Tir de barrage contre l'ours
Plus de 3 000 Pyrénéens ont défilé samedi dernier à Tarbes pour s'opposer à un nouveau plan de réintroduction annoncé par Chantal Jouanno. La mobilisation contre le plantigrade reste très active.
L'annonce de Chantal Jouanno, secrétaire d'État à l'écologie, qui souhaite relancer les làchers d'ours « après les élections régionales », aura eu au moins un mérite : réactiver le front anti-ours. Samedi dernier, plus de 3 000 Pyrénéens ont défilé dans les rues de Tarbes pour s'opposer à ce nouveau projet de réintroduction. De nombreux éleveurs, dont 1 000 producteurs basques et béarnais, ont fait le déplacement dans la capitale bigourdane. Mais pas uniquement. Dans le cortège, on pouvait notamment voir de nombreux élus de tout bord, des chasseurs, des randonneurs, des pêcheurs, des professionnels du tourisme ou encore de simples citoyens.
«On n'est pas des dompteurs de fauve» Dans la bouche de chaque manifestant, un seul mot d'ordre jaillissait : « Nous ne voulons pas de l'ours ». Dans les rangs des professionnels agricoles, Jean-Marc Prim, président de la section montagne de la FDSEA des Pyrénées-Atlantiques, ne màchait pas ses mots : « Nous sommes définitivement opposés à une quelconque réintroduction. Les ours mettent en danger le pastoralisme. Sans les bergers, il n'y aurait pas de parc national, pas de paysages somptueux pour les touristes. Nous ne voulons pas d'une montagne sanctuarisée, fermée, réservée à une grande faune. L'État doit laisser les ours où ils sont. Que Chantal Jouanno continue à casser des planches au karaté, qu'elle arrête de casser nos projets ». Même discours du côté du président de la FDSEA des Pyrénées-Atlantiques. Henri Bies-Péré rappelle aussi que « la Fédération a toujours défendu l'économie agricole. Beaucoup de jeunes s'installent en montagne. Il y a incompatibilité entre l'ours et l'agriculture ». Les éleveurs ne sont pas en reste dans ce tir de barrage contre l'ours. « C'est un prédateur, un fauve, lance Daniel Aguillon, éleveur d'ovins et d'équins à Arrens, dans les Hautes-Pyrénées. On n'est pas des dompteurs de lion ou de tigre » Alors que le défilé des opposants à l'ours rejoignait la chambre d'agriculture, une délégation était reçue par la préfète des Hautes-Pyrénées, Françoise Debaisieux. « Nous lui avons fait comprendre qu'aujourd'hui tous les représentants de l'économie montagnarde étaient là et que l'ours, on n'en veut pas », assène Christian Fourcade, président de la FDSEA des Hautes-Pyrénées. Mme Debaisieux a enregistré le message des anti-ours. Elle a assuré à la délégation qu'elle le transmettra au ministère de l'écologie. « Et peut-être même à la présidence de la République », souffle M. Fourcade. À l'heure des traditionnels discours de clôture de manifestation, de nombreuses voix se sont fait entendre. Toutes contre le projet de réintroduction. Jean-Michel Anxolabéhère, président des chambres d'agriculture du massif pyrénéen et de la chambre d'agriculture des Pyrénées-Atlantiques, a notamment assuré que « tous les Pyrénéens sont unis, de l'est à l'ouest de la chaîne, contre la réintroduction de l'ours. Nous sommes chez nous, on ne va tout de même pas nous dire ce qu'on doit faire chez nous ». Pour le président de la chambre d'agriculture des Hautes-Pyrénées, Jean-Louis Cazaubon, « la vie montagnarde est en danger ». Le responsable estime lui aussi que « la cohabitation entre l'ours et l'homme est impossible. Les territoires où l'ours se développe deviennent des déserts. Nous n'en voulons pas car le pastoralisme est le socle de toute une activité économique prépondérante sur nos territoires ».
« La cohabitation est impossible »Même tonalité dans le discours de Philippe Lacube, président de l'ADDIP (Association pour le développement durable de l'identité des Pyrénées) et figure de proue de la contestation antiours. « Va-t-on ressusciter une espèce disparue ? Car l'ours des Pyrénées n'existe plus. Aujourd'hui, on ne fait que délocaliser des ours slovènes ». L'éleveur ariégeois, dénonçant les lobbies écologistes qui « veulent mettre la nature sous cloche », en appelle à présent au Président de la République. « Nicolas Sarkozy doit stopper les làchers. Aujourd'hui nous sommes très gentils, mais si demain nous devons montrer les dents, on saura le faire ». Yannick Allongue
«On n'est pas des dompteurs de fauve» Dans la bouche de chaque manifestant, un seul mot d'ordre jaillissait : « Nous ne voulons pas de l'ours ». Dans les rangs des professionnels agricoles, Jean-Marc Prim, président de la section montagne de la FDSEA des Pyrénées-Atlantiques, ne màchait pas ses mots : « Nous sommes définitivement opposés à une quelconque réintroduction. Les ours mettent en danger le pastoralisme. Sans les bergers, il n'y aurait pas de parc national, pas de paysages somptueux pour les touristes. Nous ne voulons pas d'une montagne sanctuarisée, fermée, réservée à une grande faune. L'État doit laisser les ours où ils sont. Que Chantal Jouanno continue à casser des planches au karaté, qu'elle arrête de casser nos projets ». Même discours du côté du président de la FDSEA des Pyrénées-Atlantiques. Henri Bies-Péré rappelle aussi que « la Fédération a toujours défendu l'économie agricole. Beaucoup de jeunes s'installent en montagne. Il y a incompatibilité entre l'ours et l'agriculture ». Les éleveurs ne sont pas en reste dans ce tir de barrage contre l'ours. « C'est un prédateur, un fauve, lance Daniel Aguillon, éleveur d'ovins et d'équins à Arrens, dans les Hautes-Pyrénées. On n'est pas des dompteurs de lion ou de tigre » Alors que le défilé des opposants à l'ours rejoignait la chambre d'agriculture, une délégation était reçue par la préfète des Hautes-Pyrénées, Françoise Debaisieux. « Nous lui avons fait comprendre qu'aujourd'hui tous les représentants de l'économie montagnarde étaient là et que l'ours, on n'en veut pas », assène Christian Fourcade, président de la FDSEA des Hautes-Pyrénées. Mme Debaisieux a enregistré le message des anti-ours. Elle a assuré à la délégation qu'elle le transmettra au ministère de l'écologie. « Et peut-être même à la présidence de la République », souffle M. Fourcade. À l'heure des traditionnels discours de clôture de manifestation, de nombreuses voix se sont fait entendre. Toutes contre le projet de réintroduction. Jean-Michel Anxolabéhère, président des chambres d'agriculture du massif pyrénéen et de la chambre d'agriculture des Pyrénées-Atlantiques, a notamment assuré que « tous les Pyrénéens sont unis, de l'est à l'ouest de la chaîne, contre la réintroduction de l'ours. Nous sommes chez nous, on ne va tout de même pas nous dire ce qu'on doit faire chez nous ». Pour le président de la chambre d'agriculture des Hautes-Pyrénées, Jean-Louis Cazaubon, « la vie montagnarde est en danger ». Le responsable estime lui aussi que « la cohabitation entre l'ours et l'homme est impossible. Les territoires où l'ours se développe deviennent des déserts. Nous n'en voulons pas car le pastoralisme est le socle de toute une activité économique prépondérante sur nos territoires ».
« La cohabitation est impossible »Même tonalité dans le discours de Philippe Lacube, président de l'ADDIP (Association pour le développement durable de l'identité des Pyrénées) et figure de proue de la contestation antiours. « Va-t-on ressusciter une espèce disparue ? Car l'ours des Pyrénées n'existe plus. Aujourd'hui, on ne fait que délocaliser des ours slovènes ». L'éleveur ariégeois, dénonçant les lobbies écologistes qui « veulent mettre la nature sous cloche », en appelle à présent au Président de la République. « Nicolas Sarkozy doit stopper les làchers. Aujourd'hui nous sommes très gentils, mais si demain nous devons montrer les dents, on saura le faire ». Yannick Allongue