Un paysan dans le Vendée Globe
"Je ne suis pas fils de paysan, mais je suis paysan », dit, avec une pointe de fierté dans la voix, Roby de la Motte. Il savoure le mot et en apprécie et défend les valeurs. Et c'est pourquoi il a décidé de mettre au service des agriculteurs, de tous les agriculteurs, l'aventure dans laquelle il souhaite se lancer. « Le prochain Vendée Globe Challenge, à 54 ans, il est temps que je le fasse », raconte, les yeux pétillants, l'éleveur de volailles fermières de Nostang (Morbihan). Car, dans la vie de cet homme, solidement arrimé au plancher des vaches, la mer n'est jamais très loin.
Ce territoire d'aventure qu'il explore depuis l'àge de 6 ans, est juste à portée de sa vue et de ses pas, depuis sa ferme nichée au fond de la rivière d'Etel. Un lieu magique d'où, tous les ans, 20 000 volailles fermières de plein champ, se délectent des embruns de l'Atlantique au milieu de parcs verdoyants. Un paysage d'exception où terre et mer jouent à cache-cache dans une lumière incomparable.
De la bûche au poulet Une enfance passée au Maroc et un goût forcené pour la nature le feront opter pour des études agricoles. « Je suis devenu bûcheron élagueur par goût de la nature durant 10 ans. Je vendais du bois de chauffage. La personne chez qui j'entretenais le bois, ici, m'a proposé d'occuper cette maison et les terres, à titre gracieux, si je m'occupais du troupeau allaitant. 35 vaches Charolaises. J'ai dit oui. Trois ans plus tard, en 1986, elle m'a proposé de reprendre la ferme. J'ai accepté mais sans le troupeau. Je voulais des animaux à cycle court ».
Et le voilà éleveur de 4 000 poulets sur 33 hectares avec un petit laboratoire d'abattage. Roby de la Motte fait ainsi connaître son activité de volaille fermière par le bouche à oreille. « J'ai parcouru les marchés de la région. Je m'installais le matin avec une petite rôtissoire. Je vendais à l'époque une proportion de 10 poulets cuits pour 90 crus ». Aujourd'hui, il élève 15 000 à 20 000 volailles par an et la proportion s'est inversée sur ses quatre marchés hebdomadaires. « Je maintiens juste une activité de vente directe à l'exploitation le vendredi soir pour les gens d'ici ».
Le chargement reste faible dans ses pacages toujours en herbe. « 1 000 poulets/ha, c'est quatre fois moins qu'à Loué », précise l'éleveur, rigoureux sur sa conduite. Tous les deux lots, il déplace ses bàtiments de 60 m2, écartant ainsi les risques sanitaires. Avec des lots de 13 semaines pour les poulets destinés à la rôtissoire et 16 semaines pour les crus, Roby de la Motte s'est forgé une clientèle fidèle.
L'éleveur reconnaît que ne pas être du milieu agricole a été une chance : « Je n'ai pas eu à refaire ce que faisait mon père. J'ai tapé dans le mille. Je voulais vivre décemment, élever ma famille, permettre à mes enfants de faire les études qu'ils souhaitaient. à‡a a été le cas avec, en plus, la satisfaction de nourrir les gens, d'avoir des clients contents ».
Tour du monde à la voile en solitaire Alors aujourd'hui, Roby de la Motte s'accorde la liberté de s'attaquer à ce nouveau défi, le Vendée Globe Challenge, encouragé par les siens. Et il lui faut trouver les sponsors pour financer les 2 millions d'euros de budget nécessaire à l'achat du bateau « un classe Imoca, de 18,28 m », et l'équipe technique. Son rêve ? « Fédérer autour du projet tous les agriculteurs. Cela permettrait de mettre un coup de projecteur sur cette profession sur laquelle il y a tant à dire et qui a peu de tribune ».
Alors Roby de la Motte doit finir de convaincre. Il l'a déjà fait auprès des chambres d'agriculture de Bretagne qui ont décidé de le soutenir (voir entretien avec Yves Le Gourriérec, ci-contre). Reste à trouver les sous Une souscription pourrait être lancée.
Bon vent alors à Roby de la Motte dans cette quête qui n'a rien à envier aux difficultés du passage du Cap Horn et de ses cinquantièmes rugissants. Claire le Clève
Ce territoire d'aventure qu'il explore depuis l'àge de 6 ans, est juste à portée de sa vue et de ses pas, depuis sa ferme nichée au fond de la rivière d'Etel. Un lieu magique d'où, tous les ans, 20 000 volailles fermières de plein champ, se délectent des embruns de l'Atlantique au milieu de parcs verdoyants. Un paysage d'exception où terre et mer jouent à cache-cache dans une lumière incomparable.
De la bûche au poulet Une enfance passée au Maroc et un goût forcené pour la nature le feront opter pour des études agricoles. « Je suis devenu bûcheron élagueur par goût de la nature durant 10 ans. Je vendais du bois de chauffage. La personne chez qui j'entretenais le bois, ici, m'a proposé d'occuper cette maison et les terres, à titre gracieux, si je m'occupais du troupeau allaitant. 35 vaches Charolaises. J'ai dit oui. Trois ans plus tard, en 1986, elle m'a proposé de reprendre la ferme. J'ai accepté mais sans le troupeau. Je voulais des animaux à cycle court ».
Et le voilà éleveur de 4 000 poulets sur 33 hectares avec un petit laboratoire d'abattage. Roby de la Motte fait ainsi connaître son activité de volaille fermière par le bouche à oreille. « J'ai parcouru les marchés de la région. Je m'installais le matin avec une petite rôtissoire. Je vendais à l'époque une proportion de 10 poulets cuits pour 90 crus ». Aujourd'hui, il élève 15 000 à 20 000 volailles par an et la proportion s'est inversée sur ses quatre marchés hebdomadaires. « Je maintiens juste une activité de vente directe à l'exploitation le vendredi soir pour les gens d'ici ».
Le chargement reste faible dans ses pacages toujours en herbe. « 1 000 poulets/ha, c'est quatre fois moins qu'à Loué », précise l'éleveur, rigoureux sur sa conduite. Tous les deux lots, il déplace ses bàtiments de 60 m2, écartant ainsi les risques sanitaires. Avec des lots de 13 semaines pour les poulets destinés à la rôtissoire et 16 semaines pour les crus, Roby de la Motte s'est forgé une clientèle fidèle.
L'éleveur reconnaît que ne pas être du milieu agricole a été une chance : « Je n'ai pas eu à refaire ce que faisait mon père. J'ai tapé dans le mille. Je voulais vivre décemment, élever ma famille, permettre à mes enfants de faire les études qu'ils souhaitaient. à‡a a été le cas avec, en plus, la satisfaction de nourrir les gens, d'avoir des clients contents ».
Tour du monde à la voile en solitaire Alors aujourd'hui, Roby de la Motte s'accorde la liberté de s'attaquer à ce nouveau défi, le Vendée Globe Challenge, encouragé par les siens. Et il lui faut trouver les sponsors pour financer les 2 millions d'euros de budget nécessaire à l'achat du bateau « un classe Imoca, de 18,28 m », et l'équipe technique. Son rêve ? « Fédérer autour du projet tous les agriculteurs. Cela permettrait de mettre un coup de projecteur sur cette profession sur laquelle il y a tant à dire et qui a peu de tribune ».
Alors Roby de la Motte doit finir de convaincre. Il l'a déjà fait auprès des chambres d'agriculture de Bretagne qui ont décidé de le soutenir (voir entretien avec Yves Le Gourriérec, ci-contre). Reste à trouver les sous Une souscription pourrait être lancée.
Bon vent alors à Roby de la Motte dans cette quête qui n'a rien à envier aux difficultés du passage du Cap Horn et de ses cinquantièmes rugissants. Claire le Clève