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Construire la politique de demain

Les Pyrénées-Atlantiques doivent trouver leur place réelle dans le cadre du nouveau plan de massif 2014-2020, en cours de préparation, notamment en matière de développement économique.

N'y aurait-il pas moyen d'avoir un réseau Internet accessible à  tous ? » (Xavier de Canet, maire de Bruges-Capbis-Mifaget). « Le comité de massif ne pourrait-il pas intervenir en matière de désenclavement routier ? » (Jean Lassalle, député-maire de Lourdios-Ichère). « Une partie de la somme allouée à  la rénovation de cabanes en estives, faute de demandes, n'a-t-elle pas été transférée vers d'autres filières ? » (commune de Laruns). Autant d'exemples de questions que les maires de l'Association départementale des élus de montagne (ADEM) ont posé à  François Maitia, conseiller régional et co-président de la commission permanente de massif, et à  Charles Pujos, commissaire à  l'aménagement des Pyrénées, dernièrement à  Lannes-en-Barétous.
La préparation du nouveau contrat couvrant la période 2014-2020 suscite de nombreuses interrogations. Ainsi, pour le plan 2007-2013, priorité a été donnée au tourisme (NDLR : les Pyrénées centrales étant les plus concernées) et au développement de l'agriculture, du pastoralisme et de la sylviculture. Aussi s'étonne-t-on, Milou Castan, président départemental des communes forestières en tête, que, pour sauver l'Office national des forêts (ONF), on demande désormais, aux communes concernées par la production de bois, une taxe de 2 euros à  l'hectare.
« Les 2/3 de nos forêts sont dites de protection et non exploitables ». Cela voudrait dire, par exemple, que la commune de Laruns devrait reverser une taxe de 24.000 € par an, l'exploitation en rapportant au maximum 40 000 €. « On va payer pour rien », tempête le responsable. Il ne faudrait donc pas que l'État donne d'un côté (42 millions d'aides sur un total de 100 millions pour le massif) pour reprendre de l'autre, poursuit l'élu.
Autre constatation : Béarn et Pays basque représentent plus de 60 % de l'activité économique pyrénéenne mais ont bénéficié seulement d'un peu moins de la moitié des dotations du massif. D'où la réflexion de Jean Lassalle, également président de l'ADEM : « Il faut que notre département s'y retrouve sans que les fonctionnaires aient des dossiers compliqués à  monter ».Appuyer les filières
Malgré un département qui peut se sentir lésé à  l'heure du bilan, tout est plutôt encourageant, la totalité de la dotation ayant été utilisée y compris pour les cabanes en estives. Les priorités, dans le cadre du renouvellement du PSEM (plan de soutien à  l'économie de montagne), restent les mêmes pour 2014 : identifier les objectifs, prise en compte des habitants et des éleveurs, valorisation de la richesse environnementale et touristique. « Cela est indispensable pour apporter des réponses appropriées en matière de rénovation de cabanes, d'écobuage et d'appui aux filières », commente Charles Pujos. Et, pour ce dernier point, de rappeler l'engagement dans l'outil sur mesure que représentent les abattoirs de Saint-Jean-Pied-de-Port, modèle repris dans les Pyrénées-Orientales (lire aussi en page 10).
« L'essentiel, après avoir cerné les besoins, est de constituer des regroupements appuyés par des solutions économiques et juridiques structurantes afin, par exemple, d'envisager le soutien à  l'achat de matériel lourd destiné à  l'entretien des zones intermédiaires », poursuit Charles Pujos.
Pour François Maitia, il n'y a pas d'autre issue que de jouer collectif. « Lorsque l'on sait ce que l'on veut pour l'avenir, il faut l'inscrire dans un contrat et ne pas attendre les technocrates. Les Pyrénées ont stabilisé leur population et constituent des zones d'innovation en matière de niches agricoles et de produits sous signe de qualité »
. D'où la nécessité de se rendre visible et attractif. « D'autres données se profilent pour les années à  venir, notamment dans le domaine touristique. Les personnes qui viennent dans nos montagnes sont plus àgées et le flux des skieurs dans les stations n'augmente pas ».Jouer offensif À cela s'ajoute un futur climatique incertain. Pour valoriser les zones montagnardes, outre le volet agricole, il faudra, peut-être, s'attacher un peu plus au développement de l'artisanat. D'où une autre nécessité, celle de l'interactivité entre les filières (agriculture, tourisme, PME) pour travailler dans un seul et même élan. « Nous avons été, dans le cadre du premier plan, insistait François Maitia, trop sur la défensive (problèmes de la réintroduction de l'ours, de la fabrication de neige artificielle). L'heure est venue de passer à  l'offensive en valorisant l'ensemble du patrimoine ». Le tout étant de savoir si l'ensemble de la dotation sera reconduite. En période de crise, rien n'est moins sûr et cela crée une autre incertitude en matière de politique de massif.
Philippe Delvallée
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