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Une production française de maïs historiquement basse en 2022

L’Association générale des producteurs de maïs (AGPM) a dressé le 5 octobre un premier bilan de la campagne 2022. Avec environ 10 millions de tonnes (Mt), la production française 2022 de maïs – grain, fourrage, semence et doux – a été la plus mauvaise enregistrée depuis 2003.

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La France enregistre une petite récolte à 10 millions de tonnes de maïs en 2022

Les craintes de FranceAgriMer qui s’attendait, il y a quelque temps, à la pire récolte depuis les années 1990 sont en passe de se concrétiser. La récolte de maïs grain ne devrait pas dépasser cette année 10 millions de tonnes (Mt) contre 14,1 Mt l’an dernier.

«On est bien loin des rendements exceptionnels de 2021», a souligné Daniel Peyraube, président de l’AGPM. Ils ne devraient pas dépasser en moyenne 79 quintaux/ha (qx/ha) contre environ 100 qx/ha l’année précédente, avec de grandes disparités selon les régions et le mode de production. Les maïs irrigués s’en sortent mieux (100 qx/ha) que les maïs pluviaux (66 qx/ha).

Il faut remonter à l’année 2003 pour obtenir des rendements aussi bas (77 qx/ha). En cause : un été chaud et sec avec des pics de chaleur répétés qui «ont joué sur la fécondation», a expliqué Thomas Joly, responsable filière maïs à l’institut Arvalis. Au stress thermique s’est ajouté le stress hydrique qui est intervenu au moment où la plante avait le plus besoin d’eau. De plus, les arrêtés d’interdiction d’irrigation, dont certains ont été jugés «précoces» par l’AGPM, ont été «pénalisants pour les plantes», a précisé Thomas Joly.

Coûts de séchage réduits

L’un des avantages de cette situation climatique inédite est que le maïs récolté se situe, peu ou prou, dans les normes de séchage demandées, ce qui devrait réduire les coûts de séchage et donc engendrer de substantielles économies d’énergie. Une bonne nouvelle pour les maïsiculteurs confrontés à une hausse des coûts de production d’environ 20% cette année.

Devant le peu de rendement du maïs grain, certains ont préféré le destiner aux fourrages. Un transfert qui représente 70.000 ha contre 30.000 ha en année normale.

«Le maïs semences a lui aussi souffert du réchauffement climatique. Les 84 500 ha mis en production ont souffert et le niveau de production se situera autour de 75% des objectifs», a indiqué Pierre Pagès, président de la Fédération nationale de la production de semences de maïs et de sorgho (FNPSMS). Ses concurrents directs que sont la Roumanie (deuxième producteur européen) et la Hongrie (3e) n’ont pas été non plus épargnés.

Pression sur les prix

Au plan européen, les chiffres de la récolte du maïs seront identiques à la France. Les stocks devraient mécaniquement se réduire pour répondre aux marchés. «Ils sont aujourd’hui d’environ 2,2 Mt», a précisé Arthur Boy du service économique de l’AGPM qui s’attend à une baisse au cours de l’année 2023. Par voie de conséquence, il devrait s’ensuivre une pression sur les prix en raison de l’inflation généralisée, de la crise énergétique, de la baisse de la demande en alimentation animale et aussi du manque de compétitivité du maïs français face à ses concurrents brésilien et ukrainien.

«Contre toute attente et malgré des conditions d’exploitation insolites, les Ukrainiens auront cette année une assez bonne récolte», a admis Daniel Peyraube qui a salué le «courage» de ces agriculteurs. Le sujet devrait être évoqué lors du prochain congrès de l’AGPM qui se tiendra à Pau les 23 et 24 novembre prochains. Celui des applications du Varenne de l’eau sera aussi au cœur des débats. «Sur l’accès à l’eau, on patine. L’état d’avancement du dossier n’est pas satisfaisant», a prévenu le président de l’AGPM.

Christophe Soulard

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