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Le revenu agricole encore à  la baisse

Réunie le 12 décembre dernier, la commission des comptes de l'agriculture a rendu sa copie pour l'année 2013. Si l'ensemble des revenus des exploitants agricoles est en baisse de 18,7 %, l'ampleur de cette réduction est particulièrement forte pour les grandes cultures (- 49,3 %).

file-Les producteurs de grandes cultures voient leur revenu fortement baisser. Les éleveurs ne s'en sortent pas mieux, avec de nombreuses filières en difficulté.
Les producteurs de grandes cultures voient leur revenu fortement baisser. Les éleveurs ne s'en sortent pas mieux, avec de nombreuses filières en difficulté.
Les années passent et parfois s'effacent, en tout cas pour les revenus Les résultats prévisionnels des comptes de l'agriculture, analysés le 12 décembre par la commission des comptes de l'agriculture, en sont une preuve. En 2013, ce revenu s'affiche en réduction de 18,7% et atteindrait en moyenne 29.400 euros. Les statisticiens, qui préfèrent comparer des moyennes de trois ans pour lisser les évolutions, décrivent une baisse de 15% entre les trois ans se terminant en 2013 et ceux qui se terminent en 2012. Cette diminution du revenu conduit à  un phénomène inattendu: globalement, la situation des revenus revient à  un niveau proche de la moyenne triennale 2000. Le revenu 2013 serait supérieur à  la moyenne triennale 2000 de 1,3% seulement. La grande flambée des cours des matières premières semble effacée. De fait, l'année 2013 a été difficile pour les producteurs de grandes cultures. Le résultat courant des céréaliers et producteurs d'oléoprotéagineux s'affiche en baisse de 57,3% entre 2013 et 2012 (- 49,3% si l'on intègre les autres grandes cultures). Pour les céréales, la récolte se maintient, estiment les statisticiens mais les prix perçus en France se sont réduits de 23%. Baisse des prix aussi pour les oléagineux à  laquelle s'ajoute une diminution des récoltes. La valse des statistiques La volatilité frappe donc les grandes cultures autant à  la baisse qu'à  la hausse. Mais elle amène aussi les statisticiens à  revoir régulièrement leurs estimations. Fin 2012, les économistes évaluaient à  72.100 euros le revenu céréalier moyen; aujourd'hui, après correction, ce même revenu 2012 serait de 56.700 euros. Pour 2013, il est évalué à  24.200 euros. Entre-temps, les grands choix de la PAC pour redistribuer vers l'élevage ont été faits, font remarquer les céréaliers «Nous sommes en droit de nous poser des questions sur ces statistiques», confie le président de l'AGPB, Philippe Pinta. À cela le ministre de l'agriculture répond que «sur une moyenne triennale qui permet de lisser les variations, le revenu des grandes cultures demeure nettement supérieur à  celui constaté dans l'élevage». Tout en ajoutant que «pour mieux armer la filière (céréalière) dans ce contexte instable, une attention particulière est aussi portée par le gouvernement au renforcement de sa compétitivité. C'est l'objet des discussions en cours au sein d'un groupe à  haut niveau réunissant la filière céréalière et les pouvoirs publics». La FNSEA, pour sa part s'interroge «sur la crédibilité des statistiques de revenu agricole». Les éleveurs également à  la peine Si les producteurs de grandes cultures voient leur revenu baisser fortement, les éleveurs ne s'en sortent pas mieux. Si les producteurs de lait voient leur recette progresser légèrement par rapport à  l'an dernier (3,6%), c'est la réduction pour les producteurs de bovins à  viande (- 8%), ovins (- 5,9%), porcins (- 11,2%), volailles (- 36,6%) et les polyculteurs-éleveurs (- 28%). Pour tous ceux-là , les charges d'aliments du bétail restent élevées tandis que les prix de vente plafonnent. L'année qui se termine n'aura été franchement favorable qu'aux viticulteurs (+33%). Mais on sait que les statistiques ont des faiblesses pour les viticulteurs qui vendent souvent (ceux qui vinifient eux-mêmes) autant leurs productions des années antérieures à  des prix variables que la production de l'année aux prix de l'année. Les arboriculteurs fruitiers (+7,2%) ne s'en sortent pas trop mal alors que les maraîchers sont, eux, face à  des revenus en nette baisse (- 24%). Une hiérarchie chamboulée Cette évolution vient changer substantiellement la hiérarchie des revenus agricoles. Si l'on est proche de la physionomie générale des années 2000, c'est moins le cas lorsqu'on regarde les revenus par secteur. Surprise: la production qui s'affiche à  plus fort revenu est, après la viticulture, la production porcine. Soit 40.500 euros (revenu courant avant impôts par actif non salarié), nettement plus que les céréaliers ou producteurs de lait. Mais c'est qu'entre-temps le secteur porcin a connu un incroyable écrémage dans les dix années qui viennent de s'écouler. 63% des élevages ont disparu entre 2000 et 2010 indique l'Institut du porc (IFIP). Aujourd'hui, 99% de la production porcine est réalisée par 11.000 éleveurs seulement qui, par la force des choses, dégagent un revenu plus important. Même si la production porcine elle-même a baissé, mais pas dans les mêmes proportions, l'autre production hors sol n'est pas logée à  la même enseigne puisque les éleveurs de volailles ne dégageraient que 20.800 euros de résultat. Le grand écart des moyennes La surprise vient également de la production laitière qui, avec 25.100 euros de résultat, est présentée comme ayant un revenu équivalent à  celui des producteurs de grandes cultures tandis que les éleveurs de bovins à  viande plafonnent en-dessous de 20.000 euros. De fait, une certaine uniformisation semble se produire entre les moyennes de chacun des secteurs. Et pourtant, sur 2012 en tout cas, les statisticiens constatent que, globalement, la dispersion des résultats s'accroît. Autrement dit, toutes productions confondues, l'écart entre les meilleurs revenus et les moins bons s'accroît chaque année. Explication: c'est sans doute dans une même production que cet écart s'accroît. Tel est le cas des céréales où, selon plusieurs témoignages, dans les zones intermédiaires (à  rendement moyen) les revenus seraient proches de zéro. Un avertissement, en somme, pour les éleveurs qui pensent retourner leurs prairies pour produire des grandes cultures. La garantie d'une situation améliorée n'est pas du tout certaine.
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