forte. Propriété du ministère de l'Agriculture, c'est une certification opérée par un organisme certificateur indépendant reconnu par l'État.
Une notoriété inégalée
Une enquête de l'institut de sondages Opinion Way réalisée en janvier 2010 a démontré que le Label Rouge jouit d'une belle notoriété : pour 60 % des Français, il constitue « le marqueur de qualité des produits alimentaires » le plus connu et 66 % lui associent une image très positive. Surtout, quand on leur évoque le label, les consommateurs français le définissent par les mots « sécurité », « contrôle », « traçabilité ».
Le goût arrive ensuite, mais il demeure fondamental dans l'appréhension par le consommateur de la qualité d'un produit. Il ressort ainsi d'une enquête Consommateurs conduite par le Credoc (Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie) en 2007 que les volailles Label Rouge sont regardées comme « meilleures au goût » et toujours « plus sûres ».
D'ailleurs des analyses physico-chimiques et microbiologiques, des tests sensoriels viennent prouver ce meilleur goût lié au label. Mais aujourd'hui, une alimentation dite de qualité est aussi fortement couplée à l'argument santé, autour de la notion de « repas équilibré » notamment.
Respect de l'animal
Certains posent néanmoins une question à la FedeLIS (Fédération Label Rouge, IG et STG) qui défend les signes officiels de qualité et d'origine : « Le Label Rouge peut-il continuer à se différencier ? » Claude Risac du groupe Casino cherche à stimuler ce label : « Bravo pour ses 50 ans ! Mais nous avons encore à faire du travail ensemble en terme de qualité. »
Certains produits sous Label Rouge se vendent pour 70 % en grande distribution. Et les enseignes de ce secteur se livrent une concurrence si féroce qu'elles cherchent toujours à se différencier dans l'offre de leurs rayons.
Face à ces stratégies de commercialisation des distributeurs, le Landais Pierre Laborde, l'un des tout premiers pionniers de l'émergence du Label Rouge, rappelle ce qui fonde la légitimité du label : « Il y a des cahiers des charges, un contrôle de l'application de ces cahiers et des sanctions si elle n'est pas respectée. »
Et Jean-Pierre Poulain, socioanthropologue et professeur à l'Université de Toulouse Le Mirail, livre un autre atout du Label Rouge pour l'avenir : « Dans nos sociétés modernes où l'animal de rente et de chasse est de plus en plus difficile à penser, le Label Rouge est agrégé au respect de l'animal. »