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Influenza: le financement des mesures de biosécurité en panne

Malgré les multiples assurances de Stéphane Le Foll, force est de constater de l’absence de dotation spécifique de l’État pour aider les éleveurs à financer les investissements nécessaires à la mise en place des mesures de biosécurité. Aujourd’hui, des centaines de dossiers, notamment de création de nouveaux bâtiments, sont en souffrance. Une situation qui compromet le redémarrage complet de la production de foie gras.

file-Depuis ce vendredi 1er juillet, les exploitations avicoles sont tenues d’être en conformité avec les mesures de biosécurité. Les éleveurs doivent révolutionner leur modèle pour éradiquer définitivement le virus de l’influenza aviaire.
Depuis ce vendredi 1er juillet, les exploitations avicoles sont tenues d’être en conformité avec les mesures de biosécurité. Les éleveurs doivent révolutionner leur modèle pour éradiquer définitivement le virus de l’influenza aviaire.

Pour relancer leur production, les éleveurs de palmipèdes doivent maintenant respecter les très commentées mesures de biosécurité. Sas sanitaires, changements de tenue sur chaque unité de production ou désinfections régulières font désormais partie du quotidien. Si certains points sont d’ores et déjà à appliquer, les exploitations disposent plus généralement de deux ans pour se mettre en conformité.

Afin de s’engager dans le principe de la bande unique, de nombreux éleveurs pourraient être amenés à investir dans des bâtiments d’élevage leur permettant de maintenir leurs volumes de production. La filière entre donc de plain-pied dans une phase d’investissement extrêmement soutenue.

Pour accompagner ce mouvement, le ministre de l’Agriculture a confirmé à maintes occasions la mise en place d’un plan de soutien. Stéphane Le Foll a régulièrement avancé le chiffre de 220 millions d’euros sur cinq ans. En réalité, ce montant englobe de nombreux volets. Aujourd’hui, la situation est objectivement beaucoup moins favorable.

Pas de réponse pour les projets à plus de 25.000 euros

En pratique, la mise en œuvre d’un dispositif d’aide aux investissements de biosécurité a enregistré plusieurs rebondissements depuis le mois de février. Un premier appel à projet visant à déployer un programme AREA-PCAE s’appuyant sur des crédits de l’ensemble des partenaires potentiels (Feader, conseil régional, conseils départementaux, État) a dû être suspendu en raison de l’absence de dotation spécifique de l’État.

Une période transitoire a donc été conduite du 13 mai au 30 juin, avant le lancement d’un nouvel appel à projets du 30 juin au 31 décembre 2016. Celui-ci s’accompagne d’une redéfinition des priorités et va notamment recentrer les financements sur les «petits» équipements (sas, clôtures, matériel de désinfection, béton…).

D’ici janvier 2017, la validation des dossiers va donc se faire au gré des commissions pour les demandes concernant moins de 25.000 euros d’investissement. En revanche, et contrairement à ce qui était acquis pour le premier appel d’offres, aucun projet de bâtiment (supérieur à 25.000 euros) n’aura de réponse avant janvier 2017. En outre, si les travaux de ces projets sont démarrés, et que le dossier n’est pas retenu, ils ne pourront être redéposés en 2017!

Plusieurs centaines de dossiers en souffrance

Une telle situation suscite la colère des éleveurs du Sud-Ouest qui relancent chaque jour les différents services. Les responsables professionnels aussi s’insurgent contre cette situation absurde, où l’on invite les producteurs à redémarrer en bande unique selon des règles très précises, sans leur assurer que ces nouvelles obligations seront soutenues.

Rien que dans les Landes, ce sont près 500 dossiers d’investissement qui sont attendus, dont une partie importante liée à des constructions de bâtiments. Les besoins supplémentaires de crédit sont ainsi estimés à 11 millions d’euros. À l’échelle de la Nouvelle Aquitaine, le montant de 25 millions d’euros manquants est avancé.

«En clair, on est capable aujourd’hui de faire les petits projets de moins de 25.000 euros, commente Dominique Graciet, président de la chambre régionale d’agriculture. Sur les autres, on n’a pas de solutions. On demande très clairement cet argent, puisque des promesses avaient été faites». Si la crise sanitaire a fait vaciller la filière palmipède, c’est désormais le manque d’accompagnement de l’État qui pourrait gravement compromettre son avenir.

Fabien Brèthes

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