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Une filière de la robotique agricole émerge à Toulouse

«Réunir les acteurs du secteur, faire émerger des synergies et déboucher sur un projet de création de filière». Telle était, selon Gaëtan Séverac, directeur général de Naïo Technologies, l’ambition du premier Forum international de la robotique agricole (FIRA) qui s’est tenu les 17 et 18 novembre derniers.

file-La filière française souhaite communiquer sur les atouts de la robotique, notamment pour attirer les jeunes vers l’agriculture.
La filière française souhaite communiquer sur les atouts de la robotique, notamment pour attirer les jeunes vers l’agriculture.

Mission accomplie: au terme de cet événement, les 200 participants (agriculteurs, constructeurs, assureurs…) étaient convaincus de la nécessité de travailler de concert pour accompagner le déploiement de la robotique agricole dans les exploitations et essayer «de créer un pôle de compétence d’excellence en France».

Pour les organisateurs, l’intégration des robots dans les fermes semble inéluctable. La mutation est en marche, comparable à l’apparition du tracteur venu remplacer les chevaux de trait. «Il y a un grand avenir pour la robotique. Et cela va apporter de bonnes choses», a affirmé Matthias Carrière, directeur commercial chez Naïo Technologies. À condition de «prévenir les agriculteurs qu’il faut dès aujourd’hui se préparer à ces nouvelles pratiques agricoles».

Dédiaboliser la robotique

Priorité absolue: faire sauter les verrous psychologiques des agriculteurs et de la société dans son ensemble. Car les robots peuvent souffrir d’un mauvais a priori. Vont-ils supprimer les emplois dans les exploitations? Sont-ils synonymes de la fin de l’agriculture traditionnelle? Sont-ils antinomiques avec une agriculture saine exempte de produits phytos?

Les acteurs de la robotique constatent des peurs irrationnelles. «La robotique n’est pas le diable», a expliqué Matthias Carrière. Le robot est un outil pour l’agriculteur, pas un remplaçant et le robot est au service d’une agriculture de précision, selon les participants du FIRA.

Reste à la filière à diffuser le message. Elle souhaite ainsi communiquer largement sur les différents atouts de la robotique: réduire la pénibilité du travail, attirer les jeunes grâce à la modernisation de l’image de l’agriculture, produire plus avec moins dans un contexte d’augmentation exponentielle de la population mondiale.

Dans ce but, les acteurs de la robotique envisagent de s’adresser aux institutions, aux agriculteurs, aux établissements d’enseignement et à la presse notamment. Ils comptent sur les agriculteurs précurseurs pour être les ambassadeurs de la robotique.

Le travail commun des acteurs de la filière doit également leur permettre d’aborder en avance les problématiques, techniques et réglementaires, qui se poseront demain. L’atelier de travail sur la technologie et les techniques a permis de faire émerger les besoins des agriculteurs, notamment en termes de collecte de données, capteurs à combiner et développer, optimisation de l’utilisation des robots. La grande question en la matière est de savoir si ce sont les robots qui doivent s’adapter aux exploitations ou l’inverse.

Normes et sécurité: prendre les devants

Quant aux normes, de nombreuses questions restent en suspens. Chez Groupama, l’assurance du matériel de robotique agricole est un enjeu. Faut-il simplement décliner les contrats d’assurance des véhicules agricoles ou construire de A à Z une offre spécifique? De même, quelles obligations vont incomber aux constructeurs et aux utilisateurs? «La sécurité est un sujet sur lequel on ne peut pas dealer!», s’est exclamé un agriculteur, rejoint dans ses propos par les constructeurs, reconnaissant que sur la question «les différentes marques ne peuvent pas entrer en compétition».

Les agriculteurs et fabricants veulent prendre les devants: «À nous de proposer une législation avant qu’on ne nous l’impose». Les acteurs de la nouvelle filière robotique ont décidé de créer «une plateforme collaborative» pour partager leurs propositions en matière de réglementation.

Les pistes de travail lancées pendant ces deux journées sont nombreuses, et les participants, comme les organisateurs ont quitté le FIRA 2016 avec de grandes ambitions. La première d’entre elle: pérenniser le Forum international de la robotique agricole.

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