Etablir un diagnostic sur vos prairies avant d'agir
Avec le temps et l'exploitation, les prairies ont tendance à se dégrader. Mais avant toute intervention pour leur entretien ou leur rénovation, il est important de dresser un état des lieux.

La décision de rénover une prairie repose sur l'évaluation de son niveau de dégradation. Le diagnostic, réalisé à partir de la qualité floristique, permettra de mettre en place la solution la mieux adaptée © Chambre d'Agriculture 40
Les prairies grillées ne sont pas mortes et reverdissent même à la faveur des premières pluies. Elles ont une bonne capacité de récupération. Cependant, avec le temps, sous l'effet du climat et des conditions d'exploitation, les prairies se dégradent. Les espèces implantées ont tendance à disparaître, les dicotylédones indésirables se multiplient, des vides apparaissent. Avant toute intervention, il est important de bien diagnostiquer leur état.
Il est préférable d'observer les prairies 10 à 15 jours après la pluie, avant d'agir. Il est ainsi important d'observer les prairies et d'examiner le pied pour s'assurer de sa vitalité. La décision de rénover une prairie repose sur l'évaluation de son niveau de dégradation. Le diagnostic réalisé à partir de la qualité floristique (présence de bonnes graminées et de dicotylédones indésirables) permettra de mettre en place la solution la mieux adaptée.
Le mode d'exploitation de la prairie constitue un second levier d'amélioration. La fauche tend à favoriser les plantes à port dressé (fétuque élevée, dactyle, brome) et le pàturage, les espèces gazonnantes (ray-grass anglais).
L'alternance fauche-pàture est un facteur favorable à un bon équilibre de la prairie. La fauche des refus, l'ébousage et l'étaupinage, l'émoussage, voire le nivellement sont des techniques à utiliser lorsque le besoin s'en fait sentir. L'utilisation des herses de prairies se fera préférentiellement en période de repos végétatif hivernal. Le réglage sera alors agressif, visant particulièrement les fonctions de scarification d'émoussage et de nivellement. Le désherbage permet aussi de nettoyer le couvert, il visera particulièrement des dicotylédones.
Après les pluies, la pousse d'herbe va redémarrer. Il est important de laisser aux prairies verdissantes, le temps d'accumuler un peu d'herbe sur pied (8 à 10 cm de haut) avant d'y làcher les animaux afin de préserver une pousse tardive. Le pàturage sera de type tournant. L'herbe d'hiver, lorsqu'elle est disponible (3 à 4 jours de séjour sans pàturage en dessous de 5 cm), est un fourrage de bonne qualité qui nécessite une complémentation en fourrage sec. Comme pour les dérobées, la fertilisation azotée est inutile, compte tenu de la forte minéralisation que l'on peut attendre cette année.
Dans le cas où l'on décidera d'implanter une nouvelle prairie, on procédera à un désherbage total avec un herbicide non rémanent. Le semis sera réalisé soit avec un semoir spécialisé soit avec un semoir classique précédé d'un travail superficiel rapide. Un passage de rouleau terminera le travail. Un désherbage à l'automne avec semis au printemps semble apporter les meilleures garanties de réussite.
La rénovation des prairies sans labour permet de rénover toutes les parcelles pour lesquelles le labour n'est pas souhaitable. Elle est rapide et moins coûteuse que la technique avec labour. La structure du sol est préservée, la bonne terre reste une partie supérieure et enfin lorsque le semis est réussi, la perte de production est réduite.
Par contre, cette technique nécessite un matériel adapté, coûteux et la réussite est très liée aux conditions climatiques.
Hélian Valdéavéro
Conseiller bovins lait chambre d'agriculture des Landes et le groupe fourrage Aquitain
Il est préférable d'observer les prairies 10 à 15 jours après la pluie, avant d'agir. Il est ainsi important d'observer les prairies et d'examiner le pied pour s'assurer de sa vitalité. La décision de rénover une prairie repose sur l'évaluation de son niveau de dégradation. Le diagnostic réalisé à partir de la qualité floristique (présence de bonnes graminées et de dicotylédones indésirables) permettra de mettre en place la solution la mieux adaptée.
Trois situations possibles
1 Améliorer la prairie par des pratiques adaptées
» Si les graminées intéressantes sont dominantes, l'amélioration se fera par des méthodes douces. Une fertilisation raisonnée, en particulier azotée, sans oublier un amendement régulier en terre acide favorisera les bonnes graminées (ray-grass, fétuque élevée, dactyle).Le mode d'exploitation de la prairie constitue un second levier d'amélioration. La fauche tend à favoriser les plantes à port dressé (fétuque élevée, dactyle, brome) et le pàturage, les espèces gazonnantes (ray-grass anglais).
L'alternance fauche-pàture est un facteur favorable à un bon équilibre de la prairie. La fauche des refus, l'ébousage et l'étaupinage, l'émoussage, voire le nivellement sont des techniques à utiliser lorsque le besoin s'en fait sentir. L'utilisation des herses de prairies se fera préférentiellement en période de repos végétatif hivernal. Le réglage sera alors agressif, visant particulièrement les fonctions de scarification d'émoussage et de nivellement. Le désherbage permet aussi de nettoyer le couvert, il visera particulièrement des dicotylédones.
Après les pluies, la pousse d'herbe va redémarrer. Il est important de laisser aux prairies verdissantes, le temps d'accumuler un peu d'herbe sur pied (8 à 10 cm de haut) avant d'y làcher les animaux afin de préserver une pousse tardive. Le pàturage sera de type tournant. L'herbe d'hiver, lorsqu'elle est disponible (3 à 4 jours de séjour sans pàturage en dessous de 5 cm), est un fourrage de bonne qualité qui nécessite une complémentation en fourrage sec. Comme pour les dérobées, la fertilisation azotée est inutile, compte tenu de la forte minéralisation que l'on peut attendre cette année.
2 Améliorer la prairie avec sursemis
»Si le couvert contient encore au moins 30 % de bonnes graminées, on procédera au sursemis. Au préalable, il est conseillé de procéder à un hersage, un désherbage contre les vivaces (rumex, chiendent, chardons) et les dicotylédones. Il sera suivi d'un sursemis avec semoir classique ou pour voir à la volée, pour semis direct sur une prairie la plus rase possible. Un dernier passage de rouleau viendra rappuyer le sol. Cette méthode permet de maintenir une part de la production, par contre la réussite du sursemis est très dépendante des conditions climatiques. Les jeunes plantules risquent de souffrir de la concurrence des vivaces qui germent très vite. Un désherbage ultérieur peut s'avérer nécessaire, cette concurrence sera plus limitée en semis d'automne.3 Rénover par semis sans labour
» Si la prairie contient moins de 30 % de bonnes graminées, les vivaces et les dicotylédones sont majoritaires, la prairie sera détruite. Dans tous les cas, en particulier dans les sols riches en matière organique, une culture annuelle type mais sera la bienvenue dans la rotation. Elle participera au « nettoyage » des adventices.Dans le cas où l'on décidera d'implanter une nouvelle prairie, on procédera à un désherbage total avec un herbicide non rémanent. Le semis sera réalisé soit avec un semoir spécialisé soit avec un semoir classique précédé d'un travail superficiel rapide. Un passage de rouleau terminera le travail. Un désherbage à l'automne avec semis au printemps semble apporter les meilleures garanties de réussite.
La rénovation des prairies sans labour permet de rénover toutes les parcelles pour lesquelles le labour n'est pas souhaitable. Elle est rapide et moins coûteuse que la technique avec labour. La structure du sol est préservée, la bonne terre reste une partie supérieure et enfin lorsque le semis est réussi, la perte de production est réduite.
Par contre, cette technique nécessite un matériel adapté, coûteux et la réussite est très liée aux conditions climatiques.
Hélian Valdéavéro
Conseiller bovins lait chambre d'agriculture des Landes et le groupe fourrage Aquitain