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L'élevage bovin français est en danger

La Fédération nationale bovine était réunie en assemblée générale les 6 et 7 février. L'occasion pour le président Pierre Chevalier de rappeler que « si la PAC n'est pas rééquilibrée, c'est la fin de l'élevage ».

L'assemblée générale de la Fédération nationale bovine (FNB) se tenait à  Guéret les 6 et 7 février. Près de 500 éleveurs, ainsi que les représentants de l'ensemble des filières de l'élevage ruminant, se sont réunis à  la veille du sommet européen de Bruxelles. La FNB a redoublé d'effort pour faire valoir les intérêts de l'élevage français auprès de Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture, et Philippe Vinçon, directeur des relations internationales au ministère de l'agriculture, qui ont la lourde responsabilité de les défendre à  l'échelle européenne. «Si cette PAC n'est pas rééquilibrée en faveur de l'élevage, c'est la fin de l'élevage», garantit Pierre Chevalier, président de la FNB. Pour Stéphane Le Foll, la ligne est claire: la France continuera de défendre les intérêts de l'élevage comme elle le fait depuis le début des négociations, ce qui implique en premier abord de défendre le budget de la PAC face à  l'Allemagne et au Royaume-Uni, plutôt partisans d'une baisse du budget. Les pouvoirs publics français insistent: si évolution de la PAC et de son budget il y a, c'est le moment de porter les intérêts de l'élevage. «Si on loupe cette étape, les incertitudes vont se multiplier», poursuit Philippe Vinçon. Prime à  l'hectare fourrager La FNB, ainsi que l'ensemble des filières ruminants, l'ont compris. D'autant que le Conseil de l'Union européenne espère trouver un accord politique au mois de mars et le Parlement européen procédera à  un vote en plénière mi-mars. Après le sommet européen des chefs d'état sur le budget, c'est bien un trilogue historique entre la Commission, le Conseil et le Parlement qui va commencer. «Rapidement, les professionnels et l'État doivent trouver des messages communs à  faire parvenir à  Bruxelles», soutient Philippe Vinçon. L'assemblée générale de la FNB a permis à  l'élevage ruminant français de faire le point, notamment sur le premier pilier de la PAC. S'il est une mesure omniprésente dans les préoccupations de l'élevage français pour la future PAC, c'est bien la prime aux hectares fourragers. Stéphane Le Foll est parvenu à  introduire auprès du Parlement européen la possibilité de primer les 50 premiers hectares. Pour la FNB, c'est un premier pas, mais ce n'est pas suffisant. «La prime sur les 50 premiers hectares doit être affectée aux surfaces fourragères. Ce serait un signal fort à  destination de l'élevage», soutient Dominique Daul, secrétaire général adjoint de la FNB. Il s'agirait de primer les prairies permanentes, les prairies temporaires et le mais ensilage. Obtenir des mages de manoeuvre Les propositions de soutien spécifique à  l'élevage incluent aussi la prime au maintien de la vache allaitante (PMTVA). À ce moment des négociations, Dacian Ciolos, commissaire européen à  l'agriculture, accorde la possibilité d'utiliser 10% du budget pour les aides couplées. La France veut plus et le Parlement européen pourrait autoriser jusqu'à  15%. Mais ce n'est pas encore acquis. «Le Parlement européen, à  ce stade, demande 15%. Si nous les obtenons, nous aurons quelques marges de manoeuvre, rapporte Pierre Chevalier. Ce qui est sûr, c'est que le découplage serait une erreur. Les Irlandais se rendent compte que le découplage des aides ne fonctionne pas. S'ils pouvaient recoupler, ils le feraient». La revendication de ces aides spécifiques à  l'élevage, notamment allaitant, vient en grande partie des inquiétudes portées par la convergence des aides, mesure phare du projet de la nouvelle PAC. Les professionnels préviennent: «Ceux qui croyaient que la convergence avantagerait l'élevage en transférant le soutien des productions végétales aux productions animales se trompent». Car Stéphane Le Foll le rappelle, «dans cinq ans, il faudra ramener les aides de base à  la moyenne». Sans une convergence différenciée, ce sont les filières d'élevage les plus fragiles qui seront touchées. «Qui va y perdre? Les éleveurs de veaux de boucherie, les naisseurs et les engraisseurs», appuie Dominique Daul. Cadre vert européen Le ministre de l'Agriculture, conscient du problème, analyse: «Face aux différences qui seront induites par la convergence, le couplage est nécessaire et permettra de compenser la moindre productivité du travail et du capital en élevage par rapport aux productions végétales». «Le cadre européen est incontournable, en particulier pour le verdissement, insiste aussi Stéphane Le Foll. J'ai trop entendu parler de la France qui en fait trop par rapport à  ses voisins européens». Autrement dit, le ministre veut éviter d'ouvrir la voie à  une nouvelle concurrence déloyale. Le verdissement, autre point phare de la PAC post-2013, introduit une conditionnalité sur 30% des paiements de base. Cette conditionnalité s'articule sur des critères dits de verdissement que la FNB espère faire évoluer.
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