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« Gérer l'eau, c'est avant tout la stocker »

Jean-Luc Capes, nouveau secrétaire général d'Irrigants de France et président du nouveau grouep “eau” créé dernièrement par la FNSEA fait le point sur la situation hydrique du bassin de l'Adour et les attentes de la profession en matière d'irrigation.

file-L'ancien président de la FDSEA des Landes a été élu secrétaire général d'Irrigants de France et piloe le groupe “eau” créé le 11 mai dernier par la FNSEA. © Le Sillon
L'ancien président de la FDSEA des Landes a été élu secrétaire général d'Irrigants de France et piloe le groupe “eau” créé le 11 mai dernier par la FNSEA. © Le Sillon
Le 11 mai, Xavier Beulin, a annoncé que la FNSEA se dotait d'un comité sur l'eau chargé de réfléchir à  la constitution de réserves d'eau. La profession veut répondre aux épisodes de sècheresse comme celui que traverse actuellement la France. Il sera présidé par Jean-Luc Capes, ancien président de la FDSEA des Landes et spécialiste de la question. « Parce que l'on ne s'est pas donné les moyens de constituer des réserves, il est dramatique de constater que l'on va être en situation de crise par rapport à  l'élevage alors que l'on aurait pu essayer d'anticiper », déplore Xavier Beulin. Ces réserves seraient constituées durant les périodes hivernales. La FNSEA a installé jeudi un groupe en charge de l'eau dont vous êtes le président. Pourquoi un tel groupe ? Suite au congrès de la FNSEA, les membres du bureau ont constaté qu'il existait quelques dossiers récurrents sur l'ensemble du territoire national, comme les dégàts de gibier, l'organisation par rapport à  l'international, le renforcement de la FRSEA dans le cadre de la RGPP et l'eau d'irrigation. Décision a été prise de créer des groupes de travail sur ces sujets. Sur l'eau d'irrigation, la problématique monte en puissance et est accentuée par la sécheresse actuelle. Quel est l'objectif du groupe ? Il doit réfléchir à  la constitution de réserves d'eau, en relation étroite avec Irrigants de France. Il s'agit autant d'ouvrages structurants pour tous les usagers que de petits ouvrages avec une exclusivité agricole. Alors que de nombreuses réserves d'eau avaient été créées de 1975 à  1990, les projets de ces 20 dernières années se sont soldés par des échecs. Il y a 5 ans, le ministre de l'agriculture Dominique Bussereau avait annoncé une enveloppe pour la création de ressource en eau. On ne sait même pas ce qu'est devenu l'argent. Quelles seront les priorités du groupe ? Il faut tout remettre à  plat car on est sur un constat d'échec avec des complexités administratives et une non-volonté politique. Nous devons trouver un nouveau cadre administratif (réglementation par rapport aux autorisations de création d'ouvrages) qui permette de faire aboutir les projets. Il faudra aussi quelques politiques courageux pour les porter. À ce sujet, avec irrigants de France, nous organisons prochainement une grande table ronde réunissant des parlementaires pour essayer de faire bouger les lignes. Il y a beaucoup de désinformation sur la thématique de l'eau. Sans doute aussi revoir la communication auprès des faiseurs d'opinion. Quelle est la situation des réserves hydriques sur le bassin de l'Adour ? A l'heure actuelle et alors que l'irrigation démarre, les réserves sont quasiment toutes pleines. La seule zone sensible demeure l'Armagnac avec des problèmes de remplissage sur certains lacs. Malgré la sécheresse, on voit l'intérêt de pouvoir stocker de l'eau lorsque celle-ci est disponible en abondance, au moment des précipitations hivernales. Les pluies de novembre et de décembre nous permettent aujourd'hui d'être un peu plus sereins. Les producteurs adaptent également leurs pratiques. Cette année, les semis précoces se sont généralisés du fait d'excellentes conditions pédoclimatiques. En avançant le cycle cultural, les maisiculteurs espèrent esquiver les périodes plus sèches. Qu'attendez-vous des pouvoirs publics sur le bassin Adour-Garonne ? Qu'ils retiennent tout simplement la leçon de cette année et qu'ils s'engagent à  soutenir des projets de stockage de l'eau. À ce jour, sur le bassin Adour-Garonne, il y a différents projets pour une capacité de 56 millions de m3. Ces projets sont tous sérieux et crédibles ! S'ils aboutissent, ils permettront de garantir une ressource supplémentaire et donc la création de richesses sur nos territoires en terme de production et d'emplois. Mais n'oublions pas que la grande majorité de cette eau stockée permettrait de soutenir les débits d'étiage et donc améliorerait la vie de nos rivières. En attendant ces réalisations, nous restons attachés à  la mise en place d'une gestion débimétrique adaptée. Vous avez été, également, élu récemment secrétaire général d'Irrigants de France. Quelles actions vont être développées dans les prochains mois ? Irrigants de France regroupe l'ensemble des groupements irrigants français, toutes productions et toutes régions confondues. L'objectif de cette association, créée par l'AGPM, est d'alerter sur l'importance de l'eau pour maintenir une agriculture et des filières dans nos territoires ruraux. C'est en ce sens que nous avons prévu d'organiser un colloque en juin prochain pour sensibiliser les parlementaires sur la problématique de l'eau en France. Ce colloque sera organisé conjointement avec la FNSEA, Orama et Jeunes Agriculteurs. Nous avons besoin d'un soutien fort des pouvoirs publics pour stocker plus de ressource afin de répondre aux besoins d'une population croissante dans un contexte climatique qui change. Il faut tordre le cou aux raisonnements simplistes. Pour mieux gérer l'eau, il faut anticiper, prévoir et donc stocker !
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