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Maïsadour entame son redressement et se donne des perspectives

Au sortir d’un exercice marqué par des crises exogènes, le groupe coopératif Maïsadour entend accélérer sa transformation vers des pratiques durables. Ses dirigeants ont évoqué les actions entreprises pour remédier aux difficultés économiques et insisté sur les projets structurants qui sont lancés, avec la notion de durabilité pour ligne conductrice.

file-Autour du président Michel Prugue, les dirigeants de la coopérative ont détaillé les différents projets structurants qui doivent permettre de retrouver une nouvelle dynamique.
Autour du président Michel Prugue, les dirigeants de la coopérative ont détaillé les différents projets structurants qui doivent permettre de retrouver une nouvelle dynamique.

Achever le redressement économique, retrouver de la rentabilité et accélérer la transformation vers des pratiques durables, tels sont les objectifs qui sont revenus dans les propos des dirigeants de Maïsadour à l’occasion du point presse organisé en amont de l’assemblée générale ce mardi 7 décembre, à Saint-Pierre-du-Mont. Pour l’occasion, le président Michel Prugue était accompagné par le nouveau directeur général, Christophe Bonno, en poste depuis deux mois.

Si ce rendez-vous a permis de revenir sur le bilan de l’exercice 2020-2021 clôturé fin juin, il a été beaucoup question de l’avenir. Les responsables du groupe coopératif landais se sont employés à tracer des perspectives pour mieux tourner la page d’une période difficile. «L’exercice écoulé a été marqué par un contexte agricole très particulier, a souligné Michel Prugue. Nous avons subi des crises exogènes, celle du Covid bien sûr, mais aussi celle de l’influenza aviaire. De plus, nous avons perdu 30% de notre collecte de grain du fait des mauvaises récoltes qui ont aussi touché la production de semences».

Le groupe a clôturé son exercice avec un chiffre d’affaires de 1,276 milliard d’euros, en léger repli par rapport au précédent. Au regard du contexte délicat, en particulier du fait des contraintes sanitaires, Michel Prugue a tenu à souligner l’esprit de professionnalisme qui a animé les équipes afin de maintenir les chaînes de production.

Malgré les difficultés, le groupe s’est réjoui d’avoir réduit d’un tiers son endettement grâce, notamment, aux cessions d’activités opérées début 2021 (Aqualia, salaisons…) et déroulé son plan stratégique MVVH «Rebond 2023» conformément à ses prévisions. «Nous démarrons l’exercice 2021-2022 avec de belles perspectives en particulier autour des récoltes», a détaillé Christophe Bonno. Pour celui-ci, deux enjeux majeurs sont désormais sur la table : «l’avenir de la filière canard et la création de nouveaux débouchés pour répondre aux attentes des consommateurs et sécuriser les productions des agriculteurs».

En rétablissant des bases solides, les responsables entendent désormais accélérer la transformation du groupe vers les exigences de durabilité. D’ailleurs, «se transformer pour un monde durable» était le thème central de cette assemblée générale 2021.

Projets structurants

Plusieurs projets structurants illustrent cette démarche. Le premier d’entre eux concerne le lancement de la filière de soja local pour l’alimentation animale, baptisée Graines d’alliance. En partenariat avec Vivadour, celle-ci vise, dans un premier temps, à remplacer les 15.000 tonnes de soja non OGM importées par la filiale Sud-Ouest Aliment. Les graines seront triturées dans l’usine de Saint-Sever (40), opérationnelle en juillet 2022 et qui aura une capacité de 30.000 t par an.

La démarche agroécologique de progrès pour une agriculture durable IDEAAL engagée dès 2020, est une initiative collective au sein du monde coopératif agricole. Elle recense les bonnes pratiques déjà en place chez les adhérents et leur propose des plans de progrès individuels. À ce jour, 841 exploitations ont entamé ce processus.

Côté filières animales, pour répondre aux problématiques actuelles de la pêche et à la tendance à la hausse de consommation de poissons, Maïsadour expérimente l’aquaculture pour ses adhérents. «L’objectif est de développer une nouvelle activité d’élevage de truites françaises, qui constituerait de nouveaux débouchés pour nos agriculteurs», a expliqué Jean-Louis Zwick, directeur du pôle agricole.

Parmi les autres projets au cœur de la transformation figure l’accélération du développement de la stratégie de vente directe. Après l’ouverture de magasins ruraux En direct de nos producteurs en 2018, Maïsadour a lancé, fin 2021, un nouveau réseau de franchisés autour d’un nouveau concept (épicerie, rôtisserie, restauration) de magasins 100% Sud-Ouest baptisés L’Amour du terroir et implanté dans les grandes villes françaises. Six boutiques verront le jour en 2022.

Sur la filière canard, Maïsadour a confirmé avoir ouvert des discussions entre son pôle Gastronomie (MVVH) et Euralis Gastronomie autour des activités de production, de transformation et de commercialisation des produits des filières canard à foie gras, saurisserie (poisson fumé) et boutiques de vente directe. «L’actionnariat de la nouvelle entité sera partagé à parts égales entre les coopératives, 20% seront assumés par d’autres partenaires financiers», a précisé le directeur du pôle gastronomie Éric Humblot. Maïsadour attend «l’aval et les commentaires de l’Autorité de la concurrence» d’ici mi 2022, avant le dépôt officiel du dossier.

En attendant les suites de ces projets, Michel Prugue a longuement insisté sur une problématique immédiate : la flambée des coûts de production (coûts alimentaires, emballages, énergie…). Le président Michel Prugue a martelé la nécessité impérieuse de passer les hausses nécessaires auprès des distributeurs pour maintenir le revenu des agriculteurs.

F. Brèthes

 

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