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2020, une année à risque pour la sésamie et la pyrale

Les conditions climatiques de l’automne et de l’hiver ont été favorables à la survie des pyrales et des sésamies. Petit rappel sur les moyens de lutte contre ces ravageurs.

file-C’est la deuxième vague des foreurs qui provoque les principaux dégâts sur les cultures de maïs.
C’est la deuxième vague des foreurs qui provoque les principaux dégâts sur les cultures de maïs.

Les parcelles présentant le plus gros risque de foreurs sont celles qui affichent habituellement une forte pression et ont subi des attaques en 2019 de pyrale et/ou de sésamie. En effet, le dernier hiver doux que nous avons connu a permis la survie des larves.

De même, les parcelles dont le broyage des cannes n’a pas été réalisé juste après la récolte, ce qui a été souvent le cas dans le Sud-Ouest du fait des conditions très pluvieuses à la récolte, et celles qui se trouvent à proximité de zones enherbées et en jachère constituent un terrain propice à l’attaque de pyrale et/ou de sésamie.

La pression ainsi que la répartition entre espèces de foreurs sont variables selon les départements (cf. carte ci-dessous). En 2019, les sésamies étaient ultra-majoritaires en Gironde et Dordogne, alors que la répartition entre pyrale et sésamie est équilibrée en Lot-et-Garonne, dans le sud des Landes et les Pyrénées-Atlantiques.

Choisir sa stratégie de lutte

C’est la deuxième génération de foreurs qui fait les principaux dégâts économiques et sanitaires. Mais la lutte contre elle nécessite des moyens adaptés (enjambeur) ou spécifiques (comme les trichogrammes contre la pyrale).

La lutte contre la première génération est plus facile à mettre en œuvre, car elle peut être réalisée avant le stade limite de passage du tracteur. Mais, pour être efficace, cette stratégie doit être entreprise collectivement à l’échelle de grands bassins de productions. Son objectif est de réduire le potentiel de population de deuxième génération.

Néanmoins, l’efficacité de cette stratégie repose beaucoup sur les conditions climatiques plus ou moins favorables au taux d’accroissement des populations entre la première et la deuxième génération.

Période d’application

La période optimale d’application d’un produit insecticide est indépendante du stade du maïs et doit suivre l’évolution des stades de développement des insectes foreurs. Les différentes protections disponibles – et stades cibles correspondants - sont les suivantes :
Trichogrammes. Action ovicide efficace uniquement sur la pyrale du maïs. L’application doit être réalisée en début de vol des papillons de pyrale pour viser les premières pontes.

Pyréthrinoïde (nombreuses spécialités commerciales), chlorantraniliprole (Coragen) ou autres produits avec action larvicide sur pyrale et sur sésamie. Les substances actives étant non systémiques, la période d’application du produit doit être ajustée en fonction de la cible :
- Pyrale : application au pic du vol de papillons de pyrale pour toucher le maximum de jeunes larves après leur éclosion et avant que celles-ci se réfugient dans la plante.
- Sésamie : application une semaine après que 50% du vol de sésamie ait été réalisé. Cette date correspond au stade où les jeunes larves (dites «baladeuses») colonisent les pieds voisins du pied porteur de la ponte.
- Pyrale et sésamie : compromis entre les deux périodes pour toucher un maximum de larves des deux espèces.

Dans tous les cas, une stratégie de traitement en deux applications (espacées de 10 à 12 jours) apporte une meilleure efficacité (sous réserve du respect de la réglementation).

Le bulletin de santé du végétal (accessible en ligne sur le site de la Draaf de Nouvelle-Aquitaine) permet de situer les pics de vol en fonction des conditions de l’année, grâce à des suivis de chrysalidation (pyrale), du modèle NONA pour la sésamie et du réseau de pièges.

Rappelons que le piégeage permet uniquement d’établir une prévision des dates optimales de lutte adaptées aux conditions de l’année. Le nombre de papillons capturés n’est malheureusement pas un indicateur de l’intensité des attaques à venir…

Quoi de neuf dans la lutte ?

Concernant les produits de lutte contre les foreurs, des spécialités commerciales à base de bacillus thuringiensis ont été récemment autorisées sur le maïs grain (incluant le maïs semence) et le maïs fourrage : Costar WG (De Sangosse), Xentari et Dipel DF (Philagro).

Elles sont toutes trois homologuées à la dose de 1 kg/ha avec l’usage en traitement général, traitement des parties aériennes et contre les chenilles phytophages. Leur ZNT est de 5 mètres et leur emploi est autorisé durant la floraison et au cours des périodes de production d’exsudats, en dehors de la présence des abeilles. Ces produits sont autorisés en agriculture biologique et sont présents sur la liste biocontrôle.

Ces produits sont spécifiques à la lutte contre la pyrale. Nos essais ont montré une efficacité de bacillus thuringiensis proche de zéro sur les sésamies. Sur pyrale, leur efficacité est d’environ 30% lorsqu’un Coragen, dans les mêmes essais, dépasse les 80% d’efficacité.

Arvalis-Institut du végétal a observé une variabilité importante de l’efficacité de ces produits à base de bacillus thuringiensis, en partie expliquée par la quantité d’eau reçue dans les 10 jours qui suivent le traitement : de fortes quantités de pluie ont tendance à diminuer l’efficacité de ces produits.

Clémence Aliaga, Aude Carrera, Manuel Heredia, Sylvie Nicolier
Arvalis - Institut du végétal

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