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La culture de soja progresse et attire de nouveaux producteurs

Les surfaces de soja en progression depuis 2012, ont atteint 163.000 ha en 2019, soit une augmentation d’environ 19% sur les 3 dernières années. Pour les régions de production du sud de la France, cette progression est particulièrement marquée dans l’ancienne Aquitaine qui enregistre, en 2019, une augmentation de 10% des surfaces de soja par rapport à 2018, contre 4% sur le bassin historique de Midi-Pyrénées.

À la demande du fabricant et de l’importateur du Liquifix, une étude comparative a été conduite par le laboratoire LSTM de Montpellier, dans l’Hérault.
© DR

Les nouvelles surfaces de soja (+26.400 ha entre 2016-2019) ne sont pas le fait d’une augmentation de la sole soja chez les anciens producteurs, mais relèvent, plutôt, de l’intégration du soja dans les assolements. En effet, la fréquence du précédent maïs, en hausse depuis 2007, montre bien la progression de la sole soja dans les bassins à dominante maïsicole comme le sud de la Nouvelle-Aquitaine et les Hautes-Pyrénées. Pour beaucoup de ces nouveaux producteurs, c’est aussi l’apprentissage d’une nouvelle conduite de culture.

Au niveau des rotations, on constate que la fréquence de retour du soja dans les assolements du Sud (Occitanie, PACA et ex-Aquitaine), est supérieure à celle des exploitations du bassin Nord (les autres régions). Le soja revient deux fois en 6 ans sur la même parcelle pour 46% des situations du Sud, 29% seulement dans le Nord. Les situations avec 1 soja en 6 ans représentent 43% des parcelles pour le sud contre 65% pour le Nord.

Inoculation et fertilisation

Dans le Sud, en 2019, 92% des parcelles ont été inoculés ainsi que 88% des surfaces ayant porté un soja entre 2016 et 2018 (soit un soja tous les 2 ans). Ces pratiques relèvent plus d’une gestion sécuritaire que raisonnée. Elles se sont accentuées à partir de 2016.

D’après l’enquête de Terres Inovia, les nouvelles technologies d’inoculation sont en progression. Les semences pré-inoculées, innovation commercialisée depuis 2 campagnes, sont d’ores et déjà utilisées dans 20% des parcelles. L’inoculation avec microgranulés est, quant à elle, en fort recul (23% des parcelles en 2012 contre 11% en 2019). L’inoculation sur graine, reste la plus utilisée avec 62% des parcelles.

La fertilisation au semis est une pratique qui se répand dans le Sud. Bien que la majorité des parcelles du bassin de culture Sud soit inoculée, l’enquête révèle un taux élevé de parcelles fertilisées en azote (50 unités en moyenne) et, de plus, en hausse depuis 2012. Les producteurs réalisant cet apport recherchent un meilleur démarrage.

L’utilisation de semences certifiées est moins importante dans le bassin sud que dans le Nord. Cette tendance est particulièrement marquée en 2019 avec un taux de 59% pour le Nord et, seulement, 37%, pour le Sud. En lien avec ce constat, on note un renouvellement réduit des variétés emblavées. Ainsi, Isidor, variété inscrite en 2004, couvre, à elle seule, 71% des surfaces dédiées au marché alimentation humaine.

C. Chambert & V. LecomteTerres Inovia


Irrigation du soja : il reste encore des marges de progrès

L’irrigation est largement pratiquée dans le sud de la France. En 2019, cela représente 75% des surfaces de soja tous débouchés confondus. Pour les sojas destinés à l’alimentation humaine ce taux est, sans surprise, plus élevé et atteint 89%. L’irrigation si elle est bien conduite, est en effet un levier majeur pour améliorer la productivité et la teneur en protéines des graines.

Les apports d’eau sont globalement gérés «à l’aveugle» puisque plus de 85% des producteurs n’utilisent pas d’outils de pilotage de l’irrigation et 44% dans le Sud ne bénéficient pas d’un service de conseil et l’arrêtent trop tôt ! Or, pour l’élaboration d’un haut rendement et d’une forte teneur en protéine, une irrigation en fin de cycle (stade R7) est cruciale. Terres Inovia relève que moins de 10% des parcelles reçoivent une irrigation tardive (à moins de 21 jours de la récolte).

Une bonne gestion de l’irrigation permet de gagner 8 à 10 q/ha pour 100 mm apportés et de sécuriser la teneur en protéines.


Une lente transformation des conduites culturales du soja

Au fil des années, le labour a laissé place au travail profond sans labour qui est pratiqué dans le Sud sur 50% des surfaces. Le travail du sol plus superficiel (15%) ou le semis direct (5%) évoluent peu.

L’implantation de couverts végétaux avant soja est en progression dans le Sud avec 23% des surfaces en 2019. Toutefois moins présente que dans le nord de la France, la pratique des couverts recueille un avis favorable auprès de 80% des producteurs qui la jugent satisfaisante (implantation et croissance).

Le désherbage, qu’il soit chimique ou mécanique, est jugé d’une bonne efficacité par 75% des producteurs ayant répondu à l’enquête de Terres Inovia.
Le programme chimique, majoritairement utilisé, repose sur une intervention de post-semis/prélevée suivie d’un traitement de post-levée, stratégie préconisée dans la plupart des cas par Terres Inovia.
Le désherbage mécanique (majoritairement du binage), se maintient au fil des ans à un niveau stable sur 22% des parcelles dans le Sud, il est beaucoup moins pratiqué dans le Nord (5% seulement des retours d’enquête).

Contre les ravageurs, seule l’utilisation d’antilimace est en augmentation (34% des parcelles du Sud contre 25% en 2016). Les interventions contre les attaques de punaises et l’utilisation du fongicide biologique Contans® contre le sclérotinia restent rarissimes.
Pour la récolte du soja, la barre de coupe flexible fait, peu à peu, sa place à l’échelle nationale (+25% des surfaces depuis 2016), et dans le Sud ou elle est utilisée pour 41% des surfaces.

 

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