Avec Agrifaune, écologie et économie font bon ménage
Préserver la faune sauvage sur les exploitations tout en permettant aux agriculteurs de vivre de leur métier, c'est le défi qu'entendent relever ensemble le monde agricole et celui de la chasse au sein du réseau Agrifaune. Des services environnementaux qui sont aussi au coeur de la future PAC.

Le 22 octobre, le réseau Agrifaune a organisé sa seconde Journée nationale à Paris, après celle de 2008. Agrifaune est un partenariat, né en 2006, entre le monde agricole (chambres d'agriculture et FNSEA) et le milieu de la chasse (Office national de la chasse et de la faune sauvage et Fédération nationale des chasseurs).
C'est aussi un programme agro-environnemental, au travers d'un réseau de techniciens et d'ingénieurs, qui vise à concilier l'agriculture et la préservation de la petite faune sauvage. Il s'agit enfin de renouer un dialogue solide entre agriculteurs et chasseurs : dégàts de gibier sur les cultures, amenuisement de populations de petits gibiers en zone de grandes cultures, etc., les facteurs de tensions existent depuis longtemps. Près d'un million d'euros par an est débloqué pour mener des actions sur les territoires.Corriger certaines pratiquesL'objectif premier est d'aboutir au développement de la faune sur les exploitations agricoles tout en maintenant les revenus des paysans. Pour le ministère de l'Agriculture, il s'agit de « corriger d'anciens systèmes, mauvais pour la faune sauvage ».
« Agrifaune, c'est le partenariat entre l'écologie, le territoire et l'économie ; chacun accepte de bouger ses lignes pour un résultat gagnant-gagnant », explique de son côté Jean-Luc Poulain, membre du Bureau de la FNSEA. Le président de l'Office de la Chasse, Henri Sabarot, juge enfin que les actions de terrain doivent continuer « à se fonder sur le pragmatisme et le bon sens ».
Une forêt de règlesLa réglementation, complexe, tatillonne parfois, pousse les exploitants à faire des choix clairs dans leur système : conditionnalité des aides PAC, législation sur les « zones vulnérables » au titre de la Directive Nitrates ou encore Plan Ecophyto 2018 de réduction de l'usage des pesticides. Afin de limiter le ruissellement et l'érosion des sols, tout en prenant en compte la biodiversité, un exploitant installé en « zones vulnérables » peut choisir l'édification de haies continues ou l'alternance de cultures d'hiver et de printemps.
La conditionnalité des aides le contraint à créer des bandes enherbées, zones tampons le long des cours d'eau, ou à maintenir des particularités topographiques sur son exploitation (1 % de la SAU en 2010, 3 % en 2011).
Vis-à -vis de la qualité des points et cours d'eau où s'abreuve le gibier, outre les bandes enherbées, l'exploitant doit respecter, au titre de la Directive Nitrates, des distances précises lors des épandages de lisiers ou d'autres fertilisants. Il peut aussi choisir des rotations culturales afin de piéger les nitrates qui serviront aux cultures suivantes.
Des surcoûts à compenserConcernant les produits phytosanitaires, l'exploitant peut remplacer son pulvérisateur par des outils comme les bineuses qui vont détruire mécaniquement les mauvaises herbes, souligne Jean-Marie Vinatier, chef du pôle « agronomie, environnement et territoires » à la chambre régionale d'agriculture Rhône Alpes. Mais l'expert ne mentira pas : « C'est un investissement complémentaire et ce n'est pas un gain de temps ! ».
C'est pourquoi les agriculteurs attendent d'être rémunérés pour les services environnementaux qu'ils rendent et qui ont un coût économique, dans le cadre de la PAC d'après 2013.
Biodiversité : rémunérer les agriculteurs
Comment valoriser économiquement le rôle de l'agriculture dans la préservation de la biodiversité ? A la veille de discussions européennes sur la future PAC, cette question occupe aussi les travaux du réseau Agrifaune. Pour la justifier davantage et répondre aux attentes sociétales sur l'environnement, tout le monde s'attend à « un verdissement » de la PAC. En contrepartie, les agriculteurs attendent une rémunération pour les services rendus à l'intérêt collectif. Selon la FNSEA, « c'est pleinement le rôle du second pilier de la PAC de rémunérer les services environnementaux des agriculteurs » sur la biodiversité ou la qualité des eaux. Et le monde de la chasse soutient cette rémunération. Pour Henri Sabarot, « il faut faire reconnaître ses services par la société et tous les efforts déjà réalisés par la profession agricole ». Mais la perte quotidienne de biodiversité, c'est aussi les 236 ha de foncier artificialisés par jour dans l'urbanisation ou la construction de parkings par exemple, et cette perte-là est irréversible.
C'est aussi un programme agro-environnemental, au travers d'un réseau de techniciens et d'ingénieurs, qui vise à concilier l'agriculture et la préservation de la petite faune sauvage. Il s'agit enfin de renouer un dialogue solide entre agriculteurs et chasseurs : dégàts de gibier sur les cultures, amenuisement de populations de petits gibiers en zone de grandes cultures, etc., les facteurs de tensions existent depuis longtemps. Près d'un million d'euros par an est débloqué pour mener des actions sur les territoires.Corriger certaines pratiquesL'objectif premier est d'aboutir au développement de la faune sur les exploitations agricoles tout en maintenant les revenus des paysans. Pour le ministère de l'Agriculture, il s'agit de « corriger d'anciens systèmes, mauvais pour la faune sauvage ».
« Agrifaune, c'est le partenariat entre l'écologie, le territoire et l'économie ; chacun accepte de bouger ses lignes pour un résultat gagnant-gagnant », explique de son côté Jean-Luc Poulain, membre du Bureau de la FNSEA. Le président de l'Office de la Chasse, Henri Sabarot, juge enfin que les actions de terrain doivent continuer « à se fonder sur le pragmatisme et le bon sens ».
Une forêt de règlesLa réglementation, complexe, tatillonne parfois, pousse les exploitants à faire des choix clairs dans leur système : conditionnalité des aides PAC, législation sur les « zones vulnérables » au titre de la Directive Nitrates ou encore Plan Ecophyto 2018 de réduction de l'usage des pesticides. Afin de limiter le ruissellement et l'érosion des sols, tout en prenant en compte la biodiversité, un exploitant installé en « zones vulnérables » peut choisir l'édification de haies continues ou l'alternance de cultures d'hiver et de printemps.
La conditionnalité des aides le contraint à créer des bandes enherbées, zones tampons le long des cours d'eau, ou à maintenir des particularités topographiques sur son exploitation (1 % de la SAU en 2010, 3 % en 2011).
Vis-à -vis de la qualité des points et cours d'eau où s'abreuve le gibier, outre les bandes enherbées, l'exploitant doit respecter, au titre de la Directive Nitrates, des distances précises lors des épandages de lisiers ou d'autres fertilisants. Il peut aussi choisir des rotations culturales afin de piéger les nitrates qui serviront aux cultures suivantes.
Des surcoûts à compenserConcernant les produits phytosanitaires, l'exploitant peut remplacer son pulvérisateur par des outils comme les bineuses qui vont détruire mécaniquement les mauvaises herbes, souligne Jean-Marie Vinatier, chef du pôle « agronomie, environnement et territoires » à la chambre régionale d'agriculture Rhône Alpes. Mais l'expert ne mentira pas : « C'est un investissement complémentaire et ce n'est pas un gain de temps ! ».
C'est pourquoi les agriculteurs attendent d'être rémunérés pour les services environnementaux qu'ils rendent et qui ont un coût économique, dans le cadre de la PAC d'après 2013.
Biodiversité : rémunérer les agriculteurs
Comment valoriser économiquement le rôle de l'agriculture dans la préservation de la biodiversité ? A la veille de discussions européennes sur la future PAC, cette question occupe aussi les travaux du réseau Agrifaune. Pour la justifier davantage et répondre aux attentes sociétales sur l'environnement, tout le monde s'attend à « un verdissement » de la PAC. En contrepartie, les agriculteurs attendent une rémunération pour les services rendus à l'intérêt collectif. Selon la FNSEA, « c'est pleinement le rôle du second pilier de la PAC de rémunérer les services environnementaux des agriculteurs » sur la biodiversité ou la qualité des eaux. Et le monde de la chasse soutient cette rémunération. Pour Henri Sabarot, « il faut faire reconnaître ses services par la société et tous les efforts déjà réalisés par la profession agricole ». Mais la perte quotidienne de biodiversité, c'est aussi les 236 ha de foncier artificialisés par jour dans l'urbanisation ou la construction de parkings par exemple, et cette perte-là est irréversible.