Communication ou provocation ?
La «Â scandaleuse » campagne d'affichage dans le métro parisien d'une association environnementaliste s'est invitée à la table ronde de l'assemblée générale des JA des Pyrénées-Atlantiques à Crouseilles.
À l'heure où des affiches injurieuses pour l'agriculture française font la Une de l'actualité, les Jeunes Agriculteurs des Pyrénées-Atlantiques ne pouvaient pas trouver un meilleur thème que « la communication » comme sujet de leur assemblée générale. Une rencontre qui s'est tenue mardi 14 février au Chàteau de Crouseilles en présence du vice-président national, Nicolas Fischer.
La table ronde, organisée pour la circonstance, visait à donner quelques éléments de réponse à la question que posait d'emblée le nouveau président des JA 64 Gilles Ladaurade, élu quelques heures auparavant à l'issue de l'assemblée statutaire (lire encadré ci-dessous).
Selon Gilles Ladaurade, « l'agriculture est victime d'une mode » qui consiste à dénigrer le monde agricole et ses pratiques. Les agriculteurs « ne se reconnaissent pas dans l'image » qui est censée les décrire, en particulier dans certaines émissions de téléréalité. « Pourquoi l'agriculture et les agriculteurs sont-ils ainsi attaqués ? » ou caricaturés demande le président béarnais. « Pourtant, depuis une quinzaine d'années, les agriculteurs ne sont pas restés les bras croisés, constate l'animateur du débat, Christophe Thiebault. Ils ont redoublé d'efforts », en matière de qualité nutritionnelle de leurs produits, de sécurité alimentaire, de bien-être animal et de respect de l'environnement. Les agriculteurs ne comprennent donc pas « cette radicalisation des attaques » dont la campagne choc de France Nature Environnement est une parfaite illustration.
Le décalage entre l'image et la réalité
Dans cette affaire - comme dans beaucoup d'autres - la presse joue certes un rôle d'amplificateur mais, selon notre confrère Éric Dugauguez, « il n'y a pas de complot dans les médias contre le monde agricole ». Il ne faut donc pas se tromper de cible. Selon lui, « les agriculteurs ne communiquent pas suffisamment ». « J'ai l'impression que vous aimez votre métier mais vous ne le dites peut-être pas assez », assure-t-il. Tant et si bien que, souvent, l'opinion se borne à associer « le métier d'agriculteur au mot subvention ». Le journaliste invitait donc les agriculteurs « à montrer leurs bons côtés » et à marteler « que vous êtes le premier maillon de la chaîne alimentaire. »
« Mais on communique ! », rétorque le président de la chambre d'agriculture des Pyrénées-Atlantiques, Jean-Michel Anxolabéhère. En vérité, la campagne de France Nature Environnement intervient quelques jours avant le salon de l'agriculture de Paris : opération qui remporte chaque année le succès populaire que l'on sait et qui constitue un magnifique moment de communication - voire de communion - entre le monde agricole et les citadins.
Ce rendez-vous permet de confirmer « la sympathie qui est témoignée à l'agriculture et aux agriculteurs ». C'est pourquoi, le président de la chambre d'agriculture 64 balaie d'un revers de main les attaques « faciles et gratuites » de l'association environnementaliste. « Faciles » car il est aisé « faire peur » avec ce qui touche à la santé et « gratuite » car l'une des affiches pointe du doigt les OGM : « un problème qui n'existe pas » puisque ces cultures sont interdites en France.
L'art de communiquer
Le président des JA des Landes Pascal Lafenêtre abondait en ce sens en relativisant l'importance réelle de la campagne d'affichage incriminée : « en fait, il n'y aura tout au plus qu'une vingtaine d'affiches placardées sur les murs du métro ». Mais les instigateurs de cette opération ont d'ores et déjà réussi leur coup. « La preuve, c'est que tout le monde en parle, même nous ! », s'exclame le responsable landais. Celui-ci revenait ensuite sur l'immense succès de l'opération « Nature capitale » organisée l‘an dernier sur les Champs-Élysées par les JA, 20 ans après « La grande moisson ». Certes, la reprise de cet événement par certains journaux a pu paraître insuffisante, voire décevante, mais Pascal Lafenêtre se félicite que, gràce à cette opération, les agriculteurs ont pu expliquer « à deux millions de Parisiens et de touristes », la réalité des pratiques agricoles, notamment l'irrigation.
« Ne faisons pas trop de complexes en matière de communication » disait à son tour Bernard Dupont, président de la commission agricole du conseil général des Pyrénées-Atlantiques et du Consortium du jambon de Bayonne. Car « mis bout à bout, tout ce qui est fait par les organisations professionnelles, les collectivités territoriales et par les filières est très positif ». Coiffant sa casquette de responsable porcin, M. Dupont insistait sur la nécessaire stratégie de communication et sur les moyens à mettre en oeuvre pour imposer un produit sur le marché : « Tous les maillons de la chaîne mettent de l'argent pour communiquer, le conseil général et la région aussi » Le budget ainsi obtenu (1,2 million d'euros) permet au « jambon de Bayonne d'être présent à la télé et de sponsoriser des manifestations sportives ».La voix du consommateur
Le représentant de l'UFC Que choisir, Jean-Pierre Temboury déplaçait, quant à lui, le débat de la communication vers la consommation. Ainsi, saluait-il l'initiative des Jeunes Agriculteurs qui « ont pensé à inviter une association de consommateurs ». Avec 146.000 adhérents (dont 2200 dans les Pyrénées-Atlantiques), UFC Que choisir est la plus importante association française. Ses représentants expriment la voix des consommateurs dans différentes instances (notamment dans les commissions à caractère agricole comme les CDOA). M. Temboury soulignait aussi l'utilité des filières courtes pour le contact direct entre agriculteurs et consommateurs. Et il affichait son intérêt pour les produits fermiers et l'agriculture bio.
Ce qui suscitait une mise au point de la part de l'ancien président de JA, Laurent Cheriti et du président de la FDSEA 64, Henri Biès-Péré. Il importe en effet de ne pas opposer les producteurs car toutes les filières traditionnelles proposent une large gamme de produits. La mission des agriculteurs est de nourrir tout le monde. Le bio est donc « un vrai créneau de marché » à saisir et développer auprès des consommateurs « qui ont les moyens ou l'envie de se les payer ! ». Or, les enquêtes de consommations démontrent que le prix reste le plus souvent le premier critère d'intention d'achat. D'où cette pique qu'adressait en fin de débat le vice-président national Nicolas Fischer à un très médiatique pourfendeur de la « malbouffe » qui n'hésite pourtant pas à faire de la pub pour une enseigne de hard-discount !
Guy Mimbielle Un nouveau président des JA en Pyrénées-Atlantiques
Cette assemblée générale des Jeunes Agriculterus des Pyrénées-Atlantiques a été, également, marquée par l'élection d'un nouveau président. En présence du vice-président national Nicolas Fischer, le conseil d'administration a élu Gilles Ladaurade, pour succéder à Nicolas Bernatas. Le nouveau responsable départemental est agriculteur à Lahourcade, dans le canton de Monein. Il est installé dans l'exploitation familiale avec ses parents et sa soeur Magalie qui est pour l'heure salariée de l'EARL.
Son exploitation est spécialisée dans les cultures végétales : sur les 78 hectares, une large proportion est consacrée à la production de fourrage (foin sur pied). Mais l'activité majeure est viticole (vins AOC Jurançon) sur 15,5 hectares de vignes. Plus anecdotique, la pêche roussane est bien présente dans un verger de 25 ares. Gilles se plaît à rappeler qu'il est coopérateur (vente de sa production à la cave coopérative de Gan) et qu'il est impliqué dans les instances mutualistes (administrateur de la MSA Sud Aquitaine).
Lors de sa passation de pouvoir, il n'a pas manqué de rendre un hommage appuyé à son prédécesseur, saluant notamment « son dévouement et son humilité ». Nicolas Bernatas - qui reste vice-président - a quant à lui associé toute son équipe (professionnelle et administrative).
Guy Mimbielle Un nouveau président des JA en Pyrénées-Atlantiques
Cette assemblée générale des Jeunes Agriculterus des Pyrénées-Atlantiques a été, également, marquée par l'élection d'un nouveau président. En présence du vice-président national Nicolas Fischer, le conseil d'administration a élu Gilles Ladaurade, pour succéder à Nicolas Bernatas. Le nouveau responsable départemental est agriculteur à Lahourcade, dans le canton de Monein. Il est installé dans l'exploitation familiale avec ses parents et sa soeur Magalie qui est pour l'heure salariée de l'EARL.
Son exploitation est spécialisée dans les cultures végétales : sur les 78 hectares, une large proportion est consacrée à la production de fourrage (foin sur pied). Mais l'activité majeure est viticole (vins AOC Jurançon) sur 15,5 hectares de vignes. Plus anecdotique, la pêche roussane est bien présente dans un verger de 25 ares. Gilles se plaît à rappeler qu'il est coopérateur (vente de sa production à la cave coopérative de Gan) et qu'il est impliqué dans les instances mutualistes (administrateur de la MSA Sud Aquitaine).
Lors de sa passation de pouvoir, il n'a pas manqué de rendre un hommage appuyé à son prédécesseur, saluant notamment « son dévouement et son humilité ». Nicolas Bernatas - qui reste vice-président - a quant à lui associé toute son équipe (professionnelle et administrative).