"Etre au plus près des jeunes..."
L'assemblée générale de l'Adasea qui s'est tenue le jeudi 15Â avril dernier à Pau est venue clôturer une année marquée par la mise en place du nouveau parcours à l'installation.
Pour l'Adasea des Pyrénées-Atlantiques, 2009 aura tout d'abord été l'année de la « consolidation ». Consolidation « de son équilibre financier mais aussi de ses effectifs » précisait le président Olivier Ladevèze. Ce redressement engagé après les difficultés connues par le passé avait commencé à porter ses fruits lors de l'exercice précédent.
L'assemblée générale qui s'est tenue le jeudi 15 avril à Pau clôture aussi l'année de la mise en place du nouveau parcours à l'installation. On se souvient que les textes instituant le « PPP » (plan de professionnalisation personnalisé) étaient parus au Journal officiel en janvier 2009. Quelques mois plus tard, le dispositif départemental était finalisé. Un arrêté préfectoral du 29 mai confiait à l'Adasea la double casquette de « point info installation » et de « centre d'élaboration » de ces PPP.L'année des 3 P
La directrice de l'Adasea, Marie-Dominique Desaegher, rappelait que le point info a pour mission d'accueillir tous les candidats à l'installation, quel que soit leur àge. 208 personnes ont ainsi été reçues en 2009, en majorité intéressés par les productions ovins lait et bovins viande en vue d'une installation future mais pas forcément immédiate. 108 dossiers ont été agréés durant l'exercice contre près de 150 l'année d'avant. Ce recul s'explique essentiellement par l'affluence de candidatures enregistrées à la fin 2008 : bien des candidats avaient en effet anticipé leur décision pour s'installer avant l'entrée en application du nouveau dispositif.
Les chiffres des premiers mois de 2010 confirment d'ailleurs que le niveau d'installations aidées reste élevé dans les Pyrénées-Atlantiques (comparativement à la moyenne nationale) avec quelque 125 dossiers par an. Au final, la mise en place du nouveau parcours constitue donc, selon M. Ladevèze « un vrai succès et un vrai plus avec des innovations pour le jeune candidat ».
L'examen de 108 dossiers agréés confirme la progression des formules sociétaires (GAEC familiaux notamment) : « On s'installe en société explique Mme Desaegher, certes pour partager le risque mais aussi le travail » : les jeunes aspirent en effet à disposer de temps pour le sport, les loisirs, les voyages, la vie de famille « Ces aspirations doivent être prises en compte dans l'élaboration du projet », commente la directrice qui chiffre à 60 % le pourcentage de ce type d'installation.
Autre fait marquant, le phénomène HCF (hors cadre familial) ne doit certes pas être négligé mais il reste marginal en Pyrénées-Atlantiques (7 dossiers seulement sur les 108). La transmission des exploitations se fait essentiellement en famille (père/fils ou fille, fratrie).
Quant au niveau de formation, il continue de progresser : la majorité des installés ont un niveau BTA, BPREA ou BAC mais les BTS et les ingénieurs sont en nette augmentation en 2009 alors que le nombre de BPA et BEPA régresse très sensiblement.
Au chapitre géographique, la zone montagne reste le terrain de prédilection de l'installation dans le département (49 %) mais la proportion des installés en zone de plaine s'est nettement accrue pour passer de 14 à 22 % en 2009 (contre 20 % en zone défavorisée). Ceci dit, on observe finalement peu de modification dans la répartition par canton : le Pays basque intérieur reste toujours leader.
Pour ce qui est des productions, ovin lait et bovin viande conservent la tête du podium : à noter en troisième place le maraîchage qui devance grandes cultures, bovins lait et autres volailles.La palette des productions choisies en 2009 confirme plus que jamais la diversité de l'agriculture basco-béarnaise. Au détour des dossiers, on découvre ainsi une productrice de spiruline, cette algue cultivée dans le sud-est de la France bien connue des sportifs pour sa forte teneur en fer et en protéines.
Concernant le niveau d'investissement, l'analyse des dossiers rappelle que l'installation en agriculture nécessite d'importants capitaux : près de 185 000 euros en moyenne en montagne, 210 000 en zone défavorisée et 202 000 en plaine. Les candidats sont-ils sûrs de réussir leur installation et d'atteindre les objectifs de revenu ? Des éléments de réponse à cette interrogation sont apportés par les contrôles effectués au terme de la troisième année d'activité. Sur les 103 exploitations contrôlées, 84 ont atteint le revenu d'objectif, une ne l'a pas atteint pour cause de force majeure et 18 affichent des résultats insuffisants et seront à nouveau vérifiées au cours de la quatrième année. Le pourcentage de réussite est donc de 80 %.
Même s'il semble satisfaisant, l'analyse au cas par cas confirme que l'échec s'explique souvent par des décisions qui ne figuraient pas dans le projet initial (achat d'un matériel non prévu, hors bonification). Un conseil au bon moment aurait permis d'éviter ces erreurs ou de redresser la barre au plus tôt. C'est pourquoi le président Ladevèze insistait « sur le nécessaire accompagnement au plus près des jeunes »
Guy Mimbielle L'Adasea a mené en 2009 des animations territoriales particulières. Le syndicat mixte du Pays de Lacq l'avait ainsi chargé de réaliser une étude auprès des agriculteurs de 50 ans et plus, sur la transmission et la reprise des exploitations. 316 sont concernées. Une centaine d'agriculteurs a été interrogée, une trentaine de projets (installation ou agrandissement) a été identifiée et des possibilités d'accompagnement ont été étudiées pour ceux sans succession. Foncier et restructuration sont des thèmes majeurs de préoccupations ; c'est pourquoi, il est envisagé de poursuivre cette animation par une action ciblée sur ces problématiques, en partenariat avec les autres organisations professionnelles.Autre territoire, autre action. Le lycée d'Oloron Soeix a accueilli la sixième édition de la semaine de la transmission. Cette rencontre annuelle permet de traiter des sujets qui concernent directement les futurs cédants.