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Récolte de maïs : «on ne voit pas le bout du tunnel»

Les très fortes précipitations enregistrées depuis la fin du mois d’octobre ont mis un coup d’arrêt à la récolte de maïs faisant craindre désormais des pertes au champ significatives. Une grande proportion des surfaces est toujours sur pied dans la vallée de l’Adour ainsi que le sud de la région.

file-Les pluies diluviennes de ces derniers jours bloquent les chantiers.
Les pluies diluviennes de ces derniers jours bloquent les chantiers.

Il y a quelques semaines encore, tous les éléments semblaient réunis pour atteindre une récolte de maïs grain proche du record dans le Sud-Ouest. À contre-courant des autres bassins de production français, les premiers chantiers dans la région laissaient apparaître des rendements bons à excellents, en particulier pour les situations non-irriguées. Et puis le ciel s’est assombri. Les précipitations, incessantes depuis début novembre, ont mis les moissonneuses-batteuses à l’arrêt. Désormais, c’est un bilan beaucoup plus mitigé qui s’annonce.

Au lundi 4 novembre dernier, le rapport hebdomadaire de l’observatoire Céré’Obs de FranceAgriMer faisait état d’une proportion de 79% des surfaces de maïs grain récoltées sur l’ensemble du territoire national. Ce chiffre traduisait déjà un retard de 8 jours par rapport à la moyenne des 5 dernières années et de 20 jours par rapport à la campagne 2018.

Dans le périmètre de l’ex-région Aquitaine, le pourcentage de surfaces récoltées atteignait 76% le 4 novembre. L’an passé, à la même date, cette même proportion s’élevait à 94%. Autrement dit, en 2018, la récolte était achevée.

Une grande diversité de situations

«Concrètement, les problèmes se concentrent essentiellement sur les départements des Landes, des Pyrénées-Atlantiques, des Hautes-Pyrénées, et dans une moindre mesure dans le Gers et en Gironde, constate Franck Camet-Lassalle, chef de marché chez Euralis. Globalement, il y a encore du maïs dans les champs partout. Mais pour notre coopérative, les secteurs les plus en retard concernent le territoire à l’est d’une ligne allant d’Aire-sur-l’Adour à Pau, avec la plaine de Ger, la Bigorre et bien sûr le piémont».

En outre, les chiffres moyens masquent une très grande diversité de cas de figure, selon les territoires, mais aussi d’une exploitation à l’autre. «Entre les producteurs ayant achevé leur récolte et ceux ayant encore tous leurs maïs au champ, il est difficile de dresser des généralités», poursuit le responsable de la coopérative. L’état des lieux au sein d’Euralis est révélateur de la situation actuelle. En début de campagne, la coopérative attendait une collecte à 600.000 tonnes. «Aujourd’hui, on a rentré environ 60% de ce volume, indique Franck Camet-Lassalle. Autrement dit, il reste 40% des maïs au champ chez nos coopérateurs».

Retournement de situation

Le retard actuel s’explique donc par les conditions climatiques exceptionnelles depuis une quinzaine de jours (lire zoom), mais aussi par un début de récolte poussif. «On a attendu la collecte durant une grande partie du mois d’octobre, en raison des retards de maturité sur une partie des cultures et d’une mauvaise dessiccation des grains notamment, note Franck Camet-Lassalle. Cependant, pour ceux qui ont pu ramasser, les taux d’humidité ont été plutôt corrects, autour de 25%».

Au regard du retard accumulé jusque-là, Euralis a pris des mesures pour accueillir un maximum de produits au cours de la dernière semaine d’octobre. Plus de 150.000 tonnes de maïs ont été collectées au sein des différents sites du groupe en l’espace de ces quelques jours. «On a confirmé les très bons rendements jusqu’au 1er novembre. On avait tout pour s’approcher des records», indique le responsable.

Depuis, la donne a bien changé pour les surfaces restant sur pied. Il y a eu le coup de vent du week-end du 2 au 3 novembre qui a mis certains maïs parterre. Surtout, les pluies, quasi quotidiennes, vont engendrer à coup sûr des pertes au champ significatives par endroits. Dans les situations extrêmes, elles pourraient atteindre 30 à 50% du potentiel initial. «Il y a aussi les risques vis-à-vis des qualités physiques et sanitaires des grains, souffle Franck Camet-Lassalle. Mais le plus difficile à vivre est sans doute le fait que, pour l’instant, on ne voit pas le bout du tunnel au regard des prévisions météo qui ne sont pas vraiment favorables».

F. Brèthes

Pluviométrie

Les relevés météorologiques continuent de battre des records en matière de niveaux de précipitations pour le mois de novembre dans la région Nouvelle-Aquitaine. Ce mercredi 13 novembre, la station Météo-France de Mont-de-Marsan avait relevé un cumul de 222 millimètres de pluies depuis le début du mois. En année normale (estimée selon la moyenne de 1981 à 2010), les précipitations totales accumulées durant la totalité du mois de novembre s’y élèvent à 98 millimètres. Le cumul de pluie pour les 13 premiers jours de novembre atteignait 181 millimètres à la station de Pau (contre 117 millimètres pour la normale) et 258 millimètres à Biarritz (contre 185 millimètres pour la normale).

 

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